Tous les superlatifs sont utilisés pour dénoncer ces soi-disant «leçons d'injustice». Pour les joueurs, les entraîneurs et les supporters, il est toujours très difficile d'accepter de perdre sur une erreur d'arbitrage. Causées par maladresse plus que par malhonnêteté, les bourdes d'arbitre sont nombreuses et ces erreurs de jugement ont un impact direct sur la marche d'une équipe. On crie au complot, on amplifie les raisons inavouées, on fustige l'arbitre tout en mettant en doute la bonne foi de celui-ci. Tous les superlatifs sont utilisés pour dénoncer ces «leçons d'injustice». Quand l'arbitre s'emmêle les pinceaux, l'intérêt n'est plus pour le jeu mais pour le «Je». Chacun y va de sa théorie du complot. Palabres et discussions futiles sont là pour étayer certaines thèses, nourrir certaines rancœurs et, au passage, régler un vieux compte, solder un contentieux, rendre la monnaie de sa pièce à un arbitre «coupable» il y a un temps d'une erreur d'appréciation fatale. C'est même devenu courant chez les clubs. Avant les trois coups de la saison, on adresse aux tenants et aboutissants de notre football (commission d'arbitrage, FTF et bureau fédéral) une liste d'arbitres aux «sifflets partisans-tendancieux», sorte de «persona non grata» dont les étiquettes de sympathisants à tel club leur colle à la peau comme un tatouage. L'erreur est humaine Il suffit, ainsi, d'une hésitation arbitrale avant de décréter un penalty pour crier haro sur ce dernier. Que l'arbitre ait vu juste ou qu'il se soit trompé, l'un des deux camps va s'offusquer et le referee va finalement payer (toujours seul au monde). On réclame justice et dans la majeure partie des cas, on arrivera tant bien que mal à déstabiliser l'homme en noir. Soit ce dernier sortira de ces gonds en distribuant les cartons (calmer les ardeurs d'après — coup), soit il tentera de «redistribuer» les cartes à la première tentative du club lésé quelques minutes auparavant. Bref, l'arbitre se retrouve toujours en pleine tranchée, sorte de chair à canon au centre du théâtre des opérations. L'arbitre n'a donc plus le droit de se tromper. Ne dit-on pourtant pas que l'erreur est humaine ? Il est donc logique qu'il en soit de même pour ce sport mythique qu'est le football. Penalties décrétés, hors — jeu signalé... Rien que chez nous, les trois premières rondes du championnat sont riches en erreurs d'appréciations. En ouverture de la compétition, l'Espérance s'est vu offrir un penalty inexistant par Walid Jeridi face à l'ASM (sans conséquences). Le Stade Gabésien, quant à lui, a été privé de la même sentence face au CSS. Haïthem Guirat n'y a vu que du feu et les Clubistes Sfaxiens ont finalement gagné. La journée d'après, les arbitres ont globalement vu juste. Une seule erreur est à signaler. Le CA a ainsi été privé d'un penalty face à l'Olympique de Sidi-