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Mohamed Ennaceur, médiateur avec obligation de résultat
Crise à Nida Tounes
Publié dans La Presse de Tunisie le 07 - 11 - 2015

La crise à Nida Tounès est au centre de l'actualité nationale et fait le bonheur des plateaux de télévision et autres médias à la recherche de sujets brûlants. Le feuilleton continue et le déballage médiatique n'est pas à l'honneur ni des uns ni des autres. Au contraire, il contribue à entamer davantage l'image d'un parti déjà fortement écornée. Le fossé s'est tellement approfondi au point que les plus optimistes des observateurs estiment que le Rubicon a été franchi. C'est que Nida Tounès, qui est au pouvoir depuis bientôt une année, est devenu son pire ennemi. Déchiré par les rivalités et la guerre des ambitions, son implosion risque de remettre en question tous les équilibres politiques mis en place après les élections législatives d'octobre 2014 et d'impacter le gouvernement déjà soumis à une forte pression populaire. Il jette toute son ombre sur le climat général devenu délétère et qui ne profite à personne, ni à aucune partie. Ni à aucun parti. D'autant plus que l'affrontement n'est pas sur le plan des idées, mais pour le contrôle du parti. Si tout le monde crie que l'unité du mouvement est une ligne rouge, tout le monde ne veut pas mettre un bémol à ses ambitions et tout le monde œuvre à son effritement.
Béji Caïd Essebsi rompt le silence
Appelé à intervenir, Béji Caïd Essebsi, à qui certains dirigeants ont reproché d'avoir laissé la crise s'installer, s'est toujours gardé à rester à égale distance des deux parties rivales. Bien que dans les coulisses, il ait tenté d'apaiser les tensions et de calmer les esprits. Après l'affrontement de dimanche dernier, il a rompu le silence en invitant à Carthage tout le bloc parlementaire, la seule structure qui se prévaut d'une légitimité certaine. Mais son invitation a été déclinée par un groupe de 32 députés qui, la veille, lui ont adressé une lettre demandant d'être reçus seuls et pas en présence de ceux qu'ils considèrent avoir empêché par la force la tenue de la réunion du bureau exécutif à Hammamet. Ce qui n'a pas empêché le président d'honneur de se réunir avec les quelque 50 députés présents en présence de son successeur à la tête du parti et président de l'Assemblée des représentants du peuple, Mohamed Ennaceur. Son message était clair, toute velléité scissionniste est une trahison des électeurs. Sinon tous les problèmes pourraient être résolus grâce au dialogue et aux concertations. Message reçu par les huit membres qui se sont réunis mardi 3 novembre en l'absence, notamment du président, du secrétaire général et du porte-parole, convoqués par huissier de justice. Le communiqué final, dicté par Béji Caïd Essebsi, a été jugé apaisant, ouvrant la porte à de nouveaux espoirs.
Sentant le danger de la division, surtout après l'annonce par 32 députés du gel de leurs activités au sein du parti et du groupe parlementaire, fixant comme condition la réunion du bureau exécutif avant le 12 novembre, le président du parti Mohamed Ennaceur, qui est resté à égale distance entre les deux clans rivaux, et bien qu'accusé de partialité par certains membres du groupe de Djerba, est monté au créneau pour endosser les habits du médiateur et jouer le rôle de pompier. En accord avec Béji Caïd Essebsi. Avec obligation de résultat. Il a reçu, séparément, les protagonistes pour les sonder, essayer de rapprocher les vues et leur avancer des propositions qui pourraient constituer une sortie de crise.
L'échec de la médiation précipiterait l'implosion
Il est évident qu'en sa qualité du premier dirigeant du parti, il doit assumer ses responsabilités jusqu'aux bouts pour éviter l'irréparable. Et bien que chacun des deux camps campe sur sa position, Ennaceur continue de croire que cette crise est, comme l'a déclaré Béji Caïd Essebsi «passagère» et que la raison finira par l'emporter. Il propose de réunir, d'abord, le comité fondateur avec tous ses membres pour examiner les points de litige, comme la nature du congrès qui demeure le point de discorde. Le clan de Djerba, que représente le vice-président Hafedh Caïd Essebsi et Ridha Belhaj, préconise un congrès constitutif avec la participation des représentants des structures régionales et locales ayant pris part aux campagnes présidentielle et législatives. Alors que le clan qui proclame son attachement à la légitimité des structures, le bureau politique et le bureau exécutif, représenté par le secrétaire général Mohsen Marzouk et le porte-parole Boujemaâ Remili, tient à l'organisation d'un congrès électif consensuel avec un mélange d'électeurs issus des structures régionales et locales et d'autres élus parmi les adhérents. Sur un autre plan, Ennaceur propose la mise en place d'un comité d'organisation neutre et impartial dont les membres ne doivent pas se présenter au congrès. Chose qui est acceptée par les uns et les autres. Ennaceur suggère encore l'élaboration d'un code d'honneur qui définit les modalités de règlement des litiges internes. Quant à la date du congrès, il n'y a pas de désaccord là-dessus, les deux camps prévoient son organisation pour la fin de l'année en cours. Toutes les propositions seront, ensuite, discutées au cours de la réunion du bureau exécutif avant leur adoption.
Aujourd'hui, si les choses continuaient à s'envenimer et que chacun des deux clans venait à mettre ses menaces à exécution, avec la scission du groupe parlementaire et l'organisation d'un congrès avec les conditions du clan de Djerba, Nida Tounès perdrait la majorité au sein de l'ARP au profit du mouvement Ennahdha. Ce qui pourrait entraîner un changement dans les équilibres à l'intérieur de l'Assemblée et au sein du gouvernement. Avec de possibles autres conséquences dont la fissure de la coalition gouvernementale, ce qui impliquerait un changement de gouvernement et, surtout, de cap dans la gestion des affaires du pays dont la stabilité serait en danger. Si la médiation de Mohamed Ennaceur, qui bénéficie du soutien du président fondateur Béji Caïd Essebsi, échouait, l'implosion serait, alors, inévitable. Et il n'y aura que des perdants.


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