Pour l'ancien DTN, Mahmoud Bacha (2008-2009), le bureau fédéral doit soutenir à fond le projet du titulaire du poste en lui assurant le maximum de moyens financiers et logistiques «Il faut valoriser réellement la fonction de directeur technique national. Du moment qu'on lui fait confiance, qu'on s'accorde sur la viabilité de son projet, il faut lui assurer les moyens financiers et logistiques indispensables pour la réussite de son programme. C'est ainsi qu'il doit choisir souverainement la composition de la totalité de son staff, sauf le poste de sélectionneur de l'équipe nationale «A» qui est du ressort de la Fédération après aval du ministère de tutelle. Je voudrais attirer l'attention sur un point sensible, celui du salaire d'un DTN qui peut paraître humiliant, de toute façon inférieur à celui perçu par beaucoup d'entraîneurs de la Ligue 2. Il ne touche même pas six mille dinars et ne bénéficie d'aucun avantage. Un adjoint à l'Espérance de Tunis gagne davantage. Et dire qu'on appelle pompeusement notre DTN : «Monsieur Football». Pourquoi voudriez-vous qu'il soit disposé à un tel sacrifice alors que le football brasse un argent fou, touchant aussi bien les joueurs que les entraîneurs. Un jour, alors que j'étais encore DTN, le dossier du directeur technique des jeunes de l'Etoile Sportive du Sahel, le Français Jacky Duguépéraux, qui avait également été entraîneur de l'Espérance de Tunis, était tombé entre mes mains. En découvrant qu'il touchait un salaire de 14.500 euros. J'ai ressenti comme un choc terrible. J'étais de suite rentré chez moi, dépité en pensant au salaire que je touchais. En fait, durant mon passage à la tête de la direction technique de la FTF pour une année et demie en 2008-2009, j'ai bénéficié d'une liberté totale lorsque Tahar Sioud présidait la Fédération. Ce n'est qu'avec l'avènement de Kamel Ben Amor que les interventions avaient commencé. J'ai privilégié un travail d'équipe, convaincu que chacun peut assurer un précieux apport. J'ai multiplié à cet effet les réunions avec le staff de la DTN et élargi la concertation aux entraîneurs des clubs. Il est primordial de tenir des séminaires pour évaluer la situation de notre football. «D'autres chats à fouetter» Parfois, les rapports furent conflictuels entre le DTN et le sélectionneur de l'équipe «A». Pourtant, le DTN a suffisamment de prérogatives et de chats à fouetter comme on dit pour aller fourrer le nez dans les affaires du sélectionneur national. D'ailleurs, dans ses recommandations, la Fédération internationale (Fifa) interdit toute immixion dans la gestion de la sélection «A». Du temps de Mahfoudh Benzarti, DTN, et Youssef Zouaoui entraîneur national, cette confusion s'était produite. Elle est générée à mon avis par le monde administratif. Le Français Roger Lemerre venait dans mon bureau un quart d'heure après un match de l'équipe de Tunisie pour me dire qu'il était à ma disposition qu'on pouvait discuter du match. J'ai accompagné la sélection nationale en coupe d'Afrique des nations 2008, et il n'y eut aucun problème avec le staff technique. La fonction de DTN a été instituée par décret présidentiel qui en a fixé les prérogatives. La Fifa verse une enveloppe de 250 mille dollars pour la promotion de cette fonction à travers le monde. «L'expérience des anciens DTN» A un moment donné, il y eut une direction technique nationale à deux tête (Kamel Kolsi et Youssef Zouaoui), mais cette expérience a fait long feu. Depuis ma sortie, on n'a fait appel à mes services qu'une ou deux fois. Et encore, cela a été fait sur insistance de la Confédération africaine dont je suis un instructeur. Chaque nouveau dépositaire de cette fonction ignore complètement ses devanciers dont l'expérience peut pourtant s'avérer très utile. Hormis feu Ahmed Ammar, qui n'est plus de ce monde, chacun des nombreux DTN qui se sont succédé à la FTF peut toujours servir ne serait-ce qu'à titre de consultation : les Chedly Ben Slimène, Mahfoudh Benzarti, Youssef Zouaoui, Mrad Mahjoub, Abdelmajid Chetali, Ameur Hizem, Hassen Malouche et moi-même.