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Un optimisme mesuré et des signes d'essoufflement
Baromètre 2016 des entreprises
Publié dans La Presse de Tunisie le 09 - 09 - 2016

C'est un tableau plutôt mitigé qu'a dressé Noureddine Hajji, Associé directeur général d'Ernst & Young Tunisie, de l'environnement économique des entreprises, lors de la rencontre-débat organisée récemment au siège de l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (Utica), ayant pour thème "Quel avenir pour les PME tunisiennes?"
Selon le baromètre 2016 des entreprises en Tunisie, réalisé par le cabinet de conseil sur un échantillon de 88 groupes et entreprises, 54% d'entre eux ont connu une amélioration de leur chiffre d'affaires en 2015 par rapport à l'année 2014. Par taille d'entreprise, le chiffre d'affaires de 56% de celles dont le chiffre d'affaires est inférieur à 50 millions de dinars s'est amélioré, contre 47% pour les autres entreprises.
"Elles doivent cette performance à leur dynamique interne", explique M. Hajji, qui ajoute : «Actuellement, les entreprises se projettent dans des perspectives positives". En effet, 48% des entreprises justifient cette progression du chiffre d'affaires par le développement et l'amélioration des produits, 33% par l'amélioration de l'activité pour le secteur et le marché, 33% par l'amélioration de la force de vente, 32% par le positionnement sur de nouveaux segments de marché et 29% par l'optimisation logistique, l'amélioration des outils, etc.
Urgence économique
Des chiffres dont se réjouit Wided Bouchamaoui, présidente de l'Utica, considérant que les PME sont le moteur de la croissance en Tunisie. "Il y a, certes, des difficultés mais nous voulons nous engager dans la positivité. Le gouvernement doit prendre les mesures adéquates pour encourager les entreprises à investir et pour trouver des solutions aux problématiques pressantes comme le marché parallèle", indique-t-elle.
Elle ajoute que la loi d'urgence économique présentée par le gouvernement est totalement différente de ce que l'Utica a proposé. "Nous sommes dans une situation exceptionnelle qui requiert des mesures exceptionnelles pour faciliter les procédures pour l'investissement tout en maintenant le contrôle. Le projet présenté reste incomplet. Nous allons soumettre notre avis et nous espérons qu'il sera pris en considération", ajoute-t-elle.
Le baromètre 2016 des entreprises tunisiennes reflète également un air d'optimisme qui règne sur les perspectives d'évolution pour les 12 prochains mois. Plus des deux tiers des entreprises interviewées prévoient une amélioration de l'activité et 13% prévoient même une forte amélioration. Toutefois, cet optimisme ne cache pas des signes d'essoufflement. En 2014, un tiers des entreprises disaient qu'elles tenaient le coup et pouvaient dépasser les difficultés économiques. En 2016, elles ne sont qu'un quart. Cette perception est déterminée également par des facteurs d'influence des perspectives d'évolution. Selon le baromètre 2016, la situation sécuritaire vient en premier pour 65% des entreprises interrogées, suivie par l'environnement politique (52%) et la géopolitique régionale (45%).
Barrières
En ce qui concerne l'évolution du climat d'investissement au cours des 12 prochains mois, 38% des entreprises s'attendent à une dégradation du climat et un tiers prévoit une amélioration légère. Mais il semble que ceci n'influence pas leurs intentions d'investir. 8% seulement projettent de réduire leurs investissements contre 48% qui envisagement de les augmenter et 44% de les maintenir.
Mais il semble que les régions de l'intérieur ne soient pas la cible première de ces investissements. Une moitié des entreprises exclut d'y investir, argumentant cette tendance par une conjoncture actuelle défavorable (21%), la non-attractivité économique des régions intérieures (16%), un manque de visibilité politique, sociale et sécuritaire dans ces régions (13%). En revanche, 29% estiment qu'elles prévoient d'investir à l'intérieur dans le cadre de l'expansion de leurs activités.
D'un autre côté, la conjoncture externe est aussi déterminante pour les perspectives d'investissement des entreprises. 44% des entreprises trouvent que la conjoncture politique est mauvaise et 40% estiment qu'elle devrait se dégrader au cours des 12 prochains mois. La situation économique et sociale est également qualifiée de mauvaise par 90% des entreprises et plus de 49% indiquent qu'elle a tendance à se dégrader contre 22% seulement en 2014.
