Michkat Salama Khaldi : "Aucune loi de finances complémentaire en 2025"    Billets Coupe du Monde 2026 : 72 heures pour s'inscrire au tirage anticipé et tenter d'en acheter    Nefta abrite à nouveau le festival "Rouhaniyet" dans une saison intitulée "Shawq"    Greenov'i lance son 2ème Appel à Manifestation d'Intérêt GreenAssist pour le Diagnostic Environnemental des Entreprises    Dattes : prémices d'une saison record    Cybersécurité proactive : nouveau levier de performance des DSI et RSS    Testour : demain, coup d'envoi de la neuvième édition du festival de la grenade    Lancement officiel de la plateforme RSE by STB : Durabilité en mission, équité en actions    L'ex premier président de la Cour de Cassation condamné à trente ans de prison    Plus de 90 % des pharmacies se plaignent du retard de paiement de la CNAM !    Omra : logement, transport, assurance… Gare aux arnaques !    Météo en Tunisie : ciel nuageux, vent fort    Concours international de design : des élèves de l'Institut d'El Jem obtiennent la première place à l'échelle nationale    Tunisie grimpe dans le classement mondial de l'adoption des cryptomonnaies    Tunisie : prévention de la bronchiolite, protéger nos enfants devient une priorité    Le kilo de viande dépasse 40 dinars : les consommateurs à bout !    Ciné Jamil El Menzah 6 ferme définitivement ses portes    Météo : Un mardi majoritairement ensoleillé !    Saïed réaffirme : Aucun retour en arrière sur le rôle social de l'Etat    Invalidation du passeport tunisien ? Le ministère de l'Intérieur précise    Fenix Rally 2025, 5ème édition du 31 octobre au 6 novembre : les principales étapes    Where the Wind Comes From de Amel Guellaty meilleur film arabe à El Gouna Film Festival 2025    Location-accession : l'Etat investit pour 1 000 nouveaux logements    Le célèbre film Rih Essed ou L'Homme des Cendres de Nouri Bouzid restauré en Italie, bientôt au cinéma    Pas d'autorisations de crédit : La Poste tunisienne clarifie sa position    Bande de Gaza: tous les dons en nature non acheminés ont été remis au Croissant Rouge tunisien    Zoubaier Bayya démissionne de la présidence de l'Etoile du Sahe    Club Africain prend des mesures disciplinaires : Chafai suspendu d'urgence    Ali Zarmdini : « le vol du musée du Louvre est l'un des vols les plus rapides et les plus audacieux de l'histoire des musées »    Le dernier rêve d'Abdessalem Kallel    Khalil Jendoubi sacré Champion du Monde de Taekwondo et se qualifie aux Jeux Olympiques LA 2028    Ligue des champions – 2e tour préliminaire retour – EST-Rahimo FC (3-0) : L'expérience des "Sang et Or"…    Météo en Tunisie : mer très agitée, températures entre 17 et 22 degrés    Tunisie : les patients devront payer intégralement leurs médicaments pour les maladies ordinaires    Ligue 1 – 11e journée : L'Espérance de Zarzis se replace    La Garde nationale démantèle un réseau international de trafic de drogue entre la Tunisie et la Libye    Afrique du Sud – Palestine : un engagement forgé par l'histoire de l'apartheid    Un public exceptionnel pour écouter Aziz Krichen en analyste des pensées de la gauche tunisienne (Album photos)    Association des anciens ambassadeurs et consuls généraux de Tunisie : le nouveau comité directeur    Littérature francophone : deux rendez-vous sont prévus la semaine prochaine à Tunis    Mohamed Khalil Jendoubi offre à la Tunisie le titre mondial de taekwondo en Chine    Rafaâ Ben Achour - L'avis de la Cour internationale de Justice du 22 octobre 2025: Obligations d'Israël    S.E. Roderick Drummond ambassadeur du Royaume-Uni : La Tunisie est un pont entre tradition et modernité    Entre traditions et diplomatie : l'Ambassadeur britannique en Tunisie célèbre les liens entre deux cultures    Aziz Krichen, ce vendredi à Al Kitab; pour débattre de son nouveau livre «A contre-courant»    Quand le trottoir devient un tribunal : l'Allemagne se penche sur le catcalling    Sarkozy se rend en prison à bord de sa voiture personnelle    Pétrole russe : Pékin dénonce les “intimidations” de Trump et défend ses achats “légitimes”    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



La commission consultative désavoue le projet de Constitution paru au JORT : Deux projets, deux visions !
Publié dans La Presse de Tunisie le 04 - 07 - 2022

Le processus de mise en place d'une nouvelle Constitution et le passage à la IIIe République traversent une zone de turbulences. Dernier rebondissement, la commission consultative pour la nouvelle République, présidée par Sadok Belaïd, a désavoué la version publiée au Jort, ouvrant la voie à de nombreuses critiques adressées au Président de la République. Certains sont catégoriques : Saïed veut imposer son propre projet de Constitution.
La polémique enfle toujours au sujet du projet de Constitution publié au Jort le 30 juin dernier par le Président de la République. Conformément à ce texte, il sera soumis le 25 juillet à référendum pour adoption, ou pas, par le peuple.
