Par M'hamed JAIBI Malgré la fronde diversifiée qu'il affronte depuis le dépôt du projet de loi de finances 2017, le gouvernement Chahed a su introduire une ambiance d'action et de concertation laborieuse autour de son programme de sauvetage du pays. Certes, dans la foulée des débats parlementaires et des contestations catégorielles, les critiques sont multiples et contradictoires, provenant de divers acteurs de la vie nationale, mais le retour de dynamisme et la présence scénique du gouvernement suscite la réflexion et réactive l'espoir de lendemains meilleurs. Au même moment, la dynamique de concertation et de convergence portée par le pari sur le consensus fait autour du gouvernement d'union nationale opère et fédère. Un gouvernement de sauvetage solidaire qui s'active à rapprocher les points de vue et les démarches pour donner toutes ses chances à une synthèse d'intérêt national. Sinon la crise multiforme que vit le pays risquerait le blocage total doublé d'une inévitable austérité à laquelle s'obligeraient, contraints, tous les Tunisiens. Il ne s'agit nullement pour les acteurs du débat national de relater les termes d'une impasse prédestinée, mais d'appeler toutes les parties prenantes à la pleine responsabilité. L'intérêt national appelle au secours et le gouvernement a choisi de préférer engager une solution imparfaite qui garde l'espoir ouvert et le sauvetage possible. Et les députés ont répondu présent à l'appel du débat et de la réflexion. N'est-il pas meilleur d'opter collégialement pour un débat de fond, certes contradictoire, tout en forçant le pas en matière de lutte contre la corruption, l'évasion fiscale et la contrebande ? Là où se cachent les véritables ressources qui pénalisent l'Etat. Les initiatives diverses lancées par le gouvernement d'union nationale montrent déjà la voie, et les grandes organisations socioprofessionnelles pourront aisément pousser davantage la machine dans cette direction, autant que la société civile. Afin que l'investissement revienne et que l'autorité de l'Etat et sa crédibilité rayonnent à nouveau dans un proche avenir. Grâce à une crédibilité retrouvée et aux arguments entendus de «l'exception tunisienne». Pourvu que ce sera chose faite à la faveur de la conférence internationale sur l'investissement.