Ils ont pris des risques, ont tenté des choses et ont été récompensés pour leur flair. Retour sur les plus grands coups de génie tactiques de l'histoire du football ! Guardiola et le 3-7-0 – Le Barça affronte Santos en finale de Coupe du monde des clubs en décembre 2011 et quand Pep Guardiola constate que ses attaquants sont indisponibles, il ose une formation d'apparence ultra-défensive et anti-ludique et surtout inédite à ce niveau de compétition. Un 3-7-0, qui se transforme en 3-0-7 en phase offensive. Santos perd 4-0 et Ramalho, son coach est éperdu d'admiration devant son homologue catalan après la rencontre. Le coup de Krul – Coup de génie ? Coup de poker ? Coup de folie ? Louis Van Gaal a condensé ses vices et ses vertus en remplaçant Jasper Cilessen par Tim Krul contre le Costa Rica lors du Mondial 2014. Van Gaal prend le risque à la 120e minute. Sans doute le changement le plus fou de l'histoire de la Coupe du Monde. Ruiz et Umaña butent sur le portier des Magpies. Les Pays-Bas passent. La légende Van Gaal grandit. Quand Spalletti réinvente Totti – Luciano Spalletti a été visité par une inspiration divine quand il a replacé le monument Francesco Totti en faux neuf à la Roma entre 2005 et 2006. La saison suivante, l'éternel capitaine romain remportait le Soulier d'Or devant un certain Ruud Van Nistelrooy. De quoi façonner sa place de héros du football romantique pour toujours. La parade d'Happel – Nous sommes en finale de Coupe d'Europe 1983 entre la Juve de Trapattoni et le Hambourg d'Ernst Happel. À l'époque, les clubs italiens abusent de la «Zona Mista», un 4-3-2 avec un milieu «Tornante» avec marquage individuel. Happel a demandé à son ailier gauche Lars Bastrup d'aller à droite, et Gentile, son garde du corps, l'a suivi, laissant un boulevard sur son flanc droit. Le HSV l'a emporté 1-0 et le déclin de la «'Zona Mista» était lancé. Le mage de Fusignano - Surnommé ainsi, Arrigo Sacchi a marqué le football de différentes manières. L'une des plus prégnantes est sa façon de jouer le hors-jeu. Sacchi faisait monter sa défense pour que ses adversaires soient signalés hors de position. À l'époque, il suffisait qu'un joueur soit derrière le dernier défenseur pour que l'arbitre siffle, bien avant que les instances ne réagissent en modifiant la loi 11. Quand Eder fait très mal aux Bleus – Nous sommes en finale de l'Euro 2016 et Fernando Santos décide de faire entrer le régional de l'étape. Pensionnaire de L1, Eder arrive à la 79e, à la place de Renato Sanches, provoquant les deux cartons jaunes de la charnière centrale tricolore, profitant même d'une erreur de jugement (c'est lui qui fait main) sur l'avertissement reçu par Koscielny et permettant au coup franc de Guerreiro d'heurter la barre de Lloris (108e). Et c'est Eder lui-même qui gâche la fête des Bleus (109e, 1-0). Lemerre touché par la grâce - L'Italie affronte la France en finale de l'Euro 2000. Les Italiens ouvrent la marque en seconde période. Roger Lemerre sort Dugarry pour Wiltord. Ce dernier bat Toldo en toute fin de rencontre pour permettre aux Bleus d'égaliser. Mais c'est surtout l'entrée de Robert Pirès à la 85e minute qui fera basculer la rencontre. Ce dernier profite d'un mauvais contrôle d'Albertini pour déborder et servir Trezeguet (lui aussi entré en cours de jeu !) qui ne se fait pas prier pour offrir à la France un nouveau titre continental. Ancelotti 4 - Guardiola 0 – En demi-finale retour de Ligue des champions 2014, le Bayern promet l'enfer au Real d'Ancelotti après le court succès 1-0 à l'aller. Et les Bavarois pressent d'emblée. Le coach italien laisse le ballon aux adversaires et recommande à ses pions de jouer le contre grâce à la vitesse de la BBC tout en profitant de la moindre opportunité de coup de pied arrêté. Résultat des courses : un beau 0-4 avec deux buts sur corner, un sur un contre fulgurant et un sur coup franc en seconde période. Brillant. Le coup du supersub – Nous sommes en finale de Ligue des champions 1999 et Manchester United peut s'offrir un «treble» historique. Mais pour ce faire, il faut battre le redoutable Bayern Munich. Après avoir encaissé l'ouverture de la marque, les Red Devils inscrivaient deux réalisations coup sur coup dans les toutes dernières minutes, grâce à deux remplaçants : Teddy Sheringham et surtout Ole Gunnar Solskjær, dont la réputation de «Supersub» n'était décidément pas usurpée. Celle de Sir Alex Ferguson non plus... Le coup du premier poteau – Nous sommes finale du Mondial 1998 et la France doit défier l'armada brésilienne. Avant la rencontre, Aimé Jacquet briefe Zinedine Zidane, dont le jeu de tête est pourtant loin de constituer le point fort. Les Brésiliens ne défendent pas au premier poteau sur les corners ! «C'est lui qui m'avait conseillé d'aller faire un tour au premier poteau brésilien car il avait remarqué l'absence de défenseur, là, exactement», se souvient Zizou. Son génie fera le reste.