Intervenant dans le cadre du workshop sur la RSE qui a été organisé par le laboratoire de l'Ecole supérieure du commerce de Tunis, le professeur en droit public et sciences politiques, Mohamed Larbi Fadhel Moussa, est revenu sur le processus qui a mené à la naissance du concept de la RSE. Le professeur en droit, Mohamed Larbi Fadhel Moussa, a apporté des éclairages sur cette thématique qui occupe une place de plus en plus importante dans le débat sur le développement durable. Son intervention s'est articulée autour du processus de la genèse de la réglementation internationale relative à la RSE. En effet, le professeur a souligné que le concept de la RSE vise à moraliser la composante économique des activités de l'entreprise à travers l'ajout des composantes sociale et environnementale. Il a expliqué qu'outre son apport en termes d'impact positif sur l'environnement et la société, la RSE peut être un véritable levier de compétitivité. "La RSE ne peut pas être uniquement un moyen pour donner bonne conscience aux entreprises. Elle peut être un véritable levier de compétitivité», a-t-il noté. Il a ajouté que, dans le contexte actuel où l'Etat est exsanguë et en mal de vision claire et stratégique, sa volonté de se délester et d'encourager aussi bien l'économie sociale et solidaire que l'économie circulaire, doit être la vraie réponse à la RSE. "L'écart est très élevé entre le capital et les autres forces de production et de travail. Notre pays a besoin d'une refonte de la Responsabilité sociétale de l'Etat autant que de la responsabilité sociétale de l'entreprise", a-t-il indiqué. La ligne entre développement durable et responsabilité sociale et environnementale est mince. A cet égard, Moussa a fait savoir que le développement durable est une notion destinée à l'Etat. C'est un concept qui a vu le jour avec la déclaration de Stockholm de 1972 sur l'environnement et qui a été repris, par la suite, dans la déclaration de Rio de 1992. Tandis que la notion de la RSE a fait son apparition dans le Pacte mondial des Nations unies lorsque Kofi Annan a appelé les dirigeants d'entreprises à s'associer à l'Organisation pour créer un « pacte mondial » fondé sur des valeurs et des principes communs afin de donner un visage humain au marché mondial. In fine, les deux concepts se croisent. D'ailleurs, la RSE figure parmi les 17 objectifs du programme de développement durable à l'horizon 2030. "L'internationalisation de la RSE a été énoncée à travers l'objectif n°12 des ODD qui vise à établir des modes de consommation et de production durables. Elle est explicitement énoncée dans le point 6: Encourager les entreprises, en particulier les grandes et les transnationales, à adopter des pratiques viables et à intégrer dans les rapports qu'elles établissent des informations sur la viabilité. La rencontre entre les deux concepts a fini par être fusionnelle", a-t-il conclu.