La donne est simple. L'outsider clubiste doit avant tout bien défendre et marquer sur les rares opportunités qui lui seront laissées. Opposé à l'Etoile, le CA se retrouve face à une montagne, disent les plus sceptiques, dispose d'une chance réelle de réhabilitation, affirment en chœur les plus fanatiques. Cependant, pour un large éventail de puristes, le champion sortant est assez bien armé pour tenir la dragée haute au récent champion d'Afrique. Tentatives ou éléments de réponses loin d'être surréalistes: tout d'abord, et indépendamment du onze qui foulera la pelouse, le CA ne doit pas jouer avec le frein à main, ni avec la fleur au fusil. Car c'est un peu le souci quand on joue contre une équipe d'attaque telle que l'Etoile. A force de la craindre, de la respecter et d'espérer profiter de la moindre erreur, on finit par se planter en beauté. Alors oui, probablement, les Sahéliens auront la possession du cuir, qui devrait frôler, au minimum, les 60% sur leur pelouse... Oui, Franck Kom et consorts vont faire tourner le ballon et enchaîner de nombreuses passes. Mais le CA ne doit pas se contenter d'attendre. L'Etoile n'est pas invincible, loin de là. Il faut oser et l'empêcher de développer son jeu. Bien pris par le pressing clubiste, dans la tenaille comme on dit, elle peut s'essouffler; et là, tout serait de l'ordre du possible. On dit souvent que le passé éclaire le présent. Oui, le CA a craqué face à ce même adversaire la saison passée. En essayant de jouer sur le même registre que son concurrent. En se disant qu'il avait les joueurs pour. Même si c'était le cas, il lui a manqué cette cohésion d'ensemble, ces automatismes qu'ont acquis les joueurs d'en face. Quitte à nous répéter, il ne faut pas laisser l'Etoile dérouler. La priver de seconde balle, celle-là même qui lui a permis de débloquer un résultat à maintes reprises. Khlil, Nater et sûrement Ouedhrefi, voire Ben Yahia, auront un rôle très important avec leur pressing sur le porteur du ballon. Tout comme probablement Hedhli, voire Belaid, dont le repli sera primordial pour contrer les montées des latéraux ultra-offensifs de l'Etoile. Repli furtif, redéploiement incisif Tout comme dans la première moitié du terrain, il y aura forcément des coups à jouer en attaque. Ne pas gâcher les occasions qu'ils parviendront à se procurer. C'est le vœu pieux des coéquipiers de Ben Mustapha. Car s'il est clair que les Etoilés disposent actuellement d'une meilleure qualité technique, ils sont aussi plus vulnérables derrière. A un CA au potentiel offensif suffisant d'en profiter. Chenihi, par sa qualité technique, et le tandem Touzghar-Srarfi par sa présence physique doivent dévorer les espaces, garder une certaine mobilité d'ensemble et densifier leurs amorces. Profiter des espaces laissés dans le dos des Jmal et cie. Une possible aubaine pour des Clubistes dangereux en attaques placées. Un peu comme un redéploiement furtif, toute proportion gardée. Le pressing de zone, le quadrillage, un bloc compact, le replacement, tout doit être harmonieux pour tenter de contrecarrer au mieux la machine étoilée. Voilà pour le volet théorique. Car en pratique, l'incertitude du football fait que cela tient à si peu de choses. Sur le papier, l'ESS est favorite... en attendant la vérité du terrain. Une Etoile qui s'est offerte de manière insolente le luxe d'un décrassage grandeur nature en deuxième mi-temps face à Sidi Bouzid. Oui, mais voilà, reste la fameuse fatigue nerveuse d'un ensemble sahélien qui enchaîne les challenges. En clair, si l'Etoile est mortifiée et exténuée, un CA même terrifié a tout intérêt à en profiter...