Les enfants, c'est l'avenir. Leur apprendre à bien grandir sereinement, intellectuellement et psychologiquement, à avoir confiance en soi, les instruire, leur inculquer les nobles valeurs humaines, comment travailler en groupe, comment s'aimer et aimer autrui, aimer la vie, et avoir de l'espoir, s'avère une mission humaine, à laquelle on est tous censé participer. Parce que l'éducation est un droit, et parce que tous les enfants ont le droit d'apprendre, dans les meilleures conditions, des maîtres spécialisés, acteurs de la société civile, secteurs public et privé se sont engagés, main dans la main, pour finaliser un programme éducatif adressé aux enfants et donner la chance aux plus démunis, dans les régions les plus défavorisés. Objectif : apprendre à s'épanouir et à vivre heureux. Il s'agit des clubs d'enfants de Goubellat et Medjaz-El-Bab, situés dans la région de Béja, prêts à accueillir de petits enfants pour assouvir leur soif d'apprendre. Les clubs, récemment réaménagés, suite à une initiative d'une société privée qui œuvre pour le développement du secteur de l'éducation, sont prêts aujourd'hui à prendre en charge un grand nombre d'enfants, de tout âge, quant à leur apprentissage émotionnel. Dans ces petits espaces agréables, les enfants s'associent en groupe avec les éducateurs. Mercredi dernier, le club a ouvert ses portes depuis huit heures. Les séances d'apprentissage ont été bien démarrées, il y en aura pourtant d'autres après le repas de midi Nous étions dans le hall du club d'enfants de Goubellat, il y avait beaucoup de monde. Les enfants choisissent à quel groupe s'associer et à quel cours assister. Il y en a ceux qui préfèrent jouer un match de football dans le terrain omnisport, aménagé dans le jardin du club. Plusieurs salles et plusieurs activités sont en activité en même temps, assurées par des éducateurs sympathiques, passionnés et très compréhensifs. «Dans cet univers qui laisse beaucoup de jeunes passionnés développer leur rêve, on vient leur donner un coup de pouce, améliorer leurs capacités à réfléchir, à s'instruire, à formuler leurs ambitions et à planifier leur vie future, mais aussi, c'est un lieu pour se divertir», explique l'éducatrice Radhia, souriante. Le club est fréquenté par des enfants qui n'ont peut-être pas d'école le matin ou juste pour passer quelques heures à se divertir, avant de reprendre les cours de l'après-midi, à l'école. Et on leur offre plusieurs activités : des jeux éducatifs, des jeux d'interaction, une salle où l'on peut faire des expériences scientifiques, une salle pour l'art du dessin ou encore une salle de réunion pour débattre ou discuter de divers sujets. Selon Ismail, éducateur et chargé de mission dans ce club, le programme initié par la fondation «Biat pour la jeunesse» repose sur de nouvelles méthodes de travail avec les enfants. Il affirme qu'en travaillant avec les enfants, il se concentre plutôt sur la psychologie, l'aspect émotionnel et social de l'apprentissage. Le concept est de partager des idées, des émotions, chasser les idées noires et leur apprendre à mieux gérer les difficultés. «On est presque une famille ici» Les programmes pédagogiques dans les clubs sont variés. On y consacre tout un «atelier de communication» pour apprendre aux enfants à travailler en équipe, booster leur moral et leur donner de l'énergie positive dans un cadre familial. Les enfants sont âgés de 6 à 18 ans. On leur apprend l'estime de soi, et le respect de l'autre. «Nous faisons, ici, le guide pour éclairer leur chemin, leur apporter beaucoup d'espoir, leur apprendre à vivre en société et comment se comporter», affirme un coach qui assure des heures de cours au club d'enfants de Goubellat. L'équipe pédagogique est très soucieuse d'accomplir parfaitement son rôle, qui s'étale sur trois jours avant de permettre la relève à une autre équipe. Mais la mission des éducateurs ne s'arrête pas là. Les profs, bénévoles dans cette action citoyenne, accompagnent les enfants non scolarisés aussi, et on leur consacre tout un programme didactique bien fourni d'outils et méthodes pédagogiques, parce que ces jeunes, qui n'ont pas eu la chance de continuer leurs études pour une raison ou une autre, ont aussi le droit d'être encadrés et guidés vers un avenir meilleur. Vers midi, nous nous sommes rendus au club d'enfants de Medjaz-El-Bab. Nous sommes dans le préau du complexe, un sacré brouhaha envahit les lieux. Les enfants, actifs, s'amusent à jouer au tennis de table, plusieurs autres profitent des balançoires. A l'intérieur, on a consacré des salles pour les activités intellectuelles. Hamza, enfant de 12 ans, aux yeux pétillants d'intelligence, nous révèle qu'il est très heureux d' assister à des séances d'apprentissage de lecture. Lui, habitué du club depuis deux ans, se rendait souvent avec ses amis à la bibliothèque pour assouvir leur soif de lecture et leur amour du livre. «Je viens ici depuis lundi dernier pour apprendre beaucoup de choses. J'aime lire et participer à des jeux éducatifs avec mes amis. Plus tard, je deviendrai, moi aussi, professeur et j'inculquerai cet amour du livre à mes élèves», dit-il avec beaucoup de confiance.