En 1984, aux Jeux de Los Angeles, la Marocaine Nawal El Moutawakel devient la première femme arabe, africaine et musulmane championne olympique grâce à une large victoire sur 400 m haies, en 54''61; depuis, la femme arabe ne cesse de montrer l'étendue de son talent sur les terrains sportifs mondiaux. Flash-back sur les épopées sportives des femmes arabes. En 1984, aux Jeux de Los Angeles, la Marocaine Nawal El Moutawakel devient la première femme arabe, africaine et musulmane championne olympique grâce à une large victoire sur 400 m haies, en 54''61; depuis, la femme arabe ne cesse de montrer l'étendue de son talent sur les terrains sportifs mondiaux. Flash-back sur les épopées sportives des femmes arabes. En 1991, l'Algérienne Hassiba Boulmerka, née le 10 juillet 1968 à Constantine, remportait une historique — mais ô combien dérangeante — victoire dans le 1 500 m aux championnats du monde d'athlétisme de Tokyo. Lorsqu'elle rentra à Alger, elle fut accueillie en héroïne nationale, mais celle qui représentait un modèle pour les femmes arabes désireuses de sortir de leur carcan fut condamnée par les fondamentalistes islamistes et dut s'installer en Europe pour s'entraîner. Lors de la finale du 1 500 m aux Jeux olympiques de 1992 à Barcelone, la Russe Lyudmila Rogacheva imposa une cadence infernale aux autres concurrentes, les distançant toutes... à l'exception de Hassiba Boulmerka. A deux cents mètres de l'arrivée, l'Algérienne dépassa la Russe, s'envolant vers la victoire. Hassiba Boulmerka compta ensuite parmi les premières personnes à être élues à la commission des athlètes du Comité international olympique et présente dans son riche palmarès deux titres de championne du monde (à Tokyo en 1991 et à Göteborg en 1995), une médaille de bronze aux Mondiaux de Stuttgart en 1993 et une médaille d'or en Coupe du monde à Londres en 1994. Mais pour plusieurs observateurs, Hassiba Boulmerka restera à jamais le symbole de la sportive combattante et défenseur des droits de la femme face à l'obscurantisme qui menaçait la femme algérienne durant les années noires. La femme qui a ouvert les portes Mais avant Hassiba la guerrière, comme aiment la surnommer ses sœurs d'armes, on ne peut pas passer sous silence Nawal El Moutawakel, la « petite Nawal», comme la surnommaient affectueusement ses coéquipiers et entraîneurs. Née le 15 avril 1962 à Casablanca, la plus célèbre des sportives arabes entre dans l'histoire, lors des JO de Los Angeles en 1984, comme la première femme arabe, africaine et musulmane à remporter une médaille d'or en pulvérisant en même temps le record d'Afrique du 400 m, du 400 m haies en 54''61. Depuis, la plus grande athlète arabe de tous les temps a brigué plusieurs postes prestigieux dans les instances sportives : en 1995, elle a été élue membre du comité exécutif de la Fédération internationale d'athlétisme amateur (IAAF), avant d'être désignée vice-présidente de cette fédération. En 1998, elle est devenue membre de Comité international olympique (CIO). En 1999, elle est désignée membre de la commission CIO 2000, dont la mission consistait à préparer et à proposer toutes les recommandations, avant d'être choisie en août de la même année, par le Comité exécutif du Comité International Olympique (CIO) comme membre de la Commission 2000, dont la mission a été de formuler des recommandations concernant les changements des structures, de l'organisation et des statuts du CIO. Ensuite, la championne olympique marocaine a été désignée en 2005 membre de la commission de coordination des JO-2012. Janvier 2007, elle a été nommée vice-présidente de la Fédération royale marocaine d'athlétisme (FRMA). Le 7 août 2008, elle a été nommée membre de la commission exécutive du Comité international olympique (CIO). En juillet 2004, elle a été présidente de la commission d'évaluation du CIO pour les Jeux olympiques 2012 attribué à la ville de Londres. Et au début de cette année (le 13 janvier 2010), Nawal a été nommée présidente de la commission de coordination des Jeux olympiques d'été de 2016. Toutefois, la grande Nawal ne s'est pas contentée uniquement d'une carrière sportive, en août 1997, feu le Roi Hassan II la nomme secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires sociales, chargée de la jeunesse et des sports, poste qu'elle a conservé jusqu'en mars 1998. Et le 15 octobre 2007, elle a été nommée ministre de la Jeunesse et des Sports pour être remplacée par Moncef Belkhayat le 29 juillet 2009. Une autre athlète arabe a marqué aussi de son empreinte l'histoire de l'athlétisme et du sport mondial. En 1995 aux championnats du monde d'athlétisme de Göteborg (en Suède), la Syrienne Ghada Shouaa (née le 10 septembre 1972), apparut au premier plan de la scène internationale en remportant le titre d'heptathlon avec une confortable avance sur Svetlana Moskalets. La saison suivante, elle remporta à nouveau le meeting de Götzis. Puis à Atlanta, elle confirma son statut en donnant à la Syrie sa première médaille d'or. La Tunisie : une pépinière de championnes En Tunisie, les femmes sportives ont toujours donné satisfaction et montré l'exemple aux femmes de la région. Tout le monde se souvient de la nageuse Sinda Gharbi aux Jeux méditerranéens ainsi que de la présence de la tenniswoman Sélima Sfar sur les courts des Grands chelems et le circuit WTA. Notre pays a offert aussi les trois premières femmes arabes en sport mécanique branche "rallye tout-terrain", à l'instar de Henda Chaouch, Nadia Gamoudi et Abla Lassoued qui conduit aussi les monstres des mers, ces powerboats, navires offshore. Côté avenir, le sport féminin s'annonce prometteur avec des jeunes filles déjà championnes à l'échelle internationale, à l'image de Azza Besbès (née le 29 novembre 1990), qui, en 2009, a remporté la troisième place au sabre féminin individuel à l'occasion de la coupe du monde junior tenue à Dormagen (Allemagne), devenant la première sabreuse tunisienne, africaine et arabe à remporter une médaille dans une telle compétition. Et Ons Jabeur (née le 28 août 1994), finaliste du tournoi junior 2010 de Roland- Garros. Sans oublier Dhouha Ben Othmane qui a remporté la médaille d'or de la catégorie des -55 kg, lors de la première journée des 7es Championnats du monde universitaires de karaté, organisés à Podgoriga (Monténégro), du 13 au 19 juillet 2010. Assurément, le sport féminin arabe représente un grand réservoir de médailles. Seul bémol, c'est que la plupart des championnes arabes distinguées à l'échelle mondiale sont issues de la région du Maghreb (Maroc, Algérie et Tunisie), alors que sous d'autres cieux du monde arabe, il y a encore du chemin à faire.