Sauf que le processus de mise en place d'une nouvelle Constitution et le passage à la IIIe République traversent une zone de turbulences. Dernier rebondissement, la commission consultative pour la nouvelle République présidée par Sadok Belaïd a désavoué la version publiée au Jort, ouvrant la voie à de nombreuses critiques faites au Président de la République. Certains sont unanimes : Kaïs Saïed veut imposer son propre projet de Constitution.
En effet, dans une lettre publiée dans le journal Assabah, Sadok Belaïd a annoncé, après consultation de l'autre constitutionnaliste Amine Mahfoudh, que ladite commission désavoue la version du projet de Constitution publiée au Jort et estime qu'elle est « dangereuse ». Cela marque assurément une rupture entre ces constitutionnalistes connus comme étant les plus proches du Président de la République, et la présidence de la République.
« Des risques et des défaillances considérables »
Publiant également et dans le même journal la version originale du projet de Constitution soumis pour relecture au Président de la République, Belaïd affirme que la version publiée est « dangereuse et ouvre la porte vers une dictature », mettant en garde contre l'adoption d'une telle Constitution.
« Il est de notre devoir de proclamer avec force et en toute sincérité que le texte publié au Journal officiel et soumis à référendum n'appartient en rien à celui que nous avons élaboré et présenté au Président. C'est pourquoi, en ma qualité de président de la Commission nationale consultative, et après concertation avec mon ami le professeur Amine Mahfoudh et son accord, je déclare avec regret, et en toute conscience de la responsabilité vis-à-vis du peuple tunisien détenteur de la dernière décision, que la Commission est totalement innocente du texte présenté par le Président de la République au référendum national », a-t-il regretté.
Pour Belaïd, le texte émanant de la présidence de la République renferme « des risques et des défaillances considérables » et qu'il est de son devoir, vis-à-vis du peuple tunisien, de le dénoncer.
Le doyen évoque même un « effacement et une dénaturation de l'identité nationale », et un « retour surprenant » à l'article 80 de la Constitution de 2014 donnant au chef de l'Etat de « larges prérogatives », ce qui pourrait porter atteinte à la démocratie.
« Un régime politique de districts »
Au fait, Sadok Belaïd a particulièrement critiqué le régime politique de régions et de districts présentée dans la version déjà publiée au Jort, qu'il qualifie de « suspect, flou et promettant des surprises à l'avenir ».
Il a en outre épinglé la vision proposée par le Président de la République Kaïs Saïed compte tenu de la mise en place de la Cour constitutionnelle, de ses attributions, citant surtout la limitation de ses membres au corps judiciaire, à la faveur d'un système de nomination qui réduit son indépendance.
Confirmant les propos de Sadok Belaïd, Amine Mahfoudh n'a pas caché sa déception de la version publiée au Jort. Affirmant qu'elle est totalement différente de celle élaborée par la commission consultative, il pense que celle-ci porte atteinte au prestige de l'Etat. « C'est comme si le Président de la République avait regretté d'avoir mis en place une commission consultative », a-t-il dit dans des déclarations médiatiques. Une simple consultation du projet original montre de profondes divergences des deux textes. Primo, il s'agit du régime politique en lui-même. Si le texte de ladite commission prône un régime présidentiel équilibré avec des prérogatives de contrôle attribuées au parlement, celui de Kaïs Saïed implique la mise en place du Conseil national des régions et des districts. Ce Conseil est composé de députés représentant les régions et les districts. Selon cette version, le pouvoir du Président est large, il responsable de ses décisions seulement devant le peuple.
Autre point de divergence, les références de l'Etat. Le texte modifié par le Président de la République fait clairement référence aux « fins » de l'Islam. En effet, si toute référence à l'Islam a été supprimée de l'article 1, qui stipule désormais, que « la Tunisie est un Etat libre, indépendant et souverain », il précise, cependant, que la Tunisie appartient à la nation arabe et reste attachée aux dimensions humaines de l'Islam. L'article 5 faisant référence à cela stipule, par ailleurs, que la Tunisie fait partie de la « nation islamique » et du Maghreb et que seul l'Etat doit œuvrer à concrétiser les objectifs de l'Islam. Cela a été interprété comme une menace aux libertés individuelles par les défenseurs des droits humains.
Cependant, même si le bâtonnier Brahim Bouderbala, membre du Comité consultatif pour la nouvelle République, confirme que le texte de la constitution publiée au Journal officiel de la République Tunisienne (Jort) est différent de celui qui a été soumis le 20 juin dernier au Président de la République, il note quelques recoupements. Bouderbala confirme, en effet, l'existence de points communs entre ce texte et le projet proposé par le comité au niveau des dispositions relatives aux droits et libertés, du régime politique, de l'indépendance de la Justice et de l'identité tunisienne.
Notons enfin que le doyen admet que Kaïs Saïed est décidé à soumettre à référendum une nouvelle Constitution avec ou sans la participation de la commission. Il admet également que les membres sont conscients du caractère consultatif sans pouvoir décisionnel de la commission.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.