Le sommet de la Ticad, l'un des plus éminents meetings internationaux en matière de coopération entre les pays africains, le Japon et les instances internationales, dont la huitième édition s'est tenue récemment à Tunis, a été focalisé sur le renforcement d'un dialogue politique de haut niveau entre les dirigeants africains et leurs partenaires, l'intégration des priorités africaines dans les programmes de coopération internationale et l'esquisse des lignes directrices pour le développement de l'Afrique. Cette édition a réussi. Elle s'est achevée par un succès, et ce, d'après les invités d'honneur de la conférence. Un jugement traduisant le sentiment de satisfaction après deux jours (27 et 28 août 2022) d'un agenda assez serré dans le temps pour un programme qui devait embrasser de nombreux dossiers bilatéraux, où l'histoire et la mémoire se sont invitées avec toute l'importance qui leur est due. Lors de cette huitième édition, les participants (hommes d'affaires et chefs d'entreprise africains et tunisiens) ont réussi à attirer l'attention de la communauté internationale sur le continent africain et ses potentialités, invitant les Japonais à s'y intéresser davantage, dans divers secteurs, notamment le commerce, l'investissement, l'innovation et autres. Les décideurs politiques du continent, eux, se sont engagés à faire avancer les agendas d'une Afrique qui fait rupture avec les manquements d'un passé révolu. Ce sont des choix avisés et concertés qui doivent constituer les vecteurs premiers des démarches communes. Il est aujourd'hui temps pour que l'Afrique puisse s'affirmer, prendre son destin en main et occuper le rang qui lui échoit. La perception du reste du monde de l'Afrique doit évoluer irrémédiablement. Ce forum multilatéral, initié par le gouvernement japonais depuis 1993, avait pour objectif d'accélérer les dialogues politiques entre les dirigeants africains et les partenaires de développement sur les défis auxquels fait face le continent. De par ses multiples atouts, le continent est sollicité par toutes les puissances économiques mondiales. Chacune d'elle fait valoir les avantages que l'Afrique aurait à tirer en acceptant de s'y lier par un partenariat multiforme.La Ticad 8 est l'opportunité renouvelée pour discuter de propositions permettant l'élaboration d'une nouvelle conception du partenariat Afrique-Japon, en vue de réajuster le processus de développement, réduire les disparités entre les pays et au sein des pays. En effet, les secteurs public et privé au Japon comptent mobiliser un financement d'environ 30 milliards de dollars au profit du continent africain, durant les trois prochaines années. De même, le gouvernement nippon et la Banque africaine de développement (BAD) vont mettre à la disposition des start-up africaines et japonaises une ligne de crédit d'une valeur de 5 milliards de dollars, afin de booster l'investissement et l'initiative privée. D'emblée, les dirigeants ont confié que les pays vont agir de concert dans de nombreux domaines, notamment dans l'intérêt de l'Afrique avec la volonté d'outrepasser les vieux litiges improductifs. La Tunisie, elle, restera engagée aux côtés du Japon et de tous les partenaires pour la réalisation des objectifs conjoints de la Ticad avec la conviction que c'est un travail de longue haleine, qui se construit dans la durée, et que l'Afrique doit être traitée en partenaire égal, et considérée pour ce qu'elle est : c'est-à-dire le réservoir de la jeunesse du monde, le réservoir de la croissance du monde, voire l'avenir de l'économie mondiale.