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Pour moins d'accidents de la circulation : Quelle feuille de route ?
Publié dans La Presse de Tunisie le 12 - 11 - 2020

Personne ne peut nier le fait que la pandémie de Covid-19, et avec une réduction de la circulation due au confinement général, a été à l'origine d'une baisse significative du nombre d'accidents et de victimes de la route qui connaît une croissance continue, forte et régulière depuis plusieurs années. On aurait bien aimé que les Tunisiens capitalisent la discipline que nous avons apprise pendant la période de confinement général. Cette discipline qui nous a permis d'avoir un bilan positif par rapport à d'autres pays, mais, malheureusement, ce n'est pas le cas pour notre pays aujourd'hui.
Selon les chiffres annoncés par l'Association tunisienne de la prévention routière (Atpr), pendant les mois de mars et avril 2020 et par rapport à la même période en 2019, la Tunisie a enregistré une baisse respective du nombre de victimes de 40 et 72,5%, alors que pour le nombre des blessés, la Tunisie a enregistré une baisse de 55,66% pendant le mois de mars contre 81,55% pour le mois d'avril.
« Les beaux jours se traduisent souvent par un surcroît d'accidents graves...Bien que les statistiques aient confirmé une baisse significative pendant cette période, le taux de gravité de ces accidents (c'est-à-dire le nombre des victimes qu'un accident de la route peut provoquer) est en train d'augmenter de 20%. Sur un autre plan, quelques jours seulement après le déconfinement et le retour des Tunisiens sur les routes, les accidents mortels ont rebondi. Ajoutons à cela que la Tunisie fait partie des pays dont les routes sont les plus meurtrières au monde ; elle est classée 138e/180 avec un taux de mortalité de 22 morts pour 100.000 habitants », indique Amira Kaddour, membre du conseil national de l'Atpr.
Des facteurs qui augmentent le risque
Facteurs humains, risques liés aux conditions météorologiques ou défaillances techniques...de toute évidence, l'état lamentable des routes en Tunisie contribue aux drames quotidiens qui détruisent vies et biens (1.150 morts en 2019). Parfois, ces facteurs se combinent, mais l'erreur humaine arrive en première place, loin devant les autres avec la consommation excessive d'alcools, une vitesse excessive, la fatigue, le non-port de la ceinture ou du casque, le non-respect des distances de sécurité, l'utilisation du portable, le refus de priorité...
« Dans la plupart des pays, en ville, sur route ou sur autoroute, le verdict est sans appel : c'est l'écosystème qui tourne autour du conducteur et de son état psychique qui est à la source des accidents... C'est tout un ensemble qui se met en mouvement. C'est pourquoi je l'ai dit et je le redis : la sécurité routière est une question pluridisciplinaire qui met en jeu des dimensions sociales, techniques, économiques, institutionnelles, juridiques, politiques... et qui demande l'intervention de plusieurs parties et de divers organismes de l'Etat pour la réformer radicalement.
De plus, le coût de l'insécurité routière en Tunisie est exorbitant. D'après une recherche présentée fin 2017 par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le coût socioéconomique de l'insécurité routière équivaut à presque 0,8% du PIB. Ce qui réclame la tenue d'un dialogue national et l'élaboration d'une approche globale de la sécurité routière pour éradiquer ce fléau », explique Mme Kaddour.
Des objectifs atteignables à plus ou moins long terme
La Troisième Conférence ministérielle mondiale sur la sécurité routière, tenue le mois de février dernier à Stockholm, était l'occasion de définir les futures orientations stratégiques pour garantir la sécurité routière mondiale, définir les moyens d'accélérer les progrès grâce à des stratégies ayant fait leurs preuves pour sauver des vies et réduire de moitié le nombre de décès et de traumatismes dus aux accidents de la route dans le monde, d'ici à 2030. Pour ce faire, les gouvernements, y compris la Tunisie qui a pris part à cette conférence, doivent maintenant faire le choix fort de faire de la sécurité des citoyens une priorité et de mettre en œuvre des mesures qui sauveront des milliers de vies. Pour ce faire, une action urgente et conjointe, qui regroupe toutes les parties prenantes, est nécessaire pour mettre fin à l'insécurité sur nos routes.
Mais vu la difficulté de la mise en place des mesures sur terrain, beaucoup reste à faire pour la Tunisie, étant donné que notre pays n'a pas été en mesure d'honorer l'un de ses engagements, dressé pour l'horizon 2020 et qui consiste en la mise en place d'un Lead Agency pour la sécurité routière. Cette instance suprême de la sécurité routière, ou Conseil national de la sécurité routière, qui n'existe pas encore en Tunisie, devrait être chargée par l'orientation de la politique de sécurité routière. Son rôle primordial consiste à formuler des recommandations au gouvernement pour réduire les risques routiers, alors que sa force réside dans sa capacité à connaître les problèmes rencontrés sur le terrain, ce qui lui permet d'énoncer des recommandations efficaces et adaptées aux problèmes réels. « L'absence de cet organisme explique la divergence, l'absence d'actions et le manque de coordination entre les différentes parties prenantes, puisque l'action n'est pas centralisée dans un même organisme et dans une même instance », précise Mme Kaddour.
Sur un autre plan, l'élaboration d'un système de classification des routes est, également, à l'ordre du jour, puisque cet outil permet d'identifier les points noirs sur les routes, de développer le réseau routier et de le rendre plus sûr. « Dans la plupart des pays, on recueille tous les jours des données présentant un intérêt pour la sécurité routière, mais pour qu'elles puissent éclairer les pratiques en matière de sécurité routière, il faut qu'elles soient bien codées, traitées et analysées dans un système de bases de données informatisé. Grâce à ce système de rating (de 1 à 3 étoiles), les routes seront classées selon leur qualité et leur conformité, ce qui va réduire de manière significative le nombre des accidents de la route », explique-t-elle.
Parmi les autres objectifs sur lesquels l'Atpr se concentre, il y a ceux qui confirment les objectifs du changement climatique (comme le transport intelligent, propre et non polluant). Il y a aussi les droits des enfants en termes de sécurité, que ce soit dans la route ou dans les moyens de transport et un intérêt particulier sera porté aux handicapés, le port de casque et l'interdiction de l'utilisation du portable. Cette lutte s'appuie, également, sur le renforcement des sanctions et sur le développement d'une politique d'éducation et de prévention du risque routier.
« Pour atteindre tous les objectifs cités, il faut arrêter de traiter la sécurité routière comme un ‘'fait divers'' et dresser une vision stratégique pour pouvoir juguler son coût économique flagrant (0,8% du PIB, 2.8 millions de dinars perdus chaque jour, 662 millions de dinars d'indemnités payées par les sociétés d'assurances, 52,4% d'indemnités pour les contrats automobiles...). Pour ce faire, l'Atpr plaide pour la mise en place d'un ‘'livre blanc'', capable de proposer une feuille de route pour notre gouvernement avec pour principal objectif de freiner les accidents pour un meilleur usage de la route. Et les objectifs cités ne peuvent être qu'un point de départ pour élaborer une vraie stratégie capable de sauver des milliers de vies », souligne Mme Kaddour.


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