L'UTT n'est pas concernée par les appels aux grèves Enseignement de base : journée de colère régionale Le secrétaire général de l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt), Houcine Abassi, a réitéré son appel à l'organisation patronale en faveur d'une «majoration salariale décente» au profit des travailleurs du secteur privé. Présidant, hier, un rassemblement ouvrier à l'occasion de la commémoration des évènements du 21 novembre 1950 d'Enfidha (Sousse), Abassi s'est dit profondément convaincu qu'une augmentation décente des salaires des travailleurs du secteur privé n'aura pas d'incidences négatives sur la situation économique des entreprises privées ni sur leurs transactions financières». «Le laxisme dont a fait montre l'organisation patronale lors des négociations avec l'Ugtt, a-t-il dit, ne fait que renforcer notre détermination à défendre les intérêts des salariés du secteur privé jusqu'à parvenir à une majoration salariale satisfaisante». Evoquant la situation sécuritaire difficile que traverse le pays, Abassi a appelé le gouvernement et la société civile à conjuguer leurs efforts en vue de convaincre les pays qui ont interdit à leurs ressortissants d'effectuer des voyages touristiques en Tunisie de revoir leurs positions à ce propos. Le 21 novembre 1950, les forces coloniales ont violemment réprimé une manifestation organisée par des ouvriers et des ouvrières agricoles dans la ville d'Enfidha pour dénoncer les pratiques des forces coloniales et des colons français et l'exploitation abusive de leurs efforts. Au moins cinq ouvriers, dont une femme, ont été tués lors de cette manifestation et 60 autres ont été blessés. Priorité au dialogue De son côté, le conseil exécutif de l'Union des travailleurs de Tunisie (UTT) a appelé, hier, les chefs d'entreprise à poursuivre les négociations et à réviser les grilles salariales. Dans un communiqué publié hier, l'UTT a souligné «qu'elle accorde la priorité absolue au dialogue constructif et demeure attachée à la défense de ses adhérents», appelant les chefs d'entreprise à faire preuve de patriotisme afin de surmonter la conjoncture actuelle. L'UTT a, par ailleurs, tenu à mentionner qu'elle n'est pas concernée par les appels de certaines parties syndicales aux grèves régionales et sectorielles, exhortant, dans ce contexte, ses adhérents et structures à ne pas y participer et à poursuivre le dialogue avec les chefs d'entreprise. «Face à l'inflation et à la dégradation du pouvoir d'achat, il demeure impératif de réviser les grilles salariales, afin de maintenir un climat social stable, a indiqué l'UTT. Primaire : des décisions à venir Concernant la situation sociale, notons par ailleurs que la commission administrative sectorielle de l'enseignement de base a décidé d'observer, aujourd'hui, une journée régionale de colère dans tous les commissariats régionaux de l'enseignement, a annoncé le secrétaire général du syndicat de base de l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt), Mastrouri Gammoudi. «Cette décision intervient en signe de protestation contre le non-respect des accords convenus de la part de la présidence du gouvernement», a-t-il ajouté. Dans une déclaration à l'agence TAP, Gammoudi a indiqué que les travaux de la commission administrative sectorielle, réunie à la fin de la semaine dernière, demeurent ouverts et seront repris jeudi prochain, afin de prendre les décisions adéquates. Il a, par ailleurs, affirmé que le chef du gouvernement, Habib Essid, a refusé de signer le projet d'accord convenu entre le syndicat de l'enseignement de base et le ministre de l'Education et portant essentiellement sur les points en suspens. La commission administrative sectorielle de l'enseignement de base a fermement dénoncé, dans un communiqué publié samedi dernier, le non-respect du gouvernement des accords convenus entre le ministère de l'Education et le syndicat de base, rappelle-t-on. Elle a, à cet égard, décidé de recourir à d'autres formes de protestations afin de satisfaire les revendications du secteur.