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Cause animale : Nabeul fait bouger les lignes !
Publié dans La Presse de Tunisie le 11 - 01 - 2023

La gouverneure de Nabeul, Mme Sabah Malek, l'avait promis en décembre dernier, et elle l'a fait aujourd'hui !
Le 5 janvier 2023, la gouverneure de Nabeul, Mme Sabah Malek, a réuni les vingt-huit maires, les délégués du gouvernorat et le chef du Crda (Commissariat régional au développement agricole) de Nabeul pour évoquer les alternatives aux abattages et mettre fin à ces pratiques cruelles.
11 centres de stérilisations et vaccinations
Voilà que quarante ans après, nous en sommes encore à soulever la problématique de la surpopulation canine avec les risques de santé publique qui en découlent ainsi que celle de la maltraitance animale, sans compter l'image délétère que renvoie le pays.
Durant cette rencontre, la méthode Tnvr a été exposée aux présents et a convaincu, puisque cette entrevue a été fructueuse et s'est concrétisée par une décision courageuse : 11 centres de stérilisations et vaccinations vont s'ouvrir d'ici trois mois, à travers tout le gouvernorat avec déjà, dans un mois, celui de la ville de Nabeul.
De ce fait, Nabeul est en passe de devenir le premier gouvernorat de Tunisie à élargir le Tnvr (Trap-Neuter-Vaccinate-Release, en anglais, Capturer-Stériliser-Vacciner-Relâcher, en français) sur tout son territoire.
Pourquoi les abattages ne sont-ils pas la solution ?
Depuis des années, des pratiques cruelles envers les animaux se sont perpétuées sur tout le territoire : on procède à des campagnes d'abattage de chiens de rues, on vide un territoire de sa meute, on provoque un afflux des chiens, des zones environnantes, qui viennent s'emparer des ressources alimentaires de ce secteur et des lieux de vie laissés libres par la meute abattue.
Or, comme la nature ajuste en permanence la population canine aux ressources alimentaires du milieu, on assiste à des affrontements entre chiens issus d'autres secteurs (eux, non vaccinés et non stérilisés) venus pour conquérir ce territoire laissé vacant et pour saillir les femelles afin de compenser les pertes subies.
Le résultat ? Par ces mouvements de population canine et par les combats de lutte de territoires, on augmente le risque de transmissions de la rage et le problème persiste donc. Et là, les campagnes d'abattage en masse des chiens errants ont démontré leurs limites.
Pourtant, on enregistre, aujourd'hui, assez de recul pour constater que la méthode utilisée, qui est celle d'abattre les chiens, n'a pas prouvé son efficacité. Cette pratique, utilisée depuis des décennies, est non seulement cruelle mais n'a, en rien, résolu la problématique de surpopulation animale, pas plus qu'elle n'a réussi à éradiquer la rage. Notre pays est toujours un pays endémique et nous avons toujours à déplorer des cas chez les animaux et des pertes humaines : 5 en 2022 ! Ce qui est préconisé par les organisations de santé humaine et animale.
Comment renforcer la lutte contre la rage ?
Le renforcement de la lutte contre la rage passe essentiellement par le contrôle de la rage canine. Pour cela, il est nécessaire de commencer par l'évaluation de la population canine, et de renforcer l'organisation des campagnes de vaccination des chiens dans la perspective d'assurer une couverture vaccinale d'au moins 70% des chiens à propriétaires, tel que le recommande l'OMS (Organisation mondiale de la santé).
Par ailleurs, les chiens errants constituent une menace pour la santé publique, puisqu'ils sont responsables, du fait de leurs morsures, d'une grande partie des contaminations humaines (surtout des enfants), mais aussi pour les autres animaux domestiques et pour la faune sauvage. Ils posent en outre un problème en matière de bien-être animal. L'immunisation à l'aide de vaccins, telle que recommandée dans le Manuel des tests de diagnostic et des vaccins pour les animaux terrestres de l'OIE, Organisation mondiale de la santé animale (Manuel terrestre) (Chapitres 2.1.13), est la méthode essentielle pour lutter contre la rage.
