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Aïd al-Adha : Le rituel du sacrifice à l'épreuve du prix du mouton
Publié dans La Presse de Tunisie le 06 - 05 - 2024

Le prix d'un mouton moyen pourrait atteindre 1500 dinars sur le marché pour cette année en 2024. Ici photo d'archive, banlieue de Tunis, novembre 2011 © L'Express/Afp

Le problème, ce sont, dans la majorité des cas, les familles à faible revenu qui s'endettent pour célébrer cette fête pour des raisons inhérentes à la religion, mais aussi sociales. Pour éviter les commérages, notamment dans les quartiers populaires, les familles se saignent aux quatre veines pour acheter le mouton, pour faire plaisir aux enfants, et aussi pour faire comme les autres.
Vers la mi-juin, la Tunisie célébrera la fête du sacrifice plus connue sous l'appellation d'Aïd al-Adha. Pour cette année, comme cela a été d'ailleurs le cas ces dernières années, le prix des ovins dépassera inéluctablement le salaire moyen. De fait, de nombreuses familles vont se retrouver confrontées à un dilemme cornélien : s'endetter encore plus ou boycotter ce mouton qui va leur coûter les yeux de la tête. A peine le mois «budgétivore» de Ramadan et la fête de l'Aïd el-Fitr passés qu'ils doivent affronter les dépenses faramineuses liées à cette fête associée aux ripailles. Les bourses faibles, voire moyennes, déjà mises à rude épreuve, il est difficile d'économiser de l'argent pour célébrer cette fête comme il se doit. Comment sortir de la spirale de l'endettement pour les ménages moyens ? Faut-il opter pour le boycottage ou le Mufti de la République tunisienne doit-il intervenir pour mieux éclairer les citoyens à ce propos ?
Il faut préciser en premier lieu que depuis quelques années, la tendance haussière du prix de la viande rouge est observée partout dans le monde. En cause, les changements climatiques et les périodes de grande sécheresse de plus en plus longues. De ce fait, les éleveurs se retrouvent confrontés à de grandes difficultés causées essentiellement par l'augmentation du prix des fourrages.
Des prix inabordables
D'emblée, il ne faut pas se faire d'illusions. Tous les indicateurs indiquent, jusqu'à preuve du contraire, que le prix d'un mouton moyen ne sera pas à la portée d'une large partie des citoyens. D'après Ahmed Amiri, président de la Chambre syndicale nationale des bouchers, le prix d'un mouton moyen pourrait atteindre 1.500 dinars sur le marché. La confirmation de cette tendance haussière nous parvient également du président de l'Union régionale de l'agriculture, Mounir Laabidi, qui a affirmé dans une déclaration que dans le gouvernorat du Kef, «les prix vont augmenter de plus de 30% par rapport à 2023». Selon lui «le prix du mouton pour l'Aïd Al-Idha devrait monter jusqu'à 1.700 dinars cette année». De quoi se poser des questions sur le fait de célébrer l'Aïd, autrement appelé et à juste titre de «fête du sacrifice». Notons que le salaire mensuel moyen en 2023 a été estimé à 640 dinars, selon des données publiées par l'Institut national de la statistique (INS).
Le recours au crédit constitue en toute logique la planche de salut (provisoire) pour une grande majorité des Tunisiens en de pareilles occasions. On rappelle, dans ce contexte, que l'augmentation de l'encours des crédits aux ménages entre 2015 et 2022, est passé de plus de 26 milliards de dinars en 2015 à 55,3 milliards de dinars en 2022, selon l'Institut tunisien de la statistique (INS).
Pour mettre en avant la tendance haussière du prix de vente de la viande rouge, Lotfi Riahi, président de l'Organisation tunisienne pour informer le consommateur (Otic), explique dans une déclaration à La Presse que ce prix en 2020 a été fixé à 12,300 dinars/kilo vif, en 2021 à 12,900, en 2022 à 14,900. En 2023, c'est monté à 17,800 dinars et en 2024, le prix continue de grimper au moment où le pouvoir d'achat des Tunisiens ne cesse de baisser. Il s'agit là de «l'application de la politique du fait accompli», a-t-il regretté.
Le recours à l'importation des ovins est possible
Le président de l'Otic a évoqué comme solution la possibilité d'importer des moutons pour réguler les prix sur le marché, pour être en phase avec le président-directeur général de la société Ellouhoum, Tarek Ben Jazia, qui a annoncé dans une déclaration aux médias que la Tunisie entend importer des moutons en prévision de l'Aïd El Idha et ce, pour la même raison évoquée par Lotfi Riahi. Ce dernier ajoute toutefois qu'il faut en parallèle baisser les prix de vente de la viande rouge avant l'Aïd.
Le directeur général de la concurrence et des enquêtes économiques au ministère du Commerce et du Développement des exportations, Houssem Eddine Touiti, a, pour sa part, confirmé dans une déclaration que l'Etat tentera de réguler le marché par le biais de l'importation, tout en reconnaissant que les prix de vente de la viande rouge demeurent élevés partout dans le monde. Il a ajouté que de grandes quantités de viande (environ 160 tonnes) seront injectées sur le marché avant par la société Ellouhoum.
Dar al-Iftaa invitée à s'exprimer
Le problème, ce sont, dans la majorité des cas, les familles à faible revenu qui s'endettent pour célébrer cette fête pour des raisons inhérentes à la religion, mais aussi sociales. Pour éviter les commérages, notamment dans les quartiers populaires, les familles se saignent aux quatre veines pour acheter le mouton, pour faire plaisir aux enfants, et aussi pour faire comme les autres. «La fête du sacrifice ne relève plus de la croyance religieuse, mais plutôt de la tradition pour certaines familles», regrette l'imam khatib (autorité religieuse) Sofien Ben Salah dans une mosquée de la banlieue nord. Il déclare à cet effet que la fête du sacrifice n'est pas obligatoire, mais c'est une «sunna muakkada» pour ceux qui en ont les moyens selon l'imam Malik. Elle fait donc partie des actes recommandés et non obligatoires. Cependant, celui qui est dans une situation financière difficile il ne devrait pas s'endetter, éclaire-t-il. Ceci est contraire aux préceptes religieux. Et c'est le rôle des imams dans les mosquées de sensibiliser les gens sur ces questions. Mais attention, prévient-il, il ne faut pas faire la fête et dépenser d'énormes sommes d'argent dans les hôtels et boycotter la fête du sacrifice sous prétexte de difficultés financières, met-il en garde. Pour sa part, Lotfi Riahi indique que son association a invité le Mufti de la République, cheikh Hichem Ben Mahmoud, à s'exprimer sur la fête du sacrifice avec plus de détails concernant les conditions qui doivent être réunies pour se conformer ou pas au sacrifice rituel, particulièrement cette année, en raison de la détérioration du pouvoir d'achat. Il ajoute que c'est la seule institution habilitée à s'exprimer sur cette question sensible. Dar al-Iftaa serait-elle en mesure d'apporter un éclairage sur la question d'autant que plusieurs familles en situation de précarité risquent de ne pas pouvoir acheter un mouton pour la fête et en plus de culpabiliser. Double peine !


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