Le chef de la diplomatie française a indiqué que la France doit aider à la sécurisation d'un gouvernement d'union nationale libyen « qui doit aller vers la capitale » A l'occasion de sa visite officielle en Tunisie, le nouveau ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, s'est prêté dès jeudi au jeu des questions-réponses à l'Institut français de Tunis (IFT) avec quelques journalistes. J.M.Ayrault s'est dit notamment heureux de voir « une volonté incroyable de réussir la transition démocratique » et que « la Tunisie a validé le choix de la démocratie ». Sur la question libyenne, le ministre français a indiqué que la position de son pays était très claire : « La Libye doit se doter au plus vite d'un gouvernement d'union nationale reconnu par la communauté internationale comme seul et légitime représentant du pays ». Selon lui, le pays s'est depuis quelques années enfoncé dans une spirale dangereuse aussi bien pour lui-même que pour ses voisins. Le chef de la diplomatie française a indiqué que la France doit aider à la sécurisation d'un gouvernement d'union nationale libyen « qui doit aller vers la capitale », insistant ainsi sur le fait que celui-ci devra réellement être installé en Libye. Il a également appelé à « sanctionner » ceux qui entravent ce processus en Libye. Afin d'affirmer cette position française, Jean-Marc Ayrault a rencontré hier, à Tunis, Fayez El-Sarraj. Au sujet d'une éventuelle intervention militaire en Libye, Jean-Marc Ayrault s'est dit favorable à une résolution explicite du Conseil de sécurité, si toutefois le nouveau gouvernement est bien installé à Tripoli. Le ministre français a aussi évoqué la situation en Syrie et exhorté l'ensemble des parties prenantes à faire preuve de maturité. « Saoudiens, Iraniens...Tout le monde doit comprendre que si le régime syrien empêche la paix dans ce pays, il y a un risque considérable pour toute la région, c'est aussi l'intérêt des Européens qu'il s'agit de protéger, puisque dans ce chaos, Daech prospère». Jean-Marc Ayrault a, par ailleurs, estimé que les derniers évènements survenus à Ben Guerdane ont démontré la capacité des autorités et de la population tunisiennes à résister. Il a à cet effet rappelé que la France coopère de manière active avec la Tunisie dans le domaine sécuritaire, notamment en fournissant une aide matérielle, de formation et de renseignement. Sur le plan économique, Ayrault a indiqué que la France continue à soutenir la Tunisie, à travers plusieurs fonds qui n'ont pas encore été dépensés, faute de projets. « Nous mettons à disposition des fonds, mais il faut que les projets voient le jour », a-t-il déclaré, avant d'ajouter que si ces fonds s'avéraient insuffisants, il plaiderait personnellement pour qu'il y ait des fonds supplémentaires.