Des ratages à la pelle et un manque d'enthousiasme : Hatem Missaoui et ses joueurs ont raté leur première sortie du Chan Disputer une Coupe d'Afrique des nations n'est pas chose évidente, même s'il s'agit d'un tournoi réservé exclusivement aux joueurs locaux. Car force est de constater que notre football a beaucoup régressé ces dix dernières années. Aucun de nos clubs n'est parvenu à se qualifier en demi-finale de la dernière édition de la Ligue des champions africaine. Heureusement que l'Etoile a sauvé la face en remportant la Coupe de la confédération. Soyons donc humbles et prenons le temps nécessaire de reconstruire notre football. La participation de l'équipe nationale des joueurs locaux au Chan doit s'inscrire dans cette perspective. La manière par laquelle le staff technique national et les joueurs ont négocié le match d'ouverture face à la Guinée en dit long sur la longueur du parcours que devront entreprendre nos footballeurs pour que la Tunisie retrouve sa place sur la scène continentale. La meilleure défense, c'est l'attaque Face à la Guinée, les Tunisiens ont démontré qu'ils ne sont pas des gagneurs. Le seul joueur qui soit sorti du lot est incontestablement Ahmed Akaïchi. A deux reprises, il a donné l'avantage aux siens, mais à chaque fois, ses camarades n'ont pas su préserver leur ascendant. Pourtant, ce n'est pas faute d'avoir essayé. Akaïchi a raté aussi deux autres buts. Meilleur joueur sur le terrain, Akaïchi a mis à profit les deux occasions qui se sont présentées à lui, sans compter les dernières passes livrées à Adem Rejaïbi. On a dénombré au moins quatre occasions nettes après le deuxième but de Akaïchi. Quatre buts tout faits que Rejaïbi a pris le soin de rater. Malgré tout ce qu'il a entrepris sur le terrain, ce dernier a raté son match. Déviations sur les couloirs, appels de balle dans la zone de réparation adverse et générosité dans l'effort ont caractérisé le jeu de l'attaquant « sang et or » qui s'est appliqué tactiquement, mais a refusé bizarrement de mettre la balle dans les filets. Mais il n'y a pas que Rejaïbi qui a lamentablement raté sa première sortie du Chan. Le sélectionneur national par intérim, Hatem Missaoui, n'a pas été non plus à la hauteur de l'évènement. Trop prudent et manquant terriblement de clairvoyance, le sélectionneur national n'a pas poussé ses joueurs à aller de l'avant. Après la pause, il n'a pas retenu la leçon du scénario de la première mi-temps. Il fallait confirmer son ascendant après le deuxième but de Akaïchi en pressant l'adversaire dans sa zone, ajouter au moins deux autres buts pour tuer le match. Là, il pouvait opérer des changements qui auraient renforcé la ligne défensive et gérer aisément la fin du match. Décidément, Hatem Missaoui manque de confiance. Il doit faire preuve de plus de courage dans les prochaines sorties du Chan. La Guinée, trop modeste face à la Tunisie, s'est sentie pousser des ailes et a cru même à la victoire après la deuxième égalisation. Normal, quand les attaquants tunisiens font des ratages à la pelle et se replient trop tôt alors qu'il fallait aller de l'avant. Ne dit-on pas que la meilleure défense, c'est l'attaque ? Une règle d'or qui semble échapper à Hatem Missaoui.