Le championnat national de slam est né. Il démarre le 30 janvier et compte bien découvrir de jeunes talents pour défendre la Tunisie lors des compétitions internationales. Cela porte le titre de «Lamma slam» et ça regroupe tous les amoureux du genre. Le genre ? C'est le slam, l'art de la parole et de la poésie urbaine, qui a commencé ses balbutiements bien avant les événements du 14 janvier pour se lancer ensuite à pleins poumons à travers les théâtres et les scènes de musique tunisiennes. Un nom reste tout de même lié à cet art en Tunisie. C'est celui de Hatem Karoui dont les spectacles sont très courus et qui sait égrener le verbe en faisant ressortir la substantifique moelle des mots. Cet événement aura lieu le dernier samedi de chaque mois au Café Liberthé au quartier Lafayette de Tunis. Voici le concept imaginé par Hatem Karoui et Anis Zgarni : une quinzaine de slameurs confirmés et amateurs montent sur scène à chaque «Lamma» pour lire leurs meilleurs textes du moment, et ce, devant une assistance (une centaine de personnes) très enthousiaste, composée essentiellement de jeunes entre 20 et 30 ans. Les slameurs sont bénévoles et l'accès à la Lamma slam est gratuit. «Il s'agit d'un championnat officiel de slam tunisien se déroulant sur un minimum de 5 manches ou journées, précise Hatem Karoui. Le slameur ayant cumulé le plus grand nombre de points à l'issue de ces journées sera sacré champion national de la saison. L'association Lamma slam est responsable du déroulement de cette ligue et garde le droit de faire évoluer le règlement. Un jury est tiré au sort parmi le public présent au début de chaque manche, chaque juge attribuera une note de 1 à 10 après chaque passage, on élimine la note la plus basse et celle la plus élevée, et on fait la moyenne des 3 notes restantes. Un classement est fait à l'issue de la manche. Le participant ayant cumulé le plus grand nombre de points au bout de la saison est sacré champion national et ira représenter la Tunisie dans les compétitions internationales».