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Tribune: Le Président est-il disposé à comprendre ?
Publié dans La Presse de Tunisie le 14 - 02 - 2021

«Choubouhat Al Fassad Wa Tadharob Al Massaleh», les «Conflits d'intérêts et soupçons de corruption» sont appelés à demeurer encore un paramètre caractérisant la nouvelle donne tunisienne pour un temps, pour la simple raison que concernant la filière de sélection des ministres et chefs de gouvernement, il y a un «avant» et un «après».
Avant le 14 janvier 2011, cela relevait presque exclusivement de la «promotion», soit technique, sur une base de compétence, soit politique, essentiellement à partir du parti au pouvoir, bien que pour la période de Ben Ali il y ait eu une certaine «ouverture» sur du non-destourien.
Après le 14 janvier-2011, la filière de sélection a connu des changements majeurs pour trois raisons. La première est la disparition du RCD et le fait que cette filière de sélection a été définitivement bouchée. La deuxième concerne l'Etat lui-même, et le fait qu'il y ait eu une certaine méfiance vis-à-vis de sa reproduction à l'identique, et une certaine préférence pour de la recherche de compétences en dehors de son cercle. Alors que la troisième est liée à la recherche de «hautes compétences» en provenance de l'international, ce qui se présente fréquemment comme ayant pour origine les grandes compagnies du secteur privé. Mais à côté de cela, il y a eu des exceptions notables, concernant très particulièrement les missions de souveraineté nationale, soit la «défense nationale», la « sécurité intérieure », la «diplomatie» et la «justice, pour lesquelles c'est soit la haute administration qui a fourni les profils demandés, soit un cooptage politique méticuleux pour faire attention aux équilibres concernant des missions très sensibles.
Or, il reste évident que tout secteur privé, même à l'international, peut être à l'origine de liens d'affaires, pouvant avoir un rapport direct ou indirect, avec l'Etat ou le secteur public. Ainsi, si l'on veut adopter un principe infaillible en matière de Choubouhat Al Fassad Wa Tadharob Al Massaleh, il s'agirait d'éviter complètement et définitivement la filière recherche de compétences à partir du privé ou de l'international, alors que ce choix s'était plus ou moins imposé, tel que précisé précédemment, comme étant une conséquence de la nature de la période vécue.
Mais s'agit-il de noter qu'adopter un tel principe n'aurait permis de laisser passer ni Mahdi Jomâa, ni Ilyes El Fakhfakh pour le poste de chef de gouvernement, ni beaucoup, d'autres très nombreux, pour les postes ministériels.
La solution à cette question n'est pas évidente. A l'heure où ce qui se faisait de manière dominante par la «promotion» technique ou politique devient une voie tarie, pour une bonne partie de la «sélection de profils de gouvernement», concernant une large panoplie de missions touchant les finances, l'économie, le plan et développement, le transport, le commerce, l'enseignement supérieur et la recherche, l'industrie, etc., recourir à des compétences tunisiennes venues d'horizons internationaux ou du privé devient une sorte de voie obligée, alors que l'investigation soupçonneuse poussée à leur égard risque toujours d'aboutir aux indices les plus invraisemblables sur la base des hypothèses les plus fantaisistes.
Le phénomène du passage du monde du privé à celui du public ne concerne pas que la Tunisie. Ne parlons pas de Trump qui traitait ses affaires privées et familiales dans le Bureau Ovale de la Maison-Blanche. Plus près de nous, le Président Macron vient, à l'origine, de chez la Banque Rothschild.
Cela pose la question, que l'on élude souvent mais qui va de plus en plus peser, de la manière d'attitrer la compétence de haut niveau à vocation de gouvernement. Et l'une des contraintes de blocage est liée aux salaires de la fonction publique. La comparaison tuniso-marocaine à propos de cette question montre que dès l'époque du règne de feu Hassan II, le Maroc avait pris les dispositions pour que l'Etat puisse attirer les très hautes compétences au moyen d'une rémunération conséquente, mettant dans l'équivalence rémunératrice le public et le privé, le national et l'international, pour cette catégorie très spéciale et pour un effectif très réduit.
En Tunisie cette option a été complètement évacuée. Il en a résulté un appauvrissement profond des structures de l'Etat en matière de compétences pointues, et cela pas seulement à l'entrée, au primo-recrutement, mais également par le phénomène des départs avant la fin de parcours, au moyen du «débauchage», que cela provienne du secteur privé, des organismes internationaux ou des Etats étrangers, notamment les pays du Golfe.
Ainsi, la solution ne se trouve nullement dans l'intensification des enquêtes soupçonneuses qui vont finir par fermer la possibilité trouvée par les Tunisiens jusqu'à maintenant pour pallier les insuffisances en interne en matière de compétences, mais dans l'activation des moyens réglementaires et institutionnels de la transparence et du contrôle. Car, qu'est-ce qui empêche quelqu'un, qui passe les barrières initiales du contrôle, de faire tous les sermons que l'on veut devant le Président de la République, avant de se transformer par la suite en un caïd de mafia une fois bien installé au pouvoir et après avoir tissé tous les réseaux dont il a besoin ?
Il reste que, pour vraiment asseoir une souveraineté réelle et non pas factice, juste bonne pour la consommation médiatique, il s'agit de trouver la solution qui convient pour que ceux qui sont présentés aux responsabilités de gouvernement allient compétence et patriotisme. Les deux filières du technique et du politique sont jouables, à condition que la filière politique ne fournisse pas des bras cassés sur le plan technique, et à condition que la filière technique ne débouche pas sur des profils au patriotisme douteux. Ce serait idiot de surveiller la porte d'entrée alors que tout l'arrière-cours est sans toit.
Aussi, au lieu de tout ramener à des questions de lecture interprétative inextricables de la Constitution, ne serait-il plus judicieux de s'attaquer à des difficultés, certes réelles mais plus productives, en vue de l'aboutissement à une méthode nationale permettant de répondre à l'épineuse question de la sélection rationnelle des profils ministériels, par l'élaboration des règles référentielles, permettant d'éviter aux Tunisiens l'hécatombe des gouvernements mort-nés et toute la misère qui va avec.


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