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Confidences d'un chef d'entreprise qui s'est mis en auto-isolement: Un bel exemple de discipline
Publié dans La Presse de Tunisie le 20 - 03 - 2020

L'auto-confineur a changé radicalement de mode de vie en ne quittant pratiquement pas sa maison. Après deux premiers jours difficiles, il a commencé progressivement à s'adapter à son nouveau mode de vie et se la coule douce auprès de sa femme et de ses enfants
Alors que l'etat, déjà littéralement submergé par l'invasion du coronavirus, a fait des campagnes de confinement son cheval de bataille dans la guerre qui l'oppose à cette pandémie et au moment où l'on continue, malheureusement, de faire état de cas d'indiscipline de personnes mises en quarantaine, il est réconfortant de constater qu'il y a, tout de même, d'honnêtes citoyens qui respectent scrupuleusement les consignes de prévention. Plus, il y en a d'autres qui le font volontairement, en toute spontanéité, bien qu'ils ne laissent pas apparaître des symptômes du virus. Tel notre invité du jour dont la détermination et «l'enthousiasme» frappants ne l'ont pas empêché de décliner son identité. Riadh Ben Ali, puisque c'est de lui qu'il s'agit, a donc accepté, sans la moindre hésitation, à se confesser sur le combat qu'il livre aujourd'hui au virus.
Il suffit d'oser
48 ans et père de trois enfants, cet homme d'affaires qui a décidé, récemment, de fermer son usine de plastique située du côté de Ben Arous. «Je l'ai fait, explique-t-il, sans y être forcé, mais après mûre réflexion. En effet, je savais, d'après les graves nouvelles nous parvenant sans arrêt du reste des pays du monde, que le coronavirus allait toucher la Tunisie et risquerait même de se propager dangereusement. J'en étais tellement sûr que je n'ai pas hésité, en cet inoubliable jour du 5 mars, à réunir tout le personnel de l'entreprise pour lui annoncer la décision de fermeture de l'usine pour une durée de 15 jours, tout en rassurant mes employés qu'il s'agit d'un repos payé offert à titre exceptionnel par la direction».
Depuis, Riadh s'est cloîtré chez lui. «Je me suis mis, dit-il, de mon propre gré en mode auto-confinement. Je reconnais que les deux premiers jours furent très difficiles pour moi. Un vrai calvaire, dans la mesure où mon train de vie quotidien a complètement changé. Plus question d'entrer en contact avec les employés, les fournisseurs et les clients. Trêve de rapports angoissants avec ma banque. Bye bye les goulots d'étranglement d'une circulation routière étouffante. Et puis, surtout, halte à cette hantise obsessionnelle de se faire contaminer au contact des gens dans les édifices publics et les établissements commerciaux».
Maintenant, comment notre interlocuteur meuble-t-il ses 24 heures de casanier têtu ? «C'est simple, répond-il, décontracté. Désormais, je commence à m'offrir ces grasses matinées dont j'étais, jusque-là, cruellement privé. Je me remets aussi à la lecture, après avoir reconstitué mon stock de livres et de magazines. Et là, par la force des choses, je suis devenu un rat de bibliothèque. En plus des interminables moments que je passe avec mes enfants à surfer sur la Toile, il m'arrive souvent d'inviter ma femme, également en quarantaine spontanée, à de passionnantes parties de scrabble, de monopoly et de cartes. Et puis, j'ai pu, moi le petit PDG au temps habituellement partagé entre le bureau et l'avion, redécouvrir la joie de bricoler et de m'occuper de mon jardin. Par ailleurs, la chambre de mes enfants n'est plus un…secret pour moi, puisque, grâce au coronavirus, j'y entre de plus en plus fréquemment. Tenez, pas plus tard qu'hier, j'ai eu soudain une pensée pour notre album de famille que je me suis empressé de dépoussiérer, tout en le feuilletant, ce qui m'a permis de remonter le temps. En somme, je recommence drôlement à savourer les délices du foyer conjugal et de l'union sacrée familiale. Délices qui me manquaient tellement. Cette nouvelle ambiance a fait dire à ma femme qu'elle est en train de vivre une seconde lune de miel. Au point qu'elle ne se lasse pas de nous préparer des plats divers et succulents».
A méditer
Si tout cela semble l'amuser beaucoup, Riadh met-il le nez dehors ? «Oui» réagit-il, avant de préciser : «Une fois tous les deux jours, je quitte mon cercle fermé pour aller, illico presto, faire des emplettes pour la maison et acheter journaux et livres pour mes heures de lecture». La reconversion de notre invité, à la fois drôle et radicale, devra donner matière à réflexion à ces innombrables pères de famille qui, c'est révoltant, courent encore les rues et continuent, totalement indifférents et insouciants, de fréquenter cafés, restaurants, bars et rassemblements asphyxiants dans les administrations, les banques, les grandes surfaces et autres rues commerçantes ! «C'est justement, conseille Riadh, à ces gens-là que je m'adresse, en les priant, du fond du cœur, de garder leurs domiciles, au moment où le coronavirus, dois-je rappeler et souligner, s'apprête à atteindre son pic. Les conséquences risquent de s'avérer désastreuses».
A bon entendeur.
Mohsen ZRIBI


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