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Agressions, intimidations et polarisation politique: Les journalistes de plus en plus menacés !
Publié dans La Presse de Tunisie le 27 - 09 - 2021

Ali Bouchoucha, responsable de communication au Snjt : « Les choses n'ont pas changé, les menaces auxquelles sont exposées les journalistes sont les mêmes avant et après le 25 juillet ».
Hichem Snoussi, membre de la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica) : « Nous sommes inquiets des campagnes sur les réseaux sociaux hostiles aux avis politiques contraires ».
Les journalistes tunisiens sont de plus en plus menacés lorsqu'ils exercent leur métier sur le terrain. Agressions, poursuites, intimidations et pressions, il est devenu indéniable que ces professionnels soient toujours exposés aux risques. D'ailleurs, il ne se passe pas une semaine sans qu'un journaliste ne soit agressé, menacé ou traduit devant la justice.
« Ce ne sont pas des conditions pour exercer notre métier », s'accordent les journalistes, d'autant plus que les actes d'agression et d'hostilité contre les professionnels de l'information sont devenus récurrents.
Dernièrement, l'acte d'agression ciblant la journaliste Khaoula Boukrim a rouvert le débat autour des conditions de travail des journalistes tunisiens. Empêchée, samedi, d'accéder à l'avenue Habib-Bourguiba pour la couverture d'une manifestation pro-Kaïs Saïed, la journaliste Khaoula Boukrim a été victime d'agression verbale et de harcèlement par des policiers. Sa carte de presse a été confisquée et son appareil photo, aussi, comme elle le confirme.
Face à ces actes hostiles aux journalistes, le Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt) a haussé le ton. Il a mis en garde, dans ce sens, contre la « recrudescence des violences policières ciblant les journalistes après la date du 25 juillet ».
Le syndicat qui déplore l'agression, samedi dernier, de la journaliste en question, dénonce, on ne peut plus clair, « l'utilisation du contexte actuel comme prétexte pour restreindre la liberté de la presse ».
Dans une déclaration publiée samedi, le Snjt exprime « sa crainte face à la gravité de la situation et l'impunité des violences policières envers les reporters en particulier, ce qui prouve, estime le syndicat, l'absence d'une volonté politique de protéger les journalistes et d'asseoir une presse libre et pluraliste ».
Le Syndicat appelle, dans sa déclaration, le ministère de l'Intérieur à publier les résultats des précédentes enquêtes sur des cas d'agression ciblant les professionnels du secteur pendant l'accomplissement de leur travail.
Joint par La Presse, Ali Bouchoucha, responsable de communication au Snjt, exprime ses craintes quant à l'actuel contexte des libertés. Il indique que le syndicat reçoit continuellement des signalements d'agression de journalistes notamment dans l'espace virtuel. « Notre unité de monitoring suit quotidiennement ces actes d'agressions et de menaces dont sont victimes les journalistes et élabore dans ce sens les différents rapports pour dénoncer de telles situations », explique-t-il. Il rappelle que le Snjt ne veut pas se positionner comme un acteur politique dans ce paysage marqué par le conflit autour des évènements du 25 juillet. « Les deux parties doivent tenir les journalistes à l'écart de ces tiraillements de nature politique, ils sont appelés à préserver leurs droits, notamment en matière de liberté d'expression », ajoute-t-il.
Faut-il craindre pour ces libertés après le 25 juillet ? Notre interlocuteur explique que « les choses n'ont pas changé, les menaces auxquelles sont exposées les journalistes sont les mêmes avant et après le 25 ». « Le pouvoir, quoi qu'il en soit, veut toujours mettre la main sur la liberté d'expression, la guerre des journalistes contre toute ingérence dans leur ligne éditoriale se poursuit. Certes, les messages rassurants du Président de la République sont importants, mais encore faut-il les transformer en actes », poursuit-il. Et de mettre en garde contre la culture d'impunité dont bénéficient les agresseurs des journalistes comme les policiers.
Lynchage et polarisation politique
Outre ces hostilités sur le terrain, auxquelles sont exposés les journalistes, ces derniers sont littéralement lynchés sur les réseaux sociaux et sont condamnés à payer le prix cher de la polarisation politique sur la Toile. « Journalistes de la honte », « ces vendus », « traîtres », ils sont accusés de tous les mots et continuellement stigmatisés. En effet, les campagnes de dénigrement et de lynchage des journalistes sont devenues interminables sur les réseaux sociaux. A ceci s'ajoutent les risques de polarisation politique auxquels sont fortement exposés les journalistes notamment après les évènements du 25 juillet.
Le membre de la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica), Hichem Snoussi, confirme le constat. Pour lui, sur les réseaux sociaux, il y a des armées d'internautes qui ciblent les journalistes dans ce contexte de polarisation politique accentué par les évènements du 25 juillet. « Nous sommes inquiets des campagnes sur les réseaux sociaux qui sont hostiles aux avis politiques contraires », nous a-t-il affirmé, rappelant que le mouvement Ennahdha était le premier à exploiter ce genre de pratiques sur les réseaux sociaux.
De nos jours, les journalistes tunisiens sont, en effet, appelés à composer avec une polarisation des points de vue qui paraît de plus en plus marquée. Même les journalistes, qui ne font que rapporter les faits et les mettre en contexte, font face à de nouvelles lignes de fracture.
Si ces contextes de polarisation s'aggravent en Tunisie, les journalistes sont appelés à redoubler d'effort éditorial pour les contourner. Ainsi, faire appel aux fondamentaux du journalisme et aux principes de la déontologie du métier serait la voie la plus sûre, s'accordent les spécialistes en la matière. L'équilibre, l'impartialité et la précision, trois principes qui peuvent servir de bouclier contre ces contextes hostiles à la liberté de la presse.
En Tunisie, la liberté de la presse et de l'information est l'acquis le plus important de la révolution de 2011. Mais depuis les élections générales de 2019, elle est, plus que jamais, un enjeu politique, estime l'ONG Reporters sans frontières.
Dans son dernier rapport, l'ONG classe la Tunisie à la 73e place dans le classement mondial de la liberté de la presse 2021. La Tunisie a perdu une place avec « des motifs d'inquiétudes qui persistent », car évoluant dans « un environnement de plus en plus hostile ».
Photo : Abdelfattah BELAID


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