Dans le viseur des instances et des ronds-de -cuir, le CA doit pourtant s'en tenir à l'urgence de livrer bataille sur le terrain de jeu. Le CA jouera gros demain face à la petite Espérance cette fois-ci. Le champion sortant, mal embarqué au classement, ne joue pas (encore) sa peau mais sa crédibilité, alors que joueurs, entraîneur et direction sont sur la sellette. Ce faisant, de là à précipiter les choses et parler de maintien ! Quand même pas, répondent en chœur les plus avisés parmi les supporters. Le CA, si on y voit de plus près, est plus près du haut que du bas du classement (la quatrième place est encore dans ses cordes). Même du point de vue sportif, quand on voit évoluer le CA face à ses concurrents traditionnels, on note que ce n'est pas une équipe qui joue le maintien. Maintenant, le club a de la marge, c'est vrai; alors que derrière et autour de lui, il y a de «bons clients» pour la Ligue 2, relèvent les plus optimistes. Quant aux pessimistes, ils comptent les jours et les points en attendant la fin de cette interminable et atypique saison. C'est que pour les fans, ce qui intrigue et dérange, c'est cette absence de réaction du CA alors que les défaites s'enchaînent à un rythme inquiétant. L'entourage, les responsables et le plateau technique n'ont pas jusque-là su provoquer de révolte chez les joueurs. Même si le jeu clubiste a gagné en cohérence, fluidité, spontanéité et rigueur, le onze à Krol doit dorénavant se montrer altruiste et réaliste. Gagner face à Zarzis, quelle que soit la manière employée. C'est le seul recours, la seule alternative. Dans le cas contraire, le spectre de l'enlisement serait plus présent que jamais. Ce qui noircirait un peu plus le tableau. C'est dire combien il est actuellement important et urgent de ne pas trop se projeter dans l'avenir et de se montrer pragmatique en attendant des lendemains meilleurs. Le mercato, la grande lessive et le réajustement de l'exécutif, ça attendra. Même si l'effectif actuel a perdu énormément de sa valeur marchande, et que le CA serait contraint de laisser filer de gros poissons en fin de saison (Nater, Mikari, Belaïd, Ben Yahia), il est primordial d'optimiser leur rendement en ce moment, même si le retour sur investissement n'est décidément pas toujours garanti. Jugés hier comme étant les meilleurs «produits» du club, ces présumés «has been» ont forcément vu leur cote baisser sur le marché après une saison ratée. Pour des joueurs au départ «rentables», la phase retour, jusque-là catastrophique, aura précipité leur perte. Car pour les responsables clubistes, si le «business plan» du club n'est pas respecté, c'est la faute à des joueurs dont l'investissement sur le terrain est insuffisant. La goutte qui aura fait déborder le vase n'est autre que cette tempête qui a soufflé sur Radès par deux fois, face à l'ESS et l'EST, et qu'importe l'arbitrage... Même du point de vue quantitatif, avec les sanctions à venir dont les «récipiendaires» constituent l'épine dorsale du onze clubiste, les choix seront forcément restreints et il faudra composer avec. L'essentiel, le principal et l'accessoire... Cependant, et quitte à nous répéter, le CA doit s'en tenir à l'essentiel avant de penser faire le ménage à l'intersaison. Cela dit, par faire le ménage, le CA devra nettoyer au Karcher cette fois-ci. Restaurer l'alchimie. Eloigner tous ces «pions» à la réputation sulfureuse et douteuse qui gravitent autour du club. Ecarter ces oiseaux de mauvais augure qui ternissent un peu plus l'image du club. Seul un «toilettage» de fond en comble permettra au CA de redevenir attractif. Il est, à titre d'exemple, inconcevable que chaque jour apporte son lot de spéculations sur la marche de l'association (comme la dernière rumeur annonçant le départ de Krol). Décidément, cette saison en chemin de croix, sur fond de départs fracassants de Daniel Sanchez, Zouheir Dhaouadi, Djabou, Montassar Louhichi et Sami Elmi, n'a jusque-là apporté que des soucis et des interrogations. Avant le redéploiement estival qui sera, à n'en point douter, un processus long et pointilleux, il faudra tout d'abord s'activer à clôturer cette saison aux moindres frais, en limitant les dégâts. Quant au Batave Ruud Krol, non exempt de reproches, quoique la «baraka» et les dieux du stade ne furent pas de son côté, il devra faire fi du sensationnel et de l'irrationnel pour, du moins, répondre aux impératifs du professionnalisme, ce pour quoi il a été recruté. Malgré les contretemps et les obstacles rencontrés, le CA ne doit pas désespérer de ce qui arrive aujourd'hui. Tout se solutionnera avec le temps. Il faut garder espoir. Demain est un autre jour.