Renforcement de la coopération tuniso-angolaise : entretien téléphonique entre les chefs de la diplomatie    Rania Toukebri : « Les missions lunaires font partie de ma vie »    Le Tunisien Wadhah Zaidi rejoint le club saoudien Al-Hajer    e-Santé, robotique, recherche : un nouvel élan tuniso-coréen dans le secteur médical...    Etats-Unis – Explosion mortelle dans une usine de coke en Pennsylvanie : deux morts et dix blessés    Le Grand Tunis privé de métros à cause d'une panne électrique    FIC2025 – "Ballets folkloriques du monde" : un voyage scénique au cœur des traditions musicales de dix pays    Météo : Soleil, chaleur et risques d'orages locaux dans l'ouest    Le dollar progresse face aux monnaies principales    En photos - Kaïs Saïed en visite surprise au futur siège du Conseil supérieur de l'Education    Etats-UnisChine : 90 jours de répit supplémentaires sur les droits de douane    Tunisie : un million de citoyens vivent dans 1 400 quartiers informels, selon le député Sabeur Jelassi    Mohamed Ali Nafti reçoit le chargé d'affaires philippin pour booster la coopération bilatérale    Service militaire en Tunisie : report, exemption ou enrôlement, comment régulariser sa situation ?    Le champion du monde tunisien Ahmed Jaouadi rejoint l'Université de Floride pour préparer les JO 2028 à Los Angeles    Le SNJT condamne l'assassinat de l'équipe de la chaîne Al Jazeera à Gaza    QNB Tunisia s'engage pour la protection des océans à travers la campagne internationale du Groupe QNB "Le Pacte Bleu"    Affaire Ahmed Souab : des experts onusiens expriment des préoccupations    La BNA aux côtés de la diaspora pour faire du Sud un moteur de développement    Attaque de l'UGTT : tous les scénarios sont désormais envisagés, selon Sami Tahri    Hausse inquiétante des décès sur les routes tunisiennes : 458 morts en 7 mois    Chikungunya en Tunisie : aucune infection confirmée    Le Reno14 F 5G avec Photographie Flash IA et Design Sirène Irisé dévoilé par OPPO    Nabeul : le village artisanal renaît après 12 ans d'attente    Fadhel Jaziri tire sa révérence.. retour sur sa dernière création "Au violon" présentée au festival Hammamet 2025    Fethi Sahlaoui met en avant le potentiel de l'industrie automobile tunisienne    Criminalisation de la maltraitance animale : Chokri Elbahri présente la proposition des élus    Qui était Fadhel Jaziri ?    Météo en Tunisie : mer calme et temps clair    L'ASG grignote un point face à l'EST : Un point qui vaut de l'or    Impôts : attention Tunisiens, voici les dates à ne pas rater en août 2025    Décès de Fadhel Jaziri    Incendie au « Siège d'Arthur » : le volcan éteint d'Edimbourg en proie aux flammes    Egypte : Un séisme de magnitude 6,2 enregistré au nord de Marsa Matrouh    Ligue 1 – 1ère journée : La JSO et l'ESZ, c'est du solide !    Festival des vignes de Grombalia : entre tradition, musique et défis climatiques    Tunisie : Décès du grand artiste Fadhel Jaziri    Un livre d'Abdellaziz Ben-Jebria : «Tunisie d'Amours, que reste-t-il de tes beaux jours»    Gaza : quatre journalistes d'Al Jazeera tués dans une frappe israélienne    Séisme de magnitude 6,1 en Turquie : plusieurs bâtiments effondrés à Sindirgi    Lotfi Abdelli attendu au Festival international de Carthage en 2026    Elyes Ghariani : Alaska, l'arène secrète de Trump et Poutine    Moez Echargui, champion à Porto, lance un appel : je n'ai pas de sponsor !    Décès de Me Yadh Ammar, une illustre figure du barreau, de l'université et de la société civile    Ahmed Jaouadi : Un accueil présidentiel qui propulse vers l'excellence    Tunisie Telecom rend hommage au champion du monde Ahmed Jaouadi    Le ministre de la Jeunesse et des Sports reçoit Ahmed Jaouadi    Faux Infos et Manipulations : Le Ministère de l'Intérieur Riposte Fortement !    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



En attendant la fin du squat
Le Palais Kheireddine et ses annexes
Publié dans La Presse de Tunisie le 28 - 02 - 2016

La municipalité de Tunis a essayé de récupérer l'endroit, qui a servi à des représentations de spectacles programmés dans le cadre du festival de la Médina, mais elle a dû vite déchanter, les habitants de cet espace ayant chassé tout autre occupant. Ne voulant pas créer une crise sociale, la municipalité a choisi de se retirer en toute discrétion.
