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Dr Hamed Kammoun(ancien président de l'ESS et ex-médecin de l'EN) : «Un fléau dangereux!» Dossier : Dopage — la médicalisation de la performance dans le football
Compte tenu de sa triple casquette d'ancien joueur de haut niveau,d'ex-président d'un grand club qu'est l'Etoile, outre son statut d'ancien médecin de l'EN pendant de longues années,le toujours affable Dr Hamed Kammoun est catégorique quant aux répercussions grandement pénalisantes, voire dégradantes à plus d'un titre de ce «fléau» qu'est le dopage. De fait,son témoignage à ce sujet est remarquablement pertinent, étant donné son statut d'homme de terrain sur le triple plan sportif, managérial et médical. «Je suis totalement contre; voire intransigeant au sujet de ce phénomène qu'est le dopage. C'est un fléau dangereux, compte tenu des enjeux à la fois sportifs et financiers,outre l'obsessionnelle quête de gloire chez certains; autant de mobiles qui incitent, fort malheureusement, une frange de sportifs — spécialement dans les sports individuels où ce phénomène est le plus répandu — à avoir recours à des produits dopants. Ces derniers, à n'en point douter, faussent les résultats,mais surtout ils sont dangereux pour la santé. En Tunisie,on a la chance d'avoir un grand laboratoire moderne antidopage sous la direction d'une éminente spécialiste en la matière en la personne de Dr Zakia Baltagi. Ce centre est reconnu et agréé mondialement comme le 2e centre à l'échelle continentale après celui de l'Afrique de Sud. Il est vrai que les contrôles antidopage coûtent cher,mais en Tunisie, on a fait un nombre important de tests afin de dissuader les jeunes contre le recours aux produits dopants. Mais,malheureusement, ces dernières années,ce centre est moins performant, puisque on fait moins de tests qu'auparavant,ce qui pourrait inciter les sportifs à recourir aux différents produits et médicaments anabolisants compte tenu justement de la rareté, voire l'absence de ces contrôles, ce qui est fort désolant. Durant ma carrière professionnelle, j'ai eu affaire à un seul cas, celui de Skander Souayah qui a été contrôlé positif à l'issue d'un match amical préparatoire pour la Coupe du monde 2002. D'après ses dires,il a dû prendre des «médicaments contaminés». C'est la raison pour laquelle,une concertation permanente et systématique avec le médecin de l'équipe est plus que nécessaire pour éviter de tels désagréments. De plus,il y a certains laboratoires à vocation purement commerciale qui mettent des moyens considérables pour créer des produits qui ne peuvent pas être détectés par les contrôles antidopage ce qui est bien dommage. De fait,une prise de conscience individuelle et collective s'impose pour préserver nos athlètes et sportifs contre ce fléau néfaste à tous les points de vue. De plus,il va falloir réinstaurer une cadence systématique et régulière des contrôles antidopage afin de dissuader toute sorte de tentation quel que soit le motif».