Par Samira DAMI Les rues de nos villes s'animent et les manifestations culturelles se multiplient dans le pays à l'occasion de la deuxième quinzaine du mois saint. Outre le festival de La Médina, le Grand Tunis en accueille plusieurs autres : la 1ère édition de «Founoun Al Bouhaïra» (du 10 juin au 6 juillet) qui se déroule sur Les Berges du Lac et donne à voir aux riverains plusieurs spectacles de musique et de théâtre. «Ternimet layali Al Rachidia» (du 11 juin au 2 juillet), ce festival propose des concerts de musique du genre «Tarab» dans les anciennes demeures de la Médina de Tunis dont Dar Errachidia, et Dar Hussein. Layali Down La 2e édition de «Layali downtown» (du 11 juin et 3 juillet) organisée par le café-théâtre le Mondial offre aux spectateurs, dans une ambiance de proximité, une palette de spectacles de musique mettant, notamment, en valeur les jeunes talents dont la violoniste Yasmine Azaïez, le chanteur Nour Harkati, Halim Yousfi qui revisite le reggae et autres concerts. Des one man shows sont également prévus dont celui de Mehdi Mahjouk et autres tels «Bik N3ich». Plusieurs espaces culturels du centre-ville de Tunis abritent des manifestations cinématographiques. Ainsi, les cinémas le Palace et le Colisée proposent dans «Les Nuits de Ramadan» des projections de films en 2D et 3D, ciblant aussi bien les enfants que les adultes, et ce, jusqu'au 5 juillet. De son côté, l'Institut Français de Tunisie (IFT) a également ouvert ses portes à l'occasion «des soirées ramadanesques» qu'il a lancées dès le 15 juin en proposant jusqu'au 1er juillet de la musique soufie, du jazz, du cinéma, entre ciné-concert, ciné-slam et le 48 h film-festival... La culture s'approprie la rue Les banlieues de la capitale sont tout aussi animées grâce à plusieurs manifestations dont notamment le festival de la Médina de Radès (du 18 juin au 2 juillet) au théâtre de plein air, le «Rotary Music festival» à l'Acropolium de Carthage, Layali Al Hambra au Zéphir La Marsa qui proposent tout notamment de la musique et des one man shows. A la lumière de tous ces festivals et soirées ramadanesques dont nous avons donné un petit aperçu, il s'avère à l'évidence qu'il existe une volonté politique d'animer les espaces culturels, mais ce qui est plus réjouissant, c'est qu'il existe, également, une volonté d'animer les rues et les places de nos villes et banlieues. Exemple : le ministère de la Culture et le gouvernorat de Tunis organisent depuis le 22 juin et jusqu'au 1er juillet «Les soirées ramadanesques» à l'avenue Bourguiba dans le but d'animer le centre-ville de la capitale. D'ailleurs, l'initiative s'est reproduite dans d'autres villes du pays dont Sfax, future capitale arabe de la culture, sorte d'avant-goût, Sousse et autres. L'avantage de ces manifestations où l'on propose de la musique, de l'animation itinérante, des expositions et autres, c'est qu'elles proposent la culture pour tous, car ouverte à tous les publics de tout âge et milieu social. La gratuité de ces manifestations permet à certaines catégories sociales modestes qui ne peuvent s'offrir des spectacles payants de profiter de cette animation tous azimuts afin de goûter notamment aux plaisirs des arts de la musique et du chant, qu'ils soient du genre soufi ou populaires. Cette animation culturelle des villes permet à la culture de s'approprier la rue, dans une ambiance joyeuse et bon enfant. Car quand les arts et la culture s'approprient les rues et les places de la ville, c'est le vivre ensemble qu'on enracine contre le terrorisme et tous les extrémismes. Toutefois, il s'agit pour les organisateurs de l'animation de rue de veiller à diffuser une culture de qualité à travers non seulement des spectacles classiques de musique traditionnelle et populaire mais aussi l'art de la rue véritable : du théâtre de rue jusqu'aux groupes musicaux et aux danses urbaines en passant par les arts plastiques urbains. Car il s'agit de familiariser petits et grands avec toutes les formes d'arts et d'expression afin de constituer un véritable rempart contre l'ignorance, et l'inculture, terreau de la violence et du terrorisme.