Les barrières à l'investissement constituent ainsi un argument de fait et sont du ressort des pouvoirs publics, selon les résultats du baromètre 2016. Les entreprises mettent en avant la lourdeur administrative (75%), le climat social (60%), la situation sécuritaire (57%), la corruption administrative (41%) et la législation du travail (33%). Les chefs d'entreprise semblent aussi moins optimistes concernant les perspectives de stabilisation. Plus d'un tiers fixe l'horizon de stabilisation de la conjoncture politique, économique et sociale à plus de cinq ans alors qu'ils n'étaient que 12% en 2014. Cette tendance négative s'est affermie davantage en ce qui concerne la lutte contre le terrorisme, la contrebande et l'économie informelle. Ils sont plus de 80% à estimer que la politique menée par les pouvoirs publics est insuffisante pour aboutir à des résultats significatifs avant trois ans.
Parcours difficile
Ces difficultés se sont reflétées dans les témoignages d'entreprises présentés lors de la rencontre-débat. Pour la jeune start-up de Siliana "Fruits et légumes Lakhmas", spécialisée dans la production de la tomate séchée, le chemin est semé d'embûches, partant des lourdeurs et incohérences administratives jusqu'au financement qualifié comme "compliqué" par son dirigeant, Hédi Anane. Mais cela ne l'a pas découragé pour développer un nouveau concept de produit qui lui a valu d'obtenir le prix de l'innovation 2016.
Pour Mokhtar Zannad, gérant de la société Nielsen, spécialisée dans la gestion, le tri et la valorisation des déchets recyclables, les difficultés se profilent à plusieurs niveaux. Il estime que la première responsabilité incombe à l'Etat qui doit jouer son rôle de prestataire de services et facilitateur économique. Il insiste sur l'importance de dématérialiser les procédures, payer les fournisseurs dans les délais, mettre fin aux longs délais au port de Radès, etc.
Concernant la Banque Centrale de Tunisie (BCT), il appelle à dépoussiérer la politique de contrôle de change et proposer des conventions contre les risques de change. Il estime que les services fiscaux procurent un service minimum aux entreprises et ne sont pas en mesure de comprendre les contraintes à l'export. Les banques aussi sont dans le collimateur. M. Zannad dénonce leur réticence à financer les PME. Il ajoute qu'il est impératif de lutter contre la contrefaçon en protégeant la propriété intellectuelle et combattre le sentiment d'impunité.
Chantiers
Ce tableau mitigé reflète, selon M. Hajji, l'urgence pour le gouvernement d'attaquer quatre chantiers prioritaires. Premièrement, en misant sur la lutte contre la corruption par l'accélération du traitement des dossiers de corruption par les autorités judiciaires et l'accroissement des capacités de l'Instance de lutte contre la corruption. Deuxièmement, la relance de l'investissement par la promulgation de la loi d'urgence économique qui traitera les dossiers en souffrance, étudiera la dérogation des législations et des réglementations et accordera des avantages fiscaux pour les investissements pour l'année 2016 et 2017, par l'approbation du Code d'investissement et par une mobilisation pour la réussite de la conférence sur l'investissement prévue en novembre prochain.
Troisièmement, il s'agit d'accélérer la lutte contre l'économie informelle par l'application de mesures immédiates contre les barons de la contrebande, la mise en place d'un plan de reconversion à l'économie formelle et un contrôle de l'application de la loi de finances. Quatrièmement, il s'agit de miser sur le rétablissement des équilibres budgétaires par un plan de recouvrement des créances fiscales et parafiscales, le contrôle des déclarations des revenus des personnes physiques et la mise en place d'un impôt exceptionnel de solidarité sur les personnes physiques pour les années 2016 et 2017.
Il est clair qu'il est temps pour le gouvernement de promulguer des mesures d'urgence pour réconforter les investisseurs et rétablir la confiance. La priorité au sein de l'Assemblée des représentants du peuple devrait être donnée au Code des investissements qui sommeille depuis des mois dans les tiroirs. Sa promulgation pourrait enfin vivifier le climat des affaires, attendu que le laisser-aller actuel est considéré par les entreprises et les experts comme un handicap majeur à l'investissement.


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