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Pour un rééquilibrage régional
Révision de la carte universitaire
Publié dans La Presse de Tunisie le 23 - 10 - 2015

La redéfinition du territoire universitaire devrait tenir compte de l'environnement socioéconomique afin que l'université soit en symbiose avec sa région et un vecteur de développement durable pour elle
Parmi les handicaps majeurs, dont souffre cruellement l'université tunisienne et qui constitue l'un des points essentiels du «Plan stratégique de réforme de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique», il y a l'absence d'unité géographique. Nos universités sont dans un état de dispersion, étant donné que leurs établissements respectifs ne relèvent pas, souvent, du même gouvernorat. Cette situation fait perdre à l'université sa dimension pédagogique et la transforme en une simple structure administrative à laquelle recourent le professeur ou l'étudiant en cas de besoin, ou bien en une simple boîte postale, reliant les établissements universitaires à l'autorité de tutelle. En fait, derrière ce désordre administratif, se cachent de vieilles politiques discriminatoires entachées de régionalisme. C'est donc pour mettre fin à cette ségrégation régionale que la Commission de réforme a fait de la révision de la carte universitaire l'une des priorités incontournables, en vue d'instaurer un équilibre régional et réparer un préjudice vieux de plusieurs décennies.
Instrumentalisation politique et sociale
Sous prétexte de décentralisation, on a créé, pendant les dix dernières années, plus de deux cents établissements universitaires. Mais les déterminants sont autres que pédagogiques. Les conséquences du saupoudrage de moyens financiers, matériels et humains se font lourdement sentir sur la vie de l'établissement qui devient ainsi une quelconque administration publique avec des étudiants ayant le niveau du secondaire. Néanmoins, il est intéressant de savoir que cette morphologie de la carte universitaire, qui ne reflète aucunement un équilibre géographique, n'a rien de hasardeux. Elle trahit une intention d'instrumentalisation politique et sociale de l'université pour satisfaire certains lobbies ou bien pour relâcher certaines contraintes sociales, en particulier le chômage. Effectivement, à cause d'un bac dopé par cette bonification de 25%, l'université s'est transformée en un grand salon d'attente du marché de l'emploi. Ce qui veut dire que cette recette magique a le mérite de permettre à l'Etat de décaler le chômage d'un certain nombre d'années. Alors, pour réparer ces dégâts accumulés à longueur de décennies, la redéfinition du territoire universitaire devrait tenir compte de l'environnement socioéconomique afin que l'université soit en symbiose avec sa région et un vecteur de développement durable pour elle. Donc, il n'est plus question de respecter le découpage administratif existant, mais plutôt d'en instaurer un autre qui soit susceptible de refléter les grandes régions biogéographiques. Dans ce cadre, il est proposé de regrouper les instituts supérieurs des études technologiques pluridisciplinaires, sous la tutelle d'une université technologique, dans le but d'améliorer la contribution de ces Iset et des enseignants technologues au développement du secteur de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, ainsi qu'au développement socioéconomique. L'attractivité de ce métier a fait l'objet d'une profonde réflexion et d'une évaluation de la part des membres de la commission de réforme en vue d'améliorer cet attrait.
Réorganiser les universités et les filières
Cette amélioration passe nécessairement par des ajustements qu'il faut apporter au statut régissant ce corps de métier, des actions de mise à niveau ainsi que par une rémunération satisfaisante des enseignants. C'est le contenu du plan d'action qui s'étale sur deux ans (2015/2016) et dont l'exécution vise l'amélioration du positionnement des Iset et des enseignants technologues et leur contribution au développement du secteur de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, ainsi qu'au développement socioéconomique. D'autre part, et conformément à l'esprit de la réforme, la création des universités et des établissements d'enseignement supérieur et de recherche (EESR) ne devrait intervenir qu'après la définition des objectifs stratégiques et du plan d'action en fonction des besoins de la région qui sont déterminés en concertation avec les partenaires socioéconomiques. Cela suppose la réorganisation des universités et des filières de formation, c'est-à-dire le fusionnement, la conversion, la fermeture et la délocalisation, des opérations qui doivent être entreprises d'une manière consensuelle entre les universités, les EESR et les structures représentatives régionales concernées. La réalisation d'un tel projet requiert la mise en place de programmes d'action et l'élaboration d'organigrammes. En outre, et pour dynamiser l'enseignement supérieur et la recherche scientifique dans les différentes régions, des pôles universitaires et de développement devraient être créés, principalement par le regroupement des EESR et des centres de recherche. Il est à noter que cette harmonisation entre l'université et la région ne concerne pas uniquement les établissements universitaires publics mais aussi ceux du secteur privé qui sont appelés, au même titre, à intégrer la carte universitaire en vue d'être en symbiose avec les régions dans lesquelles ils sont implantés. Ce qui impose la révision des cahiers des charges.
Discrimination positive et mesures incitatives
Il est impensable qu'après une révolution le spectacle de l'iniquité et de l'injustice continue à sévir, et il est grand temps de mettre toutes les universités du pays au même niveau. Pour ce faire, il est impératif de favoriser la discrimination positive. La réparation de cette injustice devrait commencer par la création de nouvelles facultés, écoles supérieures et universités dans ces régions déshéritées et marginalisées de l'intérieur du pays et les doter de ressources humaines suffisantes et compétentes, de cadres universitaires de premier rang, c'est-à-dire des professeurs du corps A. C'est-à-dire faire en sorte que la répartition des enseignants entre les universités soit plus équilibrée. Et pour encourager la mobilité de ces derniers afin qu'ils dispensent leur savoir, indistinctement, dans toutes les régions du pays, la commission de réforme envisage de leur accorder le statut de professeurs visiteurs, un statut qui est, jusqu'ici, attribué seulement aux professeurs étrangers, et d'instaurer le principe du roulement négocié de ce corps vers l'intérieur. Et ce n'est pas le seul encouragement suggéré par les membres de la commission, puisqu'ils comptent persuader ces compétences universitaires de se déplacer en mode «semaines bloquées» en contrepartie de gratifications. Ces mesures incitatives, favorisant la mobilité des enseignants vers les universités de l'intérieur, concernent également le personnel administratif. Cependant, cette incitation ne peut bien fonctionner qu'en renforçant les budgets des universités et des EESR de l'intérieur et qu'en promouvant leur autofinancement. Grâce à cette autonomie financière, ces derniers peuvent renforcer les capacités, par la formation continue des personnels et le recrutement, et améliorer donc leur taux d'encadrement, notamment par un nombre de techniciens par étudiant et un nombre de techniciens par laboratoire assez suffisants. De plus, les parcours de formation actuels devraient être revus, et des formations professionnalisantes, adaptées aux besoins spécifiques de la région. Une telle entreprise appelle l'instauration d'une structure régionale mixte, comprenant des enseignants et des partenaires socioéconomiques, et qui soit chargée d'évaluer la pertinence des parcours de formation, au moyen de workshops et de séminaires spécifiques. Cette situation est de nature à faciliter la création de structures de recherche dans les universités de l'intérieur. Mais pour que cette contribution à la recherche soit importante, il faudrait doter leurs structures de recherche de moyens financiers supplémentaires par rapport aux structures des universités des régions favorisées. Et pour plus d'efficacité, on devrait mettre en place des programmes favorisant la collaboration entre les premières et les secondes.
Lire demain : Gage de l'essor scientifique et économique


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