Que de gâchis, que de matches ratés, que d'occasions manquées! Il y a forcément, aujourd'hui, un impératif qui pointe à l'horizon de plusieurs équipes. Celles notamment qui ne sont pas habituées à voir leurs chances de survie dans l'élite compromises aussi prématurément, essentiellement sous l'effet de la nouvelle formule de championnat. Cet impératif concerne leurs aptitudes à s'imposer conformément aux exigences des résultats qui se font de plus en plus pressants. Il est évident qu'un nouvel ordre s'impose, ne serait-ce que pour retrouver une certaine lisibilité aujourd'hui perdue. CAB, JSK, ESZ, dans la poule A, ASM, CSHL dans la poule B, ici et là, on aurait intérêt à revoir les paramètres de la vie sportive. En termes de résultats et d'efficacité ? Evidemment. Mais aussi et surtout de potentiel humain, notamment à l'approche du mercato et de la période des transferts des joueurs. D'une certaine culture de la durée et de la persévérance ? Encore davantage. L'impératif concerne aussi les alternatives et les solutions susceptibles de faire avancer les choses. D'une équipe à l'autre, le problème se situe au niveau du groupe, des individualités, des noms, des aptitudes et des compétences, des approches. Autant dire que ce qui a été entrepris jusque-là est loin d'être conforme aux exigences du moment. Il y a lieu, d'ailleurs, de s'interroger sur les raisons qui ont amené ces équipes à s'égarer, à divaguer, à se tromper de priorité. A perdre le cap. Et pourtant, elles l'ont fait et même au moment où elles devaient accéder à un nouveau palier, prendre une plus grande dimension. On a beau dire qu'une équipe avertie en vaut deux et que les tâtonnements du passé devaient servir de leçon, ou encore de garde-fou à de nouvelles dérives. On ne voudrait pas ici trop alourdir mais, sur les détails, il y a lieu de s'inquiéter à la vue de leur incapacité à se redresser, à se réhabiliter, à s'imposer. Elles ne sont plus les mêmes. Elles donnent l'impression de ne plus avoir les dispositions requises pour l'élite. Les véritables besoins et impératifs ignorés jusqu'ici, il est vrai parfois sous l'effet d'éléments extérieurs, ont fait que ces équipes ne se sont pas seulement trompées de priorité depuis le début de la compétition, mais aussi d'opportunité. Que de gâchis, que de matches ratés, que d'occasions manquées! Un avenir au conditionnel!... L'occasion aussi pour dire qu'on ne peut forcément se retenir devant le gâchis qu'une équipe comme le CA continue à se permettre. On ne saurait non plus s'empêcher de penser à tout ce qui aurait dû être réalisé. En football, il est souvent nécessaire de disposer de stratégies et d'idées bien élaborées. Cela s'inscrit dans la faculté de savoir gérer la compétition et ses exigences, optimiser les dispositions et les aptitudes de l'équipe. Histoire de pouvoir faire face aux défaillances qui se profilent. Une manière aussi de se montrer capable de contenir le doute et les passages à vide qui peuvent surgir à tout moment. L'exemple de Abdelkader Oueslati et son ego surdimensionné est significatif. Quel apport, quelle utilité, notamment par rapport aux privilèges dont il bénéficie ? Et il n'est pas le seul. D'autres joueurs sont aussi dans la même lignée et ne semblent pas encore prêts à se ressaisir. Ce qui nous semble, aujourd'hui, inquiétant, c'est qu'une équipe comme le CA est en train de perdre de plus en plus l'un des plus importants leviers qu'elle peut avoir sur le terrain : la créativité, l'épanouissement dans le jeu et la culture de la performance. Plus encore, on ne se soucie que très peu, sinon pas du tout de la relève et notamment des joueurs qui sont capables de remédier aux défaillances des titulaires, à tort ou à raison. Il faut dire que le cumul de défaillances et l'absence de solutions ont rendu l'équipe clubiste incapable de se construire à long terme un nouveau parcours, un nouveau destin. Désagréable, ennuyeux et intrigant, le jeu qu'elle développe n'offre pas vraiment le registre dans lequel les joueurs peuvent réellement s'exprimer, se revendiquer. Le constat est amer. A défaut de joueurs d'exception, le CA est plus que jamais dans l'obligation de chercher, aujourd'hui, sa force dans le collectif plus que dans les individualités. L'utilité plus que les noms. D'ailleurs, l'acte de remise en cause doit être avant tout un choix collectif. Il s'agit de revoir les diverses options techniques et la façon de penser le football tel qu'il doit être exprimé sur le terrain. Jusqu'à présent, il n'y a pas vraiment d'amélioration dans les formes et les formules de jeu. Les mêmes tendances, les mêmes restrictions. Chihab Ellili a vraiment du pain sur la planche. Maintenant, et tout en étant respectueux de ce que chacun des joueurs peut faire, le nouvel entraîneur clubiste devrait partir du principe selon lequel on ne peut être bon et performant que dans ce qu'on peut faire. Chacun doit apporter sa pierre à l'édifice.