Si c'est pour lancer la saison, la Fédération sait maintenant à quoi s'en tenir. Les animateurs des saisons précédentes sont toujours là et les mêmes réflexes sont toujours aussi vivaces et ce tour de coupe nous donne d'ores et déjà ce à quoi nous devrions nous attendre. Les projectiles sur le terrain, les déclarations belliqueuses, les courses poursuite entre dirigeants et techniciens, tout ce qui est de nature à faire de l'arène sportive une arène de tauromachie (et encore, elle a ses règles !) sont encore là et bien là. Cette ouverture de la saison, par ce qui devait être une apothéose de clôture, est manquée. Comment dès lors parler de levée des dispositions prises concernant le nombre et la présence des spectateurs dans les stades, de moyens de financement des clubs en comptant les recettes provenant des compétitions officielles, de discipline et de fair-play, alors que toutes ces bonnes dispositions sont bafouées, refusées d'un côté ou de l'autre. Ce qui s'est passé mardi est un élément important d'un dossier plus global : le football, au nombre de ses malheurs, compte l'indiscipline et le manque de fair-play. Comment, dans ces conditions, pratiquer un sport en sachant que ni les uns ni les autres n'acceptent la loi du jeu ? Ce n'est pas d'une déclaration faite du bout des lèvres que l'on a besoin, mais d'attitudes réellement sportives émanant d'un comportement digne et responsable. Le vieil adage bien de chez nous «Nous avons commencé à ramer au départ du port» n'a jamais été aussi bien illustré que par ce début de saison manqué. Les choses empireront davantage dans le cas où l'on se montrerait faible, où l'on demeurerait inerte pour ne pas froisser les uns et pour protéger les autres. En quelques mots, la crédibilité de la FTF est en jeu. Elle a promis de changer et d'instaurer une nouvelle ère de confiance et de probité. L'occasion se présente à elle pour prouver ses bonnes intentions, tout en prenant en main cette situation qui ne devrait plus se renouveler. Quels que soient le prix à payer et les pressions à subir. Nous voulons une saison propre et une compétition digne. Cela ne saura être le cas si l'on s'évertue à ménager la chèvre et le chou. De toutes les manières, il y va de l'intérêt de cette discipline de se prendre en charge et de démontrer qu'elle est capable d'évoluer. Dans le bon sens !