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Qualité et niveau de l'enseignement : Le système éducatif à la croisée des chemins
Publié dans La Presse de Tunisie le 19 - 12 - 2022

Les mouvements syndicaux menés au cours de ces dernières années ont eu raison du système éducatif. Aujourd'hui, on est loin de pouvoir réaliser une quelconque performance. Tous les mécanismes de remédiation, d'évaluation ou d'apprentissage ont été affectés par les nombreuses perturbations du parcours scolaire de nos élèves. Il faudra de nombreuses autres années pour être en mesure de stabiliser, de nouveau, le système et offrir un enseignement de qualité digne de ce nom.
Les syndicalistes devraient comprendre, une bonne fois pour toutes, que leurs revendications ne passent pas, nécessairement, par la confiscation du droit universel à l'enseignement de nos enfants.
Sans cela, il n'y aura pas de salut pour notre pays qui ne tardera pas à figurer en queue des classements Pisa.
D'ailleurs, on ne fait plus partie des participants à ce programme international des acquis des élèves depuis qu'on a constaté le niveau, de plus en plus bas, des connaissances de nos élèves.
Migration du public vers le privé
Ce qui est tout aussi grave, c'est que depuis plusieurs années ce niveau ne cesse de dégringoler à cause du désordre et de la confusion qui sont créés, chaque année par des mouvements de grèves, de boycotts administratifs, de suspension intempestive des cours et d'autres actes perturbateurs de l'ensemble de l'opération éducative. Ces mouvements sont devenus routiniers au point que le temps scolaire est réduit comme peau de chagrin. La dernière épidémie du Covid est venue s'ajouter à ce chaos et du coup c'est tout notre système qui s'en est trouvé touché de plein fouet.
Malheureusement, nos syndicalistes font la sourde oreille et agissent comme si de rien n'était. Il ne se passe aucune année scolaire qui ne soit marquée par des troubles et des arrêts interminables des cours. Les élèves subissent les répercussions néfastes de ces perturbations. Les mouvements de désaffection des établissements publics vers le privé se font de plus en plus nombreux. Des parents n'hésitent plus à "migrer" vers l'enseignement payant en consentant de lourds sacrifices, parce qu'ils n'ont plus confiance dans la pérennité du système étatique. Ce dernier est désormais entre les mains de syndicats qui font la pluie et le beau temps sans prendre en considération l'intérêt supérieur des scolarisés ou du pays.
A chaque fois, des accords sont conclus au bout d'interminables "négociations" et d'épreuves de force, mais à chaque fois, aussi, d'autres revendications et exigences émergent et bloquent nos écoles pendant des semaines. Le dernier conflit qui a duré près de deux mois n'est qu'une preuve flagrante des dérives et des excès auxquels on peut aboutir s'il n'y a pas de prise en compte des intérêts du pays.
Où sont les Ong ?
Quand on voit que malgré les résultats obtenus dernièrement par les syndicats de l'enseignement de base ou de l'enseignement secondaire on ne peut qu'être sidéré de voir les responsables de ces deux instances persister dans leurs revendications et leurs menaces. Alors qu'on est à mi-parcours de l'année scolaire, les responsables de ces syndicats continuent de se livrer au jeu de bras de fer avec le ministère sur des questions qu'on croyait résolues.
Mais des exigences il y en a et il y en aura toujours tant que la conjoncture politique est ce qu'elle est et tant que les associations et organisations civiles (promptes à défendre les droits des ouvrières agricoles, des blogueurs, des détenus, des femmes et on en passe) ne se saisissent pas de ce dossier. Comment de telles organisations peuvent-elles rester sans réagir face à de telles atteintes à des droits universels comme le droit à l'enseignement et à l'instruction ? Y a-t-il plus important que ce droit ? A notre sens, il y va de la crédibilité des actions entreprises par ces Ong.
Personne ne pourra plus croire la légitimité de leur "combat". Bien mieux, chacun sera consolidé dans ses convictions que ces associations ont d'autres desseins que ceux avoués.
Sur un autre plan, il est temps que la Centrale syndicale assume ses responsabilités et maîtrise ses troupes, particulièrement dans un secteur comme celui de l'enseignement et de l'éducation. De par, justement, leur importance cruciale dans la formation des futures générations et de leur contribution incontestable à façonner une image positive de notre pays, ces deux vecteurs civilisationnels doivent être préservés et protégés contre toutes les atteintes d'où qu'elles viennent.
Rôle crucial des inspecteurs
L'autre volet qui doit consolider cette position réside dans la tâche dévolue aux inspecteurs pédagogiques. Ces derniers n'ont jamais démenti l'image que l'opinion publique se fait d'eux. Ils sont les "gardiens du Temple". C'est à eux qu'incombe la mission de préserver la qualité de l'enseignement dans tous nos établissements. Leur encadrement et accompagnement des enseignants est plus qu'une nécessité, notamment dans cette conjoncture déplorable où l'indiscipline et les dépassements sont devenus la règle.
Nos inspecteurs ont, certes, une tâche de plus en plus difficile qui consiste à prendre à bras-le-corps tous les problèmes qui se sont accumulés et qui contribuent à déprécier le niveau de nos enseignants et celui de nos enfants.
Un fait notable suffit à souligner cette chute de niveau. En effet, depuis bien des années, les parents constatent que les cahiers de leurs enfants ne comportent plus la correction des devoirs comme cela se faisait dans le temps et comme l'exigent les vraies pratiques pédagogiques.
De nombreux enseignants ne réservent plus de temps à la correction des devoirs faits en classe alors que le calendrier des devoirs pour chaque période de l'année prévoit des horaires pour ce travail. Les enseignants qui ne respectent pas cette pratique causent des préjudices à leurs élèves et au système d'évaluation dans son ensemble. Car on ne peut pas progresser dans l'opération d'apprentissage si on ne respecte pas les différentes étapes. Or, l'étape qui consiste à réaliser des opérations de correction des devoirs écrits est incontournable. Elle serait plus importante que le devoir lui-même. L'objectif poursuivi par cette étape vise à expliciter à l'élève les moyens et la manière de résoudre les problématiques posées et de lui montrer comment il est possible de mettre en œuvre les mécanismes qui devront l'aider dans ce travail. Sans cela, un devoir n'aura aucun mérite sinon de lui affecter une note et un classement.
Le fait que de plus en plus d'enseignants évitent de programmer des séances de correction des devoirs dénote une certaine désaffection de leur part et le manque d'encadrement pédagogique suffisant. Aussi, serions-nous plus déterminés à demander que l'intervention des inspecteurs soit plus directe et plus fréquente pour arriver à rééquilibrer les différentes composantes de l'opération éducative et aboutir à une restauration complète des outils d'évaluation et de remédiation.
Il est inconcevable que les élèves ne puissent bénéficier de corrections des devoirs qu'au cours des séances de soutien payantes. Il est vrai que pour ce trimestre, le calendrier des devoirs a supprimé la période destinée à la correction des devoirs de synthèse. Les perturbations dont nous avons parlé en sont la cause. Mais, dorénavant, il est plus qu'indispensable d'accorder l'importance que mérite cette étape. Autrement, c'est toute l'opération d'acquisition et d'intégration des connaissances qui en pâtira.
C'est pourquoi on ne serait pas étonnés quand nous entendons des élèves de classes terminales nous révéler que leur professeur n'est pas capable de corriger un exercice de maths figurant dans le manuel !


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