«Non, la Haica n'est pas en train d'exploiter la situation issue du 25 juillet», a martelé Hichem Snoussi, membre du conseil de l'Instance, insistant à dire que cette instance travaille en toute légalité et dans la totale transparence. Il rappelle qu'elle a, à maintes reprises, publié des décisions imposant la fermeture de cette chaîne, ainsi que deux autres, sans qu'elles soient suivies d'exécution. Si la décision publiée en janvier 2015 par la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica) concernant la fermeture de la chaîne Zitouna TV est restée lettre morte et n'a pas été suivie d'application, c'est parce que cette chaîne était bel et bien protégée par le parti d'obédience islamique en place, en l'occurrence Ennahdha, qui exerçait de multiples pressions favorisant ainsi l'impunité. En vain, moult plaintes avaient été déposées par la Haica à l'encontre de cette chaîne TV depuis cette date, affirme, Hichem Snoussi, membre de l'Instance. La Haica s'explique La chaîne diffusait de manière illégale et sans licence et se souciait comme d'une guigne des plaintes déposées à son encontre, selon les déclarations de Snoussi. Pire, elle manque de transparence en matière de financement. La Haica n'a eu de cesse d'appeler la justice à trancher dans les affaires inhérentes aux dépassements de cette chaîne. Il semble aujourd'hui que la donne ait changé et que l'impunité n'ait plus droit de cité chez nous. Hier, mercredi 6 octobre, une unité de police a procédé à la saisie du matériel de diffusion de la chaîne Zitouna TV en application de la décision de la Haica qui avait auparavant adressé plusieurs mises en garde pour diffusion sans licence, ou plus clairement d'une manière illégale. Hichem Snoussi rappelle la mise sous scellés en 2014 /2015 du local de la chaîne en question et sa réouverture par la force par certains de ses responsables sans qu'ils soient inquiétés, ce qui pose réellement question quant à l'application des décisions judiciaires prises à l'encontre de cette chaîne qui a profité d'une certaine protection. En 2015, 2020, et 2021 d'autres décisions ont été prises et publiées concernant l'arrêt de transmission et une amende de 50 mille dinars a été infligée à cette chaîne. Ces mêmes décisions ont été prises à l'encontre de Nessma TV, Hannibal TV et Quran Karim, souligne la même source. Et d'ajouter: «Non, la Haica n'est pas en train d'exploiter la situation issue du 25 juillet qui prévaut actuellement dans le pays. Elle travaille en toute légalité et dans la totale transparence». D'autres chaînes diffusent de manière illégale En outre, et dans une déclaration à la TAP, Soukeïna Abdessamad, membre du conseil de la Haica, a précisé que la chaîne en question n'a pas respecté les dispositions du cahier des charges et du décret-loi n° 2011-116 relatif à la liberté de la communication audiovisuelle et portant création de la Haica. Dans une publication sur sa page Facebook , Zitouna TV affirme que les forces de police, accompagnées par des membres de la Haica, ont fait irruption dans les studios de la chaîne. Il semble, toutefois, que d'autres chaînes télévisées risquent de connaître le même sort, selon le président de la Haica, Nouri Lajmi. Nessma et Hannibal, ainsi que la Radio Quran Karim sont parmi les chaînes qui diffusent de manière illégale, a-t-il regretté.