Au-delà de la manière, le résultat importera beaucoup plus demain soir. Notre team national se doit une victoire à domicile avant d'aller défier la Zambie chez elle. On y est. Depuis sa prise de fonction, c'est le grand défi pour Mondher Kebaïer. Participer à la phase finale de la Coupe d'Afrique des nations n'est pas un objectif en soi. L'emporter, si. Mais on n'en est pas encore là. La campagne de la qualification au Mondial 2022 commencera demain et c'est ce qui importe le plus pour le moment. Pour ce qui est du sélectionneur national, cela fait presque deux ans que Kebaïer est en place. Une période suffisamment longue pour que le technicien ait déjà laissé son empreinte. Or, deux ans après sa prise de fonction, il est toujours hésitant quant aux choix portés sur certains postes, le gardien de but et le capitaine de la sélection en particulier. Pour ce qui est du poste de gardien de but, tantôt Faouk Ben Mustapha est son premier élu, tantôt c'est Moez Hassan. Tous les deux, signalons-le, ont été remplaçants dans leurs clubs la saison écoulée. Or, une équipe qui veut réussir les grands tournois, doit disposer forcément d'un grand gardien de but et depuis un certain temps déjà. Khazri et Msakni ne sont plus aussi décisifs! Pour ce qui est du statut du capitaine de la sélection, les choix sont aussi hésitants que ceux concernant le poste de gardien de but. Le choix est soit porté sur Wahbi Khazri soit sur Youssef Msakni qu'on nous impose à chaque sortie ou presque et tant pis s'il n'est pas percutant dans les 30 derniers mètres. Quant à Khazri, il est en perte progressive de ses moyens, à l'image des coups francs directs qui ont fait sa notoriété. Ils ne sont plus aussi bien bottés. Ils ne sont plus ce qu'ils étaient chacun à son niveau, seront-ils prêts pour rebondir et apporter le plus maintenant ? Si les jambes ne sont plus ce qu'elles étaient, le métier reste le seul atout en main. Assumer ou servir de bouc émissaire... Cette fois-ci, il ne s'agit pas de match amical. Pour Kebaïer, tout commencera demain soir en ce qui concerne la qualification au Mondial 2022. Une campagne qu'il entamera à domicile en recevant la Guinée équatoriale à partir de 20h00. Dans ce genre de campagne, comme lors des grands tournois, les matches d'ouverture ont leur importance et il vaut mieux ne pas les louper au risque de rater le reste. Mondher Kebaïer, qui ne faisait déjà pas l'unanimité à l'annonce même de sa nomination à la tête de l'équipe de Tunisie, se trouve deux ans après dans la même situation. Il ne fait toujours pas l'unanimité et demeure dans l'obligation de prouver qu'il mérite bien son poste. La prestation chaotique en juin dernier face à l'Algérie a mis à nu les limites tactiques de ses choix. Aujourd'hui, le sélectionneur national se trouve face à lui-même et toute la pression pèsera uniquement sur ses épaules. Il a fait des choix, ô combien discutables dans sa dernière liste, notamment en ce qui concerne le poste de gardien de but. Il a fait également des choix en attaque. Cette fois-ci et contrairement au mois de juin, il se trouve dos au mur : où il assume ses propres choix et réussir le départ de la campagne du Mondial en obtenant des résultats positifs contre la Guinée équatoriale, puis face à la Zambie ou il servirait de bouc émissaire au bureau fédéral. Car en cas d'échec ou même de semi-échec lors des deux premières sorties comptant pour les éliminatoires du Mondial 2022, c'est lui et lui seul qui en payerait les frais. Car chez nous, la « tradition » est bien ancrée : l'entraîneur sert toujours de bouc émissaire pour masquer les erreurs du dirigeant sportif. Mondher Kebaïer entamera donc demain soir la campagne des qualifications au Mondial qatari en technicien averti : la réussite ou c'est la mise à la porte ! Il a donc intérêt à réussir le départ, particulièrement le match de demain soir où la victoire est plus qu'essentielle contre la Guinée équatoriale.