Ce changement de ton plus positif dénote une lecture plus sereine de la situation et promet un avenir plus radieux des relations entre la Tunisie et ses principaux partenaires Alors que l'on s'attendait à un durcissement du ton de la part des pays occidentaux sur la situation en Tunisie citée aux côtés de l'Arménie, de la Gambie, de la Malaisie, du Myanmar et de l'Afghanistan comme régimes autoritaires ou hybrides, le message délivré par les chefs de mission diplomatique en Tunisie présage un avenir plus brillant pour le pays et encourage à emprunter la voie du salut. Dans un communiqué commun rendu public le vendredi 10 décembre, les chefs de mission diplomatique en Tunisie (Allemagne, Canada, Etats-Unis d'Amérique, France, Italie, Japon, Royaume-Uni et la Délégation de l'Union européenne en Tunisie) ont souligné qu'ils soutiennent fermement «le peuple tunisien dans son aspiration à une gouvernance efficace, démocratique et transparente». Ce changement de ton plus positif dénote une lecture plus sereine de la situation et promet un avenir plus radieux des relations entre la Tunisie et ses principaux partenaires. Certes, cette déclaration ne donne pas une carte blanche à Saïed pour dessiner à sa guise le futur proche du pays, mais l'encourage à emprunter un chemin plus inclusif surtout après ses propos tenus en présidant la réunion du Conseil de sécurité nationale, jeudi dernier, et dans laquelle il avait appelé à l'unité des Tunisiens et à la fin des différends qui surviennent de temps à autre en affirmant que «la divergence d'opinions ne signifie nullement un manque de coexistence mais personne n'est au-dessus de la loi». Kaïs Saïed préside un réunion Le Chef de l'Etat, Kaïs Saïed, a présidé, jeudi, au palais de Carthage, la réunion du Conseil de sécurité nationale. Selon un communiqué, le Président Saïed a affirmé que « les institutions de la Tunisie sont toujours en place, assurant que l'Etat restera sûr, fort et fonctionnera conformément aux dispositions de la loi». Il a, à ce propos, exhorté les Tunisiens à «ne pas céder aux rumeurs». En effet, ce discours qui a eu un écho favorable auprès des Tunisiens, toutes tendances confondues, semble avoir jeté les fondements imminents d'un dialogue plus constructif pour faire sortir le pays de la crise politique, constitutionnelle et économique et d'ouvrir de nouveaux horizons pour le pays. A cet effet, les ambassadeurs de ces pays, qui reconnaissent que la Tunisie passe par un trou d'air économique avec des conséquences sociales ravageuses, ont réaffirmé «l'importance de la stabilité socioéconomique du pays pour répondre aux attentes du peuple tunisien». Une réplique tout aussi importante pour Saïed qui a souligné que «la Tunisie, qui dispose d'un important potentiel, a, aujourd'hui, besoin d'un projet économique et social qui réponde aux aspirations du peuple». A cet égard, les chefs de mission diplomatique ont répondu qu'ils encouragent et se tiennent «prêts à accompagner la mise en œuvre rapide des avancées nécessaires au redressement de la situation économique et financière de la Tunisie, y compris celles qui sont actuellement en cours de discussion avec des partenaires internationaux, afin de protéger les plus vulnérables, et de créer les bases d'une croissance durable et équitable ». Abordant les défis que le pays s'apprête à relever, ils ont par ailleurs indiqué que «la Tunisie s'apprête à prendre des décisions souveraines en matière de réformes économiques, constitutionnelles et électorales. Nous réaffirmons notre attachement au respect des libertés fondamentales de l'ensemble des Tunisiens, et à un processus politique inclusif et transparent, impliquant une large participation des forces politiques et sociales du pays, suivant un calendrier précis, pour permettre le retour rapide au fonctionnement des institutions démocratique, avec un Parlement élu jouant un rôle significatif». Pour eux, cela «permettra de garantir un soutien large et durable aux progrès futurs de la Tunisie». Cette déclaration, qui devance de quelques jours la commémoration de la fête de la Révolution, désormais proclamée par le Chef de l'Etat le 17 décembre, est un message au Président de la République dont le discours attendu à cette occasion pourrait être la matrice d'une nouvelle feuille de route politique avec des annonces fortes à même de dissiper le flou qui règne jusqu'à maintenant sur ses intentions sur l'avenir constitutionnel du pays et son agenda pour désamorcer la crise avec un timing précis pour un retour normal du fonctionnement des institutions démocratiques de l'Etat.