L'heure est venue pour que le judo tunisien retrouve ses lettres de noblesse. Votre orgueil vous a joué un vilain tour au dernier open de Tunis... L'orgueil me permet de rentrer sur le tatami en ayant la rage pour engager le combat. Mais, au dernier open, j'étais fatigué après le stage d'Autriche. Je n'étais pas à mon top niveau. Cette défaite me force à me remettre en question, à aller plus loin, et à m'améliorer. Vous rêvez de marquer l'histoire du judo à Rio. Quel sentiment cela vous inspire-t-il ? Je n'y fais pas vraiment attention. J'en ai conscience car on m'en parle. Je suis classé 3e mondial, c'est inédit, mais je n'ai pas l'impression d'avoir accompli ce que j'aimerais réaliser : c'est d'être médaillé aux Jeux olympiques de Rio. Votre président Skander Hachicha a été furieux contre vous pour n'avoir glané que le bronze... qu'en pensez-vous ? Il a raison. C'est son droit. Mon président Skander Hachicha, un ex-champion, ne cesse de m'encourager et de m'aider. Ce fut un coup dur pour lui et pour mon staff après n'avoir remporté qu'une médaille de bronze au dernier open. Je ne peux pas me reposer sur mes lauriers. Ce serait une erreur. Je dois confirmer mes qualités aux prochaines compétitions continentales et mondiales avant le jour «J». On se doute bien que les JO de Rio sont déjà dans votre tête. Est-ce déjà une obsession ? Oh que oui ! Les rêves et les cauchemars ne vont pas tarder à venir me hanter. Mais la réalité est là : je dois travailler davantage pour réaliser le rêve tant attendu pour le judo tunisien. Quel est votre programme de préparation pour les JO 2016 à Rio ? J'ai désormais les Jeux olympiques de Rio 2016 en ligne de mire. Et quel que soit l'adversaire, je suis prêt au combat. J'ai un programme alléchant pour me préparer sérieusement, à savoir ma participation au prochain open international de Paris. Après, je participerai à l'open de Dusseldorf. Ces deux participations vont me permettre de récolter plus de points pour avoir plus de chances au tirage olympique afin d'éviter de grosses pointures au 1er tour. C'est à moi de négocier mes engagements et d'être prêt aussi aux prochains championnats d'Afrique prévus au mois d'avril à Tunis. D'où vient votre amour du judo? Qu'est-ce qui distingue le judo des autres sports que vous avez pu pratiquer ou regarder ? Ma passion pour le judo date de l'époque où j'étais élève. J'ai été attiré par le judo car c'est un sport et un système d'éducation à part entière. Le judo véhicule l'amitié, le courage, la sincérité, l'honneur, la modestie, le respect, le contrôle de soi et la politesse.