Par Mouldi M'BAREK La formation professionnelle est, aujourd'hui, plus que jamais, un déterminant décisif dans le développement et le progrès des nations. Le pari sur le capital humain, sa constante valorisation et sa réhabilitation constituent les atouts de toute société dynamique et de toute économie soucieuse de sa pérennité et de son intégration réussie dans le mouvement de la mondialisation et de la globalisation des marchés. La formation professionnelle procède, en effet, du principe au nom duquel rien n'est désormais définitivement acquis. Elle implique un réapprentissage permanent et un recyclage continu des connaissances et du savoir acquis. Elle est de ce fait le corollaire direct du concept de l'apprentissage tout au long de la vie. Ces principes et ce concept répondent à une double exigence : une intégration plus poussée des ressources humaines dans le marché du travail, d'une part, et une plus grande employabilité de ces dernières, d'autre part. Il s'agit rien de moins que de mieux répondre aux besoins en constante évolution de l'entreprise et du tissu productif. Le système de formation professionnelle performant est, à cet égard, non seulement un excellent vecteur de la création d'emplois, mais il est aussi un puissant catalyseur de la compétitivité de l'entreprise. Les économies les plus avancées l'avaient à l'évidence compris pour avoir depuis longtemps considéré la formation professionnelle comme étant un secteur aussi stratégique et vital que celui de l'éducation et de l'enseignement supérieur. Un enseignement aussi performant et excellent soit-il ne suffit pas, à lui seul, à façonner des têtes bien faites, tout au plus peut-il produire seulement des «têtes bien pleines». Et c'est à ce niveau que réside l'apport capital et décisif de la formation professionnelle. La plus-value que dégage cette formation, en rendant opérationnelles et fertiles les connaissances acquises, en les adaptant aux exigences de la sphère réelle de l'économie et de la société, est aujourd'hui ce qui différencie une société évoluée d'une autre qui l'est beaucoup moins. C'est là, à proprement parler, la quintessence même de l'approche tunisienne en matière de développement global et durable. Le pari fait sur l'homme et la réhabilitation de la formation jadis considérée comme étant la cinquième roue de secours, voire la voie de garage pour tous ceux qui quittaient prématurément l'école, ont dès l'aube du Changement constitué les axes majeurs de la vision du Président Ben Ali. Tout récemment encore, le rapport du Forum économique mondial de Davos vient de classer la Tunisie dans le peloton de tête du palmarès des économies mondiales les plus compétitives. De même, le Programme des Nations unies pour le développement relève, immanquablement, les progrès remarquables réalisés par la Tunisie en termes d'indice de développement humain (IDH). Le souligner est une manière de dire que ces performances sont incontestablement à mettre, foncièrement, à l'actif de la politique tunisienne de développement et de valorisation des ressources humaines. Si de surcroît la Tunisie a fait, de l'avis même des institutions financières et monétaires internationales, montre d'une forte résilience face à la plus grave crise économique qu'ait jamais connue le monde depuis celle de 1929, c'est bel et bien grâce tout naturellement à ses compétences. Tout naturellement, dans la mesure où la principale et véritable richesse de la Tunisie a été et demeure ses ressources humaines. Ce sont, à ce titre, la qualité des compétences tunisiennes et la performance du système de la formation professionnelle qui expliquent l'engouement des investisseurs étrangers pour le site tunisien alors même que les flux mondiaux d'IDE connaissent un sérieux repli. Le profond mouvement de réformes engagé par le Président Ben Ali à tous les niveaux n'a, de fait, d'autre objectif que celui de l'épanouissement des talents et des énergies créatrices au service de la Tunisie et de son rayonnement. Le programme présidentiel «Ensemble relevons les défis» vient, à cet égard, remarquablement appuyer le système de formation dans le sens d'une plus grande capacité à innover et d'une plus grande maîtrise des technologies avancées. L'ambition nationale de rejoindre le concert des pays développés, objectif majeur du programme du Président Ben Ali, est à ce prix.