Pauvre monument que ce Palais Kheireddine, haut lieu d'exposition, amputé de son jardin. Jardin squatté par des familles pauvres qui n'ont pas d'autres lieux où crécher. Après la révolution, des familles ont saisi l'occasion de vacance du pouvoir pour occuper le jardin à l'abandon. La municipalité de Tunis a essayé de récupérer l'endroit, qui a servi à des représentations de spectacles programmés dans le cadre du festival de la Médina, mais elle a dû vite déchanter, les habitants de cet espace ayant chassé tout autre occupant. Ne voulant pas créer une crise sociale, la municipalité a choisi de se retirer en toute discrétion.
Jusqu'à quand cette situation va-t-elle durer ? Les pouvoirs n'ont-ils pas promis de reloger ces familles et de permettre à la municipalité de Tunis de reprendre ses biens, dont le jardin qui fait partie intégrante du palais d'exposition ainsi que les annexes pour les restaurer, d'autant plus qu'il existe un projet prêt à l'exécution ? Zoubeir Mouhli, architecte et président de l'Association de sauvegarde de la Médina de Tunis, nous livre, dans cet entretien, les projets réalisés et ceux à venir et se dit prêt à l'exécution des travaux si le problème d'évacuation des lieux, à savoir les annexes du Palais Kheireddine, est solutionné.
Le Palais Kheireddine, actuellement musée de la ville de Tunis, a été restauré en 1999, il y a donc de cela 17 ans. Son jardin et ses annexes : les écoles israélite et musulmane, sont squattés depuis la révolution par des familles. Jusqu'à quand cette situation va-t-elle durer ?
Tout d'abord, je voudrais revenir sur l'historique du Palais. Dans les années 90, la municipalité de Tunis a voulu faire un musée de la ville, mais n'avait pas l'argent nécessaire pour réaliser le projet en entier. Il a été décidé de commencer par la réalisation de ce qui est nécessaire à un musée, autrement dit, la partie concernant les espaces d'accueil des expositions temporaires, des rencontres, des réceptions, etc., d'autant plus que la ville n'avait plus de galerie d'exposition, notamment après la fermeture du casino du Belvédère, transformé en mess des officiers, et de la galerie Yahia au Palmarium. Il n'y avait donc plus de grand espace pour les expositions de peinture, de sculpture, d'installation...
Il était donc nécessaire de commencer par le musée. Cette partie restaurée est actuellement la galerie d'exposition dite Palais Kheireddine, dans l'espoir d'ajouter, dans une deuxième phase, l'école israélite de la rue du Tribunal après que la municipalité l'eut achetée à la communauté juive à Paris. A l'époque, on avait commencé à réfléchir au reste du programme scientifique. Il était question d'en faire une résidence d'artistes, autrement dit un aménagement pour que les artistes viennent s'installer durant une période pour la réalisation de leurs projets artistiques. On a imaginé des aménagements d'ateliers, d'appartements privatifs pour les artistes, etc. Mais, en raison d'un problème de financement, le projet a été abandonné. Après la révolution, l'endroit a été squatté.
Le jardin fait partie intégrante du Palais, pourquoi a-t-il échappé, lui aussi, à la municipalité ?
Au sujet du jardin, lorsqu'on a réaménagé le Palais Kheireddine, il n'y avait plus suffisamment d'argent pour la réhabilitation du jardin. On l'avait juste nettoyé pour accueillir des réceptions en plein air et abriter le festival de la Médina lorsque le mois de Ramadan coïncidait avec la période d'été. L'espace avait servi à cela, des installations éphémères ont été montées pour recevoir les spectacles. Après, les gens l'ont squatté. Tous ne sont pas des SDF. Certains possèdent un logement dans la médina.
Pensez-vous que la municipalité peut récupérer ses biens ?
Le problème est de reloger ceux qui n'ont pas de logements. Si le ministère des Affaires sociales les reloge, la municipalité récupérera l'espace et on repensera au projet. De toute évidence, il y a un blocage.
Actuellement, sur quels projets travaille l'ASM ?
Nous travaillons sur la récupération d'un ancien hospice, une sorte de presbytère attenant à l'église Sainte-Croix de la rue de la Mosquée Ezzitouna. Jusqu'à récemment, il abritait l'arrondissement municipal qui est logé provisoirement rue Bir Lahjar dans de nouveaux locaux, mais bientôt, il réintégrera l'école primaire— qui sera restaurée — située devant l'ancienne église. Nous avons commencé les travaux de restauration du presbytère avec un financement italien. Il sera réaménagé en un Centre méditerranéen des arts appliqués. Il sera prêt dans quelques mois. Il y a un autre projet sur lequel nous travaillons pour le compte de l'Association Beyti. Il s'agit de la moitié de l'école désaffectée Sidi Ali Azzouz qui sera transformée en un centre de femmes sans abri. L'ASM a fait les études et les travaux. Le projet est presque terminé. Il logera une trentaine de personnes de manière temporaire, le temps d'une réinsertion dans la société.
Envisagez-vous de sauvegarder d'autres monuments dans la médina ?
Parmi les projets de restauration, la Medersat Bir Lahjar et Souk Chaouachia.
Ces deux projets sont au programme d'exécution; bientôt, ils passeront à l'appel d'offres. Les travaux commenceront peut-être cette année. La municipalité de Tunis financera ces deux projets.
Les privés sont-ils impliqués dans la revalorisation de certains monuments ?
Certainement. Certains promoteurs privés réinvestissent dans la médina. Ils ont restauré plusieurs demeures qu'ils ont transformées en maisons d'hôtes. Leur apport est important parce que le patrimoine n'est pas seulement l'apanage des pouvoirs publics. Il faut que de plus en plus de privés réalisent des projets.
Quel regard portez-vous, aujourd'hui, sur la médina de Tunis ?
La médina de Tunis est immensément riche. Chaque fois qu'on croit que c'est désespérant, qu'on a tout perdu, on retrouve qu'elle recèle des trésors. Je suis optimiste. Cependant, ce qui est important, c'est que ce n'est pas mon regard qui a changé mais celui des gens. Autrefois, on associait la médina à une sorte de bidonville.
Depuis quelques années, je reçois tous les jours des privés à la recherche d'un bien à acheter; il y a un grand intérêt pour la médina, ce n'est plus le lieu de tous les archaïsmes comme certains ont tendance à le dire. Il y a actuellement une vingtaine de projets de maisons d'hôtes. Les gens qui cherchent à s'installer dans la médina aujourd'hui, ce ne sont plus les moins nantis.
La médina est l'endroit le plus central, le plus proche et le moins cher. Les gens s'installent pour la qualité de vie, la culture, l'histoire, le vécu, l'ambiance. On a toutes les catégories sociales : des universitaires, des étudiants, la classe moyenne, des artistes et cinéastes : Mohamed Zran, Nacer Khemir, bientôt Nouri Bouzid, Lotfi Abdelli, autrefois Mohamed Driss, Mohamed Ali Ben Jemaâ possède un Makhzen.
On ne cherche pas à ce que la médina se gentrifie, on n'est pas dans ce schéma. Il y a une mixité sociale qui préserve une vie équilibrée dans la médina.
Propos recueillis par
Neila GHARBI


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.