Les spécialistes et responsables du secteur de l'artisanat et de la mode tentent d'évaluer les vingt dernières années de la Khomsa... Le concours national « Khomsa d'Or », dont la 19e édition est annoncée pour le 16 mars prochain, a été le sujet d'un colloque national organisé hier par l'Office national de l'artisanat à la galerie dudit office à Denden. Un nombre important de jeunes et moins jeunes créateurs, chercheurs, modélistes, artisans ont participé à ce colloque, faisant part de leurs recommandations afin de rehausser l'événement à un palier supérieur. La ministre du Tourisme et de l'Artisanat, Salma Elloumi Rekik, a insisté dans son discours d'ouverture du colloque sur l'importance de la promotion et la préservation du patrimoine culturel tunisien avec toute sa diversité dans toutes les régions du pays. « L'artisanat est un secteur qui se caractérise par une grande capacité d'adaptation aux nouvelles tendances des marchés national et international de la mode grâce à l'innovation. Cette expérience du concours de la Khomsa d'or, organisé par l'Office national de l'artisanat depuis 1996 est une aubaine pour développer la création et le modélisme de l'habit féminin et masculin du quotidien et de soirée, et ce en s'inspirant de l'habit traditionnel et du patrimoine national tunisien. Elle représente aussi un rendez-vous pour la promotion de l'esprit créatif et innovant chez les jeunes créateurs et les professionnels de l'habillement », a-t-elle ajouté. Alors que la directrice générale de l'Office national de l'artisanat, Mme Asma Madhyoub, a dirigé le riche débat autour des possibilités d'améliorer le concours, le directeur de la recherche et de l'innovation, Jamel Riahi, a présenté l'évolution de la compétition depuis son lancement en 1996. De même, il a évalué le rayonnement régional et international de cet événement au profit des créateurs tunisiens qui y ont participé. Il a insisté sur la portée professionnelle et créative du concours qui fait la promotion des filières de l'artisanat en relation avec l'habillement, tout en faisant un usage intelligent du patrimoine national pour créer des habits de ville et de soirée. Des créations qui ont permis de revisiter l'habit traditionnel et de l'intégrer dans la mode actuelle en le modernisant. Vers l'internationalisation Jamel Riahi a précisé que depuis la 17e édition de 2015, on a opté pour des thèmes que les créateurs et modélistes doivent suivre dans leurs créations, une idée qui a poussé le niveau de compétition entre les différents créateurs. Riahi a précisé que jusque-là, on n'a pas enregistré une réelle exportation de ces créations, sauf que certains professionnels ont pu participer à maintes manifestations régionales et internationales, ce qui leur a permis de connaître le un succès lors des défilés et plusieurs sollicitations. Selon lui, il existe des problèmes avec la capacité de production limitée des créateurs tunisiens et avec la nature du marché international qui est en perpétuelle mutation. D'après la ministre du Tourisme et de l'Artisanat, Salma Elloumi Rekik, ce concours national de la Khomsa d'or a permis de réaliser plusieurs objectifs dont le lancement d'une nouvelle génération de créateurs, investisseurs et promoteurs dans le domaine de la mode, outre l'installation d'un premier noyau de la mode tunisienne en se basant sur le patrimoine culturel et civilisationnel tunisien. Elle a, d'autre part, affirmé qu'après vingt ans et 18 éditions de la « Khomsa d'or », il est temps d'effectuer une évaluation du travail élaboré jusque-là afin de le promouvoir et d'internationaliser son rayonnement. Débattant les possibilités d'amélioration du concours « Khomsa d'or », plusieurs créatrices et créateurs, ainsi que des modélistes et professionnels, ont insisté sur le devoir de promouvoir le « hand made » et de faire participer davantage le secteur privé. A rappeler que le thème de la 18e édition était la « jebba », le « caftan » et le « minten » pour l'habit traditionnel de ville, alors que les créatrices et créateurs de l'habit féminin de soirée s'était inspirés de la « mélia ».