La vraie stratégie pour contrer la rage canine consiste, donc, à vacciner et stériliser les chiens errants afin, d'une part, de maîtriser leur nombre, et d'autre part, de réduire le risque de transmission du virus. Par ailleurs, il est aussi très important de sensibiliser davantage les responsables des municipalités à l'intérêt de l'application rigoureuse des normes d'hygiène et de salubrité dans les décharges publiques afin de limiter la prolifération des chiens errants, attirés par ces déchets.
Une méthode qui marche : le Tnvr
Cette méthode éprouvée est à la fois éthique et efficace. Sachant que les chiens errants sont souvent des chiens abandonnés par leurs maîtres, non stérilisés. On assiste à leur prolifération sur un territoire donné, du fait de leur reproduction incontrôlable.
Le Tnvr consiste à capturer (au moyen de lassos généralement) des chiens errants dans un quartier et à les transporter dans des cages vers le centre de stérilisations/vaccinations où ils passeront la nuit avant d'y être opérés le lendemain (il sera pratiqué la stérilisation pour les femelles, y compris celles déjà gestantes, et la castration pour les mâles). Après avoir été vaccinés contre la rage et déparasités, ils seront, ensuite, relâchés après quelques jours d'observation, sur le lieu de leur capture, sur leur territoire.
La traçabilité est assurée par la pose de «bagues» de couleur aux oreilles portant un numéro d'identification. Tout est consigné dans un registre avec mention de la date et du lieu de capture, du sexe, de la date de la chirurgie et de la vaccination, ainsi que la date de retour sur le lieu de vie, ainsi que d'autres précisions comme le nombre de fœtus, si la chienne était gestante.
Une fois les mâles castrés et les femelles stérilisées, plus de reproduction et le nombre de la population se stabilise. Sachant que l'espérance de vie d'un chien errant ne dépassant pas les 5 ans, du fait de leurs dures conditions, la baisse d'une population donnée dans un quartier sera progressive, évitant l'effet de vide dû à l'élimination brutale par abattages, qui entraîne l'invasion de ce territoire par d'autres chiens errants.
Associée aux campagnes de vaccinations annuelles, cette méthode permet d'atteindre une couverture vaccinale supérieure à 70%, et interrompra la transmission de la rage dans 95% des situations. C'est la raison pour laquelle il est recommandé de viser ce pourcentage de 70%.
La Tunisie, premier pays du Maghreb à implanter cette méthode
Tunis, l'Ariana, La Marsa et Soliman sont les municipalités qui sont dotées d'un Centre de stérilisations et vaccinations. Dans ces communes, il a été constaté une stabilisation de la population animale et les retombées ont été perçues de manière favorable par les citoyens. Les rapports avec les chiens sont apaisés. Les habitants du quartier ne craignant plus d'approcher ces chiens, se chargent de prendre soin d'eux et de les nourrir. Et, ces animaux, qui étaient perçus comme une menace, font désormais partie de leur environnement, ils s'en sentent, en partie, responsables.
Si nous appliquons le programme Tnvr, ces quartiers deviennent donc protégés par des chiens stérilisés et vaccinés contre la rage. Ces derniers défendront l'intrusion de tout chien non vacciné et potentiellement enragé ou non stérilisé et susceptible de se reproduire.
Des vétérinaires tunisiens engagés, comme les docteurs Soumaya Chouk et Raoudha Mansour, vantent cette méthode, ainsi que le Collectif Tunisia Animals Voice qui milite et informe régulièrement sur les réseaux sociaux pour la généralisation de tels programmes sur tout le territoire tunisien. Par ailleurs, cette année, deux vétérinaires tunisiens ont été primés par le Garc (the Global Alliance for Rabies Control). C'est le signe que la Tunisie suit la bonne direction.
Devant l'urgence de la situation, la gouverneure de Nabeul, persuadée que c'est la seule méthode pour obtenir une solution pérenne, a pris ses responsabilités et a décidé de la faire appliquer sur l'ensemble de son gouvernorat.
N'est-il donc pas temps, pour tous les autres gouvernorats de Tunisie, de suivre aussi cette voie, plus humanitaire, plus efficace, et plus économique sur le long terme et d'opter de façon durable pour ces alternatives ?


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