Durant la saison estivale, et en août plus particulièrement, les actes de violence ont marqué un recul sans que leur intensité soit atténuée Faire le point sur l'évolution mensuelle de la violence fait partie du travail auquel s'adonne le Forum tunisien pour les droits économique et sociaux (Ftdes). L'objectif étant de suivre de près le mouvement de la violence devenue monnaie courante dans une société endurant la frustration socioéconomique et développementale. La typologie des actes de violence recensés en dit long sur la complexité de cette réaction excessive, considérée par les acteurs de violence comme la purgatoire d'une souffrance insoutenable. Durant la saison estivale, et en août plus particulièrement, les actes de violence ont marqué un recul sans que cela puisse atténuer leur intensité. Le crime ou la violence organisée, la violence dans l'espace routier ainsi que celle exprimée sur les réseaux sociaux représentent les points culminants d'une grogne ou d'un mal-être non maîtrisé. L'espace public, réel soit-il ou virtuel, s'avère être plus que jamais dominé par les rapports de force non justifiés. La violence à l'égard du vis-à-vis (homme ou femme, fauteur ou non) est souvent déclenchée pour un oui ou pour un non. Sur les réseaux sociaux, faire part de ses convictions et de son avis rime souvent avec l'humiliation préméditée d'autrui, via les injures gratuites exprimées dans les manières les plus crues. En second plan, on décèle l'ampleur non moindre que prennent les violences sexuelle, sécuritaire, protestataire ainsi que celles repérées dans le secteur sanitaire. Les femmes et les enfants ciblés La violence sexuelle s'avère être la plus choquante de toutes. Elle est majoritairement infligée à la plus vulnérable des tranches d'âge, à savoir les enfants. En août, cinq actes de violence sexuelle sur des enfants ont été observés à Béja, à Sidi Bouzid et à Ben Arous. Ce qui est à souligner, c'est que les violences sexuelles sur mineurs touchent aussi bien les garçons que les filles. On note qu'un enfant de 11 ans a été sauvagement agressé par un adulte ce qui lui a causé de graves séquelles psychologiques. A Ben Arous, une fillette de neuf ans a été enlevée et violée. Par ailleurs, la violence à l'égard des femmes continue à intriguer la société. D'ailleurs, l'enlèvement d'une femme par des individus motorisés au beau milieu du centre-ville de Bizerte traduit aussi bien l'ampleur de la violence à l'égard du genre que le déficit sécuritaire. L'été est par définition la saison des fêtes et de farniente, des occasions tournent souvent au drame. Plusieurs actes d'une extrême violence transforment les soirées arrosées en des théâtres de crime. Cela dit, le rapport du Ftdes, relatif au mois d'août, recense des vols et des braquages survenus durant cette période. A la veille de l'Aïd El Idha, plusieurs éleveurs à Sidi Bouzid, à Sfax, au Kef et à Jendouba ont signalé le vol de leur bétail, faute de sécurité notamment dans les zones rurales. Le Ftdes dénonce, en outre, l'abus de pouvoir dont font preuve certains agents de la sécurité, dont l'agression à Gafsa d'un agent municipal de la propreté par un agent de la sécurité ainsi que la violence infligée par un agent de la sécurité à une infirmière à Kasserine.