Nouvelle structure dans le paysage des organisations, la section internationale de la Confédération affûte sa stratégie en visant plusieurs «pôles» à l'échelle de la planète... Les petites et moyennes entreprises tunisiennes souffrent aujourd'hui d'un manque d'ouverture à l'échelle internationale. Pour remédier à ce déficit, la jeune organisation patronale Conect (Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie) a créé en son sein, l'année dernière, une nouvelle structure, la Conect International. Cette structure est composée d'opérateurs économiques impliqués dans le processus d'exportation, mais elle compte aussi sur la présence au sein de la Conect de représentants de structures d'appui tels que le Centre de promotion des exportations (Cepex), l'Agence de promotion de l'investissement extérieur (Fipa), l'Office national du tourisme tunisien (Ontt) et le ministère des Affaires étrangères. A l'occasion de la première réunion du bureau exécutif élu de la Conect International, à la fin du mois de janvier dernier, Mme Monia Jeguirim Essaïdi a été élue en tant que nouvelle présidente de cette structure. Lors de cette séance, Mme Essaïdi et les membres du bureau ont défini quatre axes stratégiques à leur action. De quoi s'agit-il? La présidente précise : «Il y a d'abord l'axe innovation et performance de l'entreprise citoyenne. Au sein de la Conect, il existe un label intitulé Responsabilité sociétale des entreprises» (Rse), qui s'avère important, en particulier pour les pays nordiques et germaniques. On vise à approcher ce genre de marché à l'aide de ce label. Le deuxième axe, relatif au réseau des partenariats, a pour but de promouvoir le partenariat public-privé, le partenariat tuniso-étranger et les business councils. Le troisième axe concerne la promotion de l'entrepreneuriat tunisien développé, c'est-à-dire celui qui est dédié au travail pour l'amélioration de l'image de la Tunisie. Il vise également à assurer une meilleure communication avec les pays étrangers à travers des événements promotionnels, du lobbying à l'international, un label made in Tunisia mais aussi à travers l'implantation des jeunes promoteurs à l'étranger. Le dernier axe est lié à l'assistance et au conseil développé. Il est question de veille stratégique à l'international, de formation des compétences et de management, ainsi que de l'amélioration des qualités managériales de l'entreprise à l'international. Cela peut se faire à travers l'assistance des experts, des formations et des études. Cette approche doit également œuvrer à l'internationalisation de l'entreprise tunisienne en fournissant de l'assistance et du conseil sur les marchés extérieurs... «La démarche que nous adoptons est qu'avant de viser un quelconque marché, on fait des études et de la prospection. Il y a même des consultants locaux qui nous aident dans cette tâche, en étudiant les besoins du marché en question. De plus, on a un axe transversal relatif au rapprochement du régional à l'international. En tant que structure patronale, on va essayer de développer une dynamique de rapprochement à travers des événements régionaux ouverts à l'international», souligne Mme Essaïdi. Identification des pôles Au cours de cette réunion du bureau exécutif, une distribution des tâches a eu lieu selon des pôles géographiques : le pôle Afrique (Afrique anglophone et Afrique francophone), le pôle Inde, le pôle Russie, le pôle Moyen-Orient, le pôle Europe et le pôle Asie, avec un focus particulier sur la Chine. Selon Mme Essaïdi : «Le marché chinois est un mastodonte. Il est question d'un pays d'une grande puissance économique ainsi que d'un grand investisseur dans les autres pays étrangers. Les autorités tunisiennes ne se tournent pas suffisamment vers la Chine. C'est une défaillance de nos cadres institutionnels et de nos politiques. De ce fait, ce qu'on peut faire à l'échelle nationale, c'est du lobbying pour attirer l'attention des politiques sur l'importance des marchés que nous visons». Du nouveau Y a-t-il cependant un plan d'action prêt à l'emploi ? «Pour le moment, indique Mme Essaïdi, on a établi une vision, une stratégie et identifié des pôles. Le plan d'action n'est pas encore prêt, mais il y en aura un pour chaque pôle. D'ailleurs, parmi les outils que nous avons mis en place pour mener à bien cette stratégie, on a créé une cellule d'études gérée par un universitaire qui va réaliser des études stratégiques des marchés. On dispose également d'un expert qui s'occupe du monitoring, de la veille et du suivi de la stratégie. En gros, on a voulu avoir une approche plutôt scientifique». Conect International a accompagné, en décembre dernier, le chef du gouvernement, Habib Essid, lors de sa visite de travail en Jordanie à l'occasion des travaux de la huitième session de la Haute commission mixte tuniso-jordanienne. A ce propos, la nouvelle présidente note : «On a signé une convention avec Jeba (Jordan-Europe business association) et on a obtenu un siège au sein de l'Union des hommes d'affaires arabes (Uhaa), attribué à Tarak Chérif, le président de la Conect. C'est une première pour la Tunisie, qui ne faisait pas partie de cette union auparavant. Ensemble, nous avons travaillé sur une vision : positionner l'économie tunisienne dans une dynamique de rayonnement à l'international».