Nous avons passé l'actuelle équipe nationale au scanner des anciens sélectionneurs. Ceux qui ont réussi et ceux qui ont échoué. De Ameur Hizem à Mrad Mahjoub, en passant par Abdelmajid Chetali, Taoufik Ben Othman et Mokhtar Tlili. Une pléiade de techniciens qui, chacun à sa manière, ont connu des fortunes diverses et portent un jugement averti, et surtout responsable, sur l'équipe actuelle... On aurait aimé que la sélection puisse servir à l'émergence des clubs. Qu'elle constitue une référence pour ceux qui aspirent à une bonne place continentale. Qu'elle montre la voie pour ceux qui pensent vraiment aux véritables réalités sportives. Qu'elle inspire plus qu'elle ne désole... S'en remettre au bon sens de la sélection, de ses hommes et de ses prérogatives a été ces derniers temps un exercice de haute voltige. La vision de ceux qui se sont revendiqués en responsables, aussi bien sur le terrain que dans les bureaux, n'a pas été souvent un signe de crédibilité absolue. Et encore moins un motif d'espérance. Notamment par rapport à ce qui était raté, ou encore gâché. L'équipe de Tunisie s'attaque aujourd'hui à deux objectifs qui en font, chacun à sa manière et dans le registre qui lui convient, une raison d'être, une vocation: la phase finale de la Coupe d'Afrique des Nations, qui aura lieu au mois de janvier prochain au Gabon et dont le tirage au sort des groupes aura lieu le 19 octobre prochain, et les éliminatoires du Mondial de Russie 2018, avec un groupe plus que jamais à la portée, mais qui ne doit en aucun cas inciter à l'excès de confiance. Au-delà des interrogations qui n'en finissent pas, des objectifs et attentes rarement atteints, au-delà aussi de l'incapacité de ceux qui n'arrivaient pas à s'imposer, et encore moins à justifier leur place, c'est toute la raison d'être de la sélection qui est souvent mise en cause. Les dérapages successifs ont désavoué les valeurs et les principes de l'équipe et de ses grandes époques. Nous sommes passés des acteurs, qui étaient les artisans des différents exploits, à ceux plutôt préoccupés par des considérations personnelles et la plupart du temps extra-sportives. Ceux qui n'ont plus justement des liens de cœur avec la sélection. Le cas de Fabien Camus est suffisamment significatif. Pire que le refus de rejoindre la sélection et l'indifférence émise par le joueur à son égard, c'est la manière avec laquelle on avait géré cette affaire qui inquiète le plus. Dans leur immense majorité, ceux qui sont liés à l'équipe de Tunisie n'ont pas une idée suffisante de ce que doit représenter une sélection. Ces derniers temps, rien n'est plus comme avant au ‘'club'' de Tunisie et pour tout son entourage. Les grands hommes, les grands responsables, les grands joueurs figurent à quelques éléments près dans les livres de l'histoire. L'enlisement est collectif. Que ce soit sur le plan de fiabilité sportive, ou d'ordre structurel, la sélection n'a plus la même identité, encore moins la même adresse. Elle a beaucoup perdu de sa crédibilité et s'est contentée tout au long des dernières années de faire de la simple figuration dans les différentes épreuves dans lesquelles elle était présente. Rien que pour la Coupe d'Afrique des Nations, elle n'a point réussi à atteindre le carré d'as. Alors que dans le passé, ce n'était qu'une simple évidence. Qu'en est-il aujourd'hui du groupe actuel? De Kasperczak et de ses joueurs? Même s'ils continuent à être quelquefois la cible de critiques, il y a de ces joueurs qui retiennent l'attention et dont le nom résonne tellement fort qu'ils sont capables à tout moment de faire la différence. Un déficit de régulation D'ailleurs, on n'a jamais cessé de penser que les possibilités et les limites de la sélection sont en elle. Comme toujours, elles tiennent à l'adaptation au contexte dans lequel elle se trouve. Mais aussi et surtout à travers la présence de joueurs d'exception. Ceux qui ont le pouvoir et l'art d'être là, au bon moment et au bon endroit. Nous avons passé l'actuelle équipe nationale au scanner des anciens sélectionneurs. Ceux qui ont réussi et ceux qui ont échoué. De Ameur Hizem à Mrad Mahjoub, en passant par Abdelmajid Chetali, Taoufik Ben Othman et Mokhtar Tlili. Une pléiade de techniciens qui, chacun à sa manière, ont connu des fortunes diverses en sélection. De par leur expérience et tout ce qu'ils ont pu y vivre et connaître, ils sont en mesure de porter un jugement averti, et surtout responsable sur l'équipe actuelle, sur ses prérogatives et ses chances aussi bien en Coupe d'Afrique qu'en Coupe du monde. En tout état de cause, et à travers les commentaires et les avis des anciens sélectionneurs, nous constatons que par rapport au système de jeu et des schémas tactiques préconisés par Kasperczak lors des dernières prestations, des associations mises à l'occasion, la sélection laisse entrevoir de façon générale certains motifs de satisfaction. Dans certaines phases de jeu abouties, les joueurs donnent l'impression de respirer le même football, la même ligne de conduite, avec des principes collectifs et facilement identifiables. En même temps, l'on n'hésite pas à déduire, dans les propos des différents intervenants, la présence au sein de l'équipe de joueurs ordinaires, ou presque, ceux aussi qui ont beaucoup perdu de leur éclat au point qu'ils n'arrivent plus à soutenir le rythme imposé. De notre côté, nous pensons qu'il y a un décalage entre ce qui est présenté et ce qui est souhaité. Certaines défaillances, pas encore comblées, participent au développement d'un certain malaise au sein de l'équipe. Nous sommes conscients du fait que le football est aussi fait d'erreurs et de maladresses parfois inévitables, mais tous les manquements ne peuvent constituer une excuse à certains dérapages. Plus que des histoires de résultats ou de rendement sur le terrain, l'évolution de la sélection offre encore les contours de plusieurs interrogations. La sélection a quelque peu progressé, mais elle devrait le faire encore davantage avec les moyens et les arguments les plus adéquats et les plus convaincants.