La mauvaise gestion des terres domaniales agricoles au point que plusieurs milliers d'hectares parmi les terres les plus fertiles sont abandonnées est-elle en train de connaître un nouveau tournant dans le sens de la décision des autorités publiques de parer aux insuffisances et d'imposer l'application stricte de la loi à l'encontre des contrevenants ? On se pose la question en espérant déceler dans les dernières déclarations du ministre des Domaines de l'Etat ainsi que dans ses avertissements adressés aux sociétés de mise en valeur défaillantes un début de concrétisation du programme de rationalisation de la gestion de ces mêmes terres dont on attend la mise au point à la faveur de ce que le Président de la République Kaïs Saïed a, déjà, promis lors d'une rencontre au cours de laquelle des dysfonctionnements inadmissibles ont été révélés dans l'épineux dossier de cession des terres domaniales agricoles à des exploitants privés ou à des sociétés, généralement dans des conditions le moins qu'on puisse dire poussant à la réflexion. Et quand on revient aux conditions dans lesquelles le ministère a décidé d'agir dans l'objectif d'assumer ses responsabilités en matière de suivi des dossiers de cession des terres domaniales agricoles, l'on découvre que le meilleur moyen de s'informer des défaillances et de constater les abus est bien celui d'être sur le terrain et de voir comment «ces richesses» nationales sont dilapidées du fait de l'inconscience de ceux qui les exploitent et de leur conviction qu'ils sont au-dessus de la loi et que personne ne peut les sanctionner pour «les crimes» qu'ils commettent au vu et au su des habitants de ces régions, lesquels citoyens devraient bénéficier de la priorité d'exploiter ces terres. Il reste à souligner que ce genre de visites sur le terrain qui ont dévoilé les pratiques de négligence auxquelles s'adonnent ces pseudo-investisseurs doivent être multipliés, dans le but précisément de mettre un terme à ces négligences dans une première étape et dans l'objectif, dans une seconde étape, de céder ces mêmes terres à ceux qui ont la volonté et les capacités nécessaires pour les exploiter comme il se doit et en faire «une base de réalisation des objectifs sociaux et de développement régional».