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«La démocratie ne se construit pas du jour au lendemain»
Mauro Vieira, ministre brésilien des relations extérieures, à «La Presse» :
Publié dans La Presse de Tunisie le 11 - 03 - 2016

Au-delà du renforcement de la coopération tuniso-brésilienne et la promotion de rencontres entre hommes d'affaires brésiliens et tunisiens, la visite du ministre des Relations extérieures du Brésil s'inscrit, souligne Son Excellence Mauro Vieira, dans un contexte de mobilisation internationale permanente pour soutenir la transition démocratique en Tunisie et pour condamner, sans relâche, n'importe quelle forme de terrorisme. «Ma présence à Tunis fait preuve du soutien du Brésil aux changements en cours en Tunisie et à la capacité du pays à relever les défis de la violence et de l'extrémisme, tout en consolidant le régime démocratique fondé sur le dialogue et la tolérance», dit-il. Entretien.
C'est votre cinquième visite en Afrique. Cette fois la Tunisie, le Maroc et l'Ethiopie figurent au programme de votre tournée. Sur quelle base avez-vous choisi ces destinations ?
Le fait que celle-ci soit ma cinquième visite au continent africain dans un peu plus d'un an donne la mesure de la priorité que le Brésil attribue à ses relations avec l'Afrique. Le choix des pays à visiter dans chaque tournée est lié à la densité des rapports avec chacun des pays et aux différents thèmes de l'agenda bilatéral. Dans le cas de la Tunisie, j'aurais souhaité venir avant, mais c'est seulement maintenant que nous avons réussi, mon collègue tunisien et moi, à concilier nos agendas.
Lors de cette tournée, vous êtes accompagné par une forte délégation d'entrepreneurs et d'institutionnels. Sous quel signe peut-on placer cette visite ?
La promotion de rencontres entre hommes d'affaires brésiliens et étrangers est un élément permanent de mon travail en tant que ministre des Relations extérieures, d'autant plus que ce volet est présent dans la plupart de mes déplacements à l'étranger — en Tunisie on ne pourrait faire autrement.
Je souligne, néanmoins, que la rencontre commerciale prévue pour cette visite aura lieu dans le cadre d'un processus de diversification et d'intensification des relations bilatérales — qui portent maintenant sur plusieurs domaines — dont le début remonte à la Révolution en 2011. Dans un sens plus large, il s'agit de réaffirmer l'intérêt du Brésil à un plus grand rapprochement avec la Tunisie.
D'un point de vue institutionnel, un mémorandum d'entente devra être signé dans le but de fournir un cadre légal à la coopération et aux échanges fructueux déjà en cours autour des politiques gouvernementales dans le domaine social. A titre d'exemple, je pourrais citer la mise en place d'un système unique d'identification des bénéficiaires de programmes sociaux, les cantines scolaires et les systèmes d'évaluation et de suivi de ces programmes.
Je tiens à souligner, par ailleurs, que ma visite s'inscrit aussi dans un contexte de mobilisation internationale permanente pour soutenir la transition démocratique en Tunisie et pour condamner sans relâche n'importe quelle forme de terrorisme. Ma présence à Tunis fait preuve du soutien du Brésil aux changements en cours en Tunisie et à la capacité du pays à relever les défis de la violence et de l'extrémisme, tout en consolidant le régime démocratique fondé sur le dialogue et la tolérance.
De nos jours, le volume des échanges commerciaux, les flux touristiques et les investissements croisés sont quasi insignifiants et ce malgré les privilèges accordés aux ressortissants des deux pays. Comment faire pour stimuler ces échanges ?
Les flux de commerce entre les deux pays ont atteint le chiffre de 361 millions de dollars en 2015, modeste en vue du potentiel à exploiter. Dans le but d'intensifier nos échanges, une convention-cadre sur le commerce et la coopération économique entre le Mercosur et la Tunisie a vu le jour en décembre 2014. En mai dernier, lors de la première réunion de suivi de cet instrument, nous avons tous réitéré notre intérêt dans la négociation d'un accord commercial portant sur un large éventail de produits.
En ce qui concerne le tourisme, un mémorandum d'entente sera signé ayant pour but de donner un nouvel élan au mouvement des touristes entre les deux pays. Je souhaite que cet accord puisse contribuer à faire rebondir les échanges de touristes des deux côtés, dont la relative faiblesse pourrait s'expliquer depuis toujours par l'éloignement géographique, par le manque de liaisons aériennes directes entre le Brésil et la Tunisie et par le déficit réciproque d'informations.
Bien évidemment, nous sommes prêts à accueillir à bras ouverts les touristes tunisiens qui feront le déplacement au Brésil en août prochain, lors des Jeux Olympiques de Rio de Janeiro, pour soutenir leurs braves athlètes dans les compétitions.
Quels sont les domaines qui recèlent des potentialités de développement des affaires entre les deux pays ?
L'objectif à atteindre par le biais du séminaire que j'aurai le plaisir de clôturer, le vendredi 11 mars à l'Utica, est précisément celui de réunir les hommes d'affaires des deux pays pour qu'ils puissent ensemble identifier de nouvelles opportunités pour la coopération et les échanges commerciaux.
Le Brésil, appelé géant agricole ou géant vert par les médias, a forgé un savoir-faire unique dans plusieurs filières agricoles et d'agrobusiness. Dans cette perspective, un accord de coopération dans ces domaines a été signé en 2012. Qu'en est-il des réalisations ?
Le premier résultat concret de l'accord de 2012 sera la signature, lors de ma visite, du « projet pour la mise en valeur des plantations d'eucalyptus ». Les responsables de la conception et de l'exécution de ce projet sont l'Agence brésilienne de coopération et l'Entreprise brésilienne pour la recherche agricole (Embrapa), en partenariat avec le ministère tunisien de l'Agriculture.
Le projet répond à une demande tunisienne et porte sur le transfert de technologie et d'expertise pour l'amélioration génétique de l'eucalyptus, ainsi que pour la formation professionnelle en technologies d'exploitation forestière. Le but est de contribuer à la réussite du programme de reboisement en Tunisie pour contenir le processus de désertification.
Sur le plan social, notamment en matière de lutte contre la pauvreté, le Brésil a développé des plans et des mécanismes qui ont montré des résultats probants. Pensez-vous que certaines mesures du modèle brésilien peuvent être dupliquées en Tunisie ?
L'intérêt tunisien pour l'expérience brésilienne dans le domaine des politiques sociales nous a été transmis plusieurs fois, à l'occasion de rencontres bilatérales au cours de ces dernières années. Cet intérêt s'est déjà traduit par un nombre d'actions concrètes.
Le Brésil a mené à bien une période de transition politique. Quels sont les principaux enseignements de l'expérience brésilienne ?
Les leçons les plus importantes tiennent à la persévérance dans le chemin à suivre et à l'ouverture permanente au dialogue. La démocratie ne se construit pas du jour au lendemain. Les processus de changement social, politique et économique sont nécessairement de longue haleine, parfois même douloureux. On ne peut rien faire de durable en dehors d'un cadre de démarches permanentes destinées à créer une ambiance d'inclusion économique, politique et sociale plus vaste.


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