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Chacun pour soi
Point de Mire
Publié dans La Presse de Tunisie le 23 - 10 - 2016


Par Abdelhamid GMATI
En observant la scène publique, les événements, les déclarations, les actes des uns et des autres, on a l'impression que tout est normal, chacun ayant ses propres préoccupations, chacun agissant à sa guise, chacun s'octroyant une part de pouvoir ou aspirant à y accéder. Voyons cela de plus près.
Une émission de télé, relatant le drame d'une jeune fille de 18 ans, victime de viols répétés depuis l'âge de 14 ans de la part de proches, a provoqué de vives réactions de nombreux Tunisiens qui se sont exprimés sur les réseaux sociaux et les médias, condamnant l'animateur qui avait fait la morale à la victime, l'accusant « d'être, en partie, responsable de sa situation, étant donné qu'elle s'est présentée à l'émission «enceinte et sans contrat de mariage». Et de lui proposer d'épouser son violeur, ce qui est prévu par l'article 227 du Code pénal. L'émission a été suspendue pour trois mois par la Haica. Les contestataires n'ont retenu que ce qu'ils ont voulu. Ils ont « oublié » le fond du problème : l'identification des violeurs et leur poursuite devant les tribunaux. Ainsi, de graves agressions sexuelles n'ont aucune conséquence et seule la victime est culpabilisée.
La loi de finances 2017 passionne beaucoup de monde et surtout les corporations qui, toutes, la rejettent, du moins pour les dispositions qui les concernent. On sait que l'Ugtt a rejeté la proposition du gouvernement de surseoir aux augmentations de salaires et qui, tout en déclarant être favorable au dialogue, lance un mot d'ordre à la mobilisation. « La centrale patronale refuse la proposition relative à l'instauration d'une contribution exceptionnelle des entreprises au titre de l'année 2017, sous sa forme actuelle. Nous sommes prêts à faire des sacrifices, mais à des taux qui ne menacent pas la survie des entreprises ». C'est ce qu'a déclaré Ouided Bouchamaoui, présidente de l'Utica. Pourtant, le projet de loi de finances 2017 prévoit une contribution exceptionnelle additionnelle de 7,5% sur les bénéfices des entreprises, avec un montant minimum de 5.000 dinars. C'est-à-dire que s'il n'y a pas de bénéfices, il n'y a pas de contribution. Donc rien qui puisse menacer la survie des entreprises. Mais chacun comprend ce qu'il veut.
Les avocats sont heureux de la réussite de leur grève. Eux aussi rejettent les dispositions de la loi de finances qui les concernent. Radhia Nasraoui, avocate et présidente de l'Organisation contre la torture en Tunisie, a indiqué, vendredi dernier, en marge de la grève générale des avocats, qu'une proposition de désobéissance civile circule parmi les grévistes. Mais il semble qu'il n'y a pas unanimité. Pour l'avocate et députée Bochra Belhaj Hmida : «En tant que citoyenne, avocate et femme politique indépendante, je suis pour la justice fiscale entre citoyens, d'une part, et entre avocats, d'autre part. La facturation est seule garante de cette valeur tant revendiquée par tous et, notamment, le Quartette qui s'est vu octroyer le prix Nobel de la paix. Les propositions des uns et des autres ne m'ont pas convaincue et n'ont pas convaincu les contribuables dont les impôts sont retenus à la source». Les médecins dentistes, eux aussi, opposés aux dispositions les concernant, ont choisi de porter le brassard rouge en signe de protestation. Les magistrats, eux, se préoccupent de l'élection du Conseil supérieur de la magistrature qui aura lieu aujourd'hui. Les automobilistes s'inquiètent de l'augmentation du prix de la vignette et s'interrogent sur les prix des carburants.
Les partis politiques, y compris ceux participant au gouvernement, ne disent mot à propos de la loi de finances. Il faut dire qu'ils ont d'autres préoccupations. Nida Tounès connaît crise après crise; Machrou Tounès, lui-même issu d'une scission d'avec Nida, est aussi secoué par des dissensions suite à l'exclusion, par ses collègues du parlement, de Walid Jalled du groupe parlementaire du parti pour violation du règlement intérieur. Et le parti destourien, présidé par Abir Moussi, a décidé d'exclure son secrétaire général Hatem El Amari.
Pendant ce temps, la réalité des choses est autre. Les forces de l'ordre ne cessent de traquer les terroristes, de déjouer des plans d'attentats, de débusquer des cellules dormantes. Les douaniers font la chasse aux contrebandiers, mettant parfois leur propre vie en danger. Le gouvernement multiplie les mesures pour renflouer les caisses de l'Etat et se démène pour intéresser les investisseurs nationaux et étrangers.
En fin de compte, le pays va mal. Mais là où il faudrait une mobilisation générale et une unité nationale sans faille pour redresser la barre, c'est plutôt le «chacun pour soi» qui prévaut.


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