Le club de Bab Jedid évoluerait devant pas moins de 50.000 spectateurs. Ce n'est que le début de l'ère Krol mais l'on a récemment vu de bonnes choses sur le terrain, quoique le CA doive encore progresser dans certains secteurs du jeu comme en défense, talon d'Achille de l'équipe. Le Club Africain affrontera ce week-end l'AS Tanda dans le cadre du match aller du tour préliminaire de la Ligue des champions d'Afrique. Dans son antre, devant des spectateurs tous acquis à la cause clubiste, le champion sortant ira un peu dans l'inconnu, sachant que le représentant ivoirien n'est pas vraiment réputé sur la scène africaine. Un match compliqué à gérer attend un CA qui devra mettre les bouchées doubles et se mettre à l'abri en prévision de la manche retour. Ce faisant, volet organisationnel, le bureau directeur a demandé pas moins de 50 000 tickets aux autorités. Sorte d'arme à double tranchant, une assistance record peut certes transcender ses préférés. Mais elle peut aussi se retourner et faire le dos rond au gré du score, de l'intensité et de la gestion des moments clés de ce choc. Aux organisateurs et officiels de ne pas renvoyer tout ce beau monde dans les cordes à la moindre étincelle. Faire preuve de diligence en mettant en avant la prévention plutôt que la répression. Un plan d'action doit être forcément préparé via un jeu de rôle pour ne pas laisser place à l'improvisation. La gestion des supporters doit être une question centrale pour un grand club de football. Le souvenir du déchaînement des supporters lors du dernier derby de la capitale doit servir d'avertisseur. Dorénavant, plus aucun débordement ne sera toléré. On remonte la pente Le CA de Ruud Krol est une équipe de qualité, qui monte, qui s'est renforcée et qui a de l'ambition. Rester vigilant, être efficace et réagir en imposant son football. Bien jouer c'est bien, mais gagner c'est mieux. Cela dit, et après un début de saison chaotique, le CA semble progressivement de retour. Il est vrai qu'en dehors de l'échec sportif en championnat, les blessures musculaires se sont accumulées. Les nouveaux joueurs, eux, devraient encore s'intégrer. Les inconditionnels regrettaient alors amèrement le départ de Dhaouadi parce que le CA avait perdu son joker, son cœur et son buteur intermittent. Volet classement, être huitième n'était pas une coïncidence, mais un constat parfaitement admis. Une cruelle réalité. Alors il a fallu que l'équipe retrouve son humilité. Ça tombe bien, la Coupe de Tunisie a proposé au CA un tirage des plus abordables, le technicien batave enchaîne sur un second succès de rang. Et, surtout, la Ligue des champions arrive... Chapitre individualités, et en dépit du départ de trois axiaux défensifs (Bouslimi, Belkaroui et l'énigmatique Obanor), le jeune Srarfi monte en régime, Ben Yahia a été repositionné, Dkhili n'est plus sur le banc, Chenihi et Ayadi progressent à vue d'œil, Diarra et Touré promettent, alors que Kader Oueslati est en passe de devenir le stratège de l'équipe. Quant à Khélifa, il retrouve ses sensations en attendant une meilleure tenue physique. Reste le cas Imed Meniaoui. Plus d'un observateur parie qu'il ne lui faudra qu'un ou deux buts marqués pour re-commencer à enquiller. C'est dire le nombre d'indicateurs rassurants quelques jours avant de croiser le fer avec l'AS Tanda en compétition continentale. Alors, le CA sera-t-il de nouveau un poids lourd du football africain ? C'est trop tôt pour le dire, car jusque-là et depuis des décades, l'Afrique se refuse encore à lui. Le club doit tout d'abord gagner en endurance et rigueur avant de prétendre inscrire sa démarche dans la durée.