Le festival de la Médina est incontestablement le rendez-vous incontournable du mois de Ramadan. Au fil des années, il s'est créé une place de choix dans le paysage culturel national, s'est construit une notoriété et a fidélisé un public conséquent. Dans sa 31e édition qui aura lieu du 13 juillet au 6 août, vingt-deux spectacles seront, au total, à l'affiche. Le comité du festival a joué la carte d'une certaine diversité dans la programmation, à travers une ouverture sur des styles musicaux différents. Du tarab, à la musique soufie, de la world music à la variété, du rock au blues ou au gospel, il y en aura cette année encore, pour tous les penchants, au grand bonheur des mélomanes. «Un effort a été fourni pour satisfaire au maximum et dans la mesure du possible tous les goûts et répondre aux attentes des publics, avec un souci permanent de qualité», expliquait Zoubeir Lasram, directeur du festival, lors d'un point de presse tenu vendredi dernier, à la nouvelle maison d'hôtes Dar Ben Gacem, un joyau architectural, nouvellement restauré. La priorité a été, par ailleurs, accordée aux artistes tunisiens qui assureront la quasi-totalité des spectacles organisés. Il y aura, bien évidemment, les «classiques» ou les «habitués», mais aussi place sera donnée aux jeunes et aux artistes peu connus. Le festival de la Médina n'a-t-il pas été un espace de découverte et un tremplin pour plus d'un ? Lotfi Bouchnaq et Zied Gharsa ouvriront le bal avec un concert, fruit d'un projet commun conçu à l'occasion, nous a-t-on fait savoir. L'idée est que ces deux maîtres du chant, qui sont aussi des compositeurs de talent, interprètent chacun des chansons écrites par l'autre. Cela ne les empêchera, certainement, pas d'enfreindre ce programme et d'offrir à leur auditoire des «escapades» dont ils ont le secret. La clôture sera, quant à elle, assurée par Dorsaf Hemdani et Noureddine Béji. La troupe Al Farabi, la Hadhra de Fadhel Jaziri, Zine Haddad, Ahmed Mejri, Yosra Mahnouch, Zine Essafi, Ghalia Ben Ali, Béchir Ghariani et la troupe Mizrab seront, eux aussi au rendez-vous. Cela sans oublier la traditionnelle Kharja (procession) de Sidi Ali Azzouz. La participation de l'Espagnol Antonio Rey, de l'Orchestre arabe de Barcelone, du groupe italien« 2 verita », de Linda Lee Hopkins et de The Eight Killer's Blues (suivi du Blues Brothers) apportera un autre souffle au festival et reflètera une volonté d'ouverture sur les cultures d'ailleurs. Retour aux sources Alors que le festival avait presque « quitté » la Médina pour le Théâtre municipal, au cours des dernières éditions, à cause de l'affluence et pour accueillir le maximum de ses habitués, lors des spectacles à grande affluence, ce qui a valu reproches et critiques au comité directeur par beaucoup de gens, il va réinvestir, cette année, le vieux Tunis. Un retour (au bercail) en force, puisque les deux tiers des récitals y auront lieu. Madrasset Bir Lahjar, la Achouriya, la Slimaniya, la Zaouia de Sidi Ali Azzouz, le Club Tahar Haddad, la Zaouia de Sidi Chiha (Centre national de la Calligraphie, à Halfaouine, nouvellement restauré) accueilleront, en effet, la plupart des spectacles. Seuls quelques grands concerts, exigeant des normes strictes en matière de son et de lumières, sont programmés à la Bonbonnière qui, rappelons-le au passage, est désormais climatisée depuis un certain temps. Seul bémol pour le festival dans cette édition : les jardins du Palais Kheireddine ne peuvent malheureusement plus être exploités, puisque squattés depuis la révolution ! «Une grande perte» selon Hédi Mouhli, membre du comité directeur. D'après Zoubeir Lasram, ce retour à la Médina et à ses monuments et au-delà le fait de répondre à une demande insistante, tend à faire revivre, redécouvrir et apprécier les lieux de cette vieille ville, délaissée par ses habitants et classée patrimoine mondial de l'UNESCO, depuis 1979, ce qui constituait l'un des objectifs principaux et l'une des vocations premières de la création du festival. Mais qu'en est-il des tarifs des billets ? Eh bien, selon nos sources, ils seront de 5, 10, 20 et 30 dinars. Dans les limites du budget alloué et qui est de l'ordre de 130.000dt, le programme de cette 31e édition du festival de la Médina semble assez correct dans l'ensemble. Espérons que la qualité sera au rendez-vous et qu'il nous réservera des soirées à la hauteur de la réputation de cette manifestation ramadanesque ! Le programme : -13 juillet : Ouverture avec Lotfi Bouchnaq et Zied Gharsa – Théâtre municipal -14 juillet : La troupe Mizrab (musique turque) – Bir Lahjar -15 juillet : Zied Chérif – Bir Lahjar -16 juillet : Ezzine Essafi – Achoureyya -17 juillet : Sofiane Safta - Bir Lahjar -18 juillet : Béchir Ghariani – Club Tahar Haddad -19 juillet : «Chemin de l'âme» d'Antonio Rey - Théâtre municipal -20 juillet : Orchestre arabe de Barcelone - Théâtre municipal -21 juillet : Nawfel Hannafi et sa troupe «Parfum de la Médina» - Achoureyya -23 juillet : Boutheina Kolsi – Achoureyya -24 juillet : Hadhra de Fadhel Jaziri - Théâtre municipal -25 juillet : Ghalia Ben Ali - Théâtre municipal -26 juillet : Troupe Club Farabi - Théâtre municipal -27 juillet : «Mjarred» de la Troupe de Testour de Malouf – Slimaneyya -28 juillet : «2 verità» groupe italien de rock - Théâtre municipal -29 juillet : Ahmed Mejri – Achoureyya -30 juillet : Linda Lee Hopkins (gospel) - Théâtre municipal -31 juillet : Ezzine Haddad - Théâtre municipal - 1er août : Kharjet Sidi Ali Azzouz – Zaouia de Sidi Ali Azzouz -02 août : Yossra Mahnouch - Théâtre municipal -03 août : The Eight Killer's Blues - Théâtre municipal -04 août : Troupe de chants liturgiques – Zaoui Sidi Chiha, Halfaouine -06 août : Clôture avec Dorsaf Hemdani et Noureddine Béji - Théâtre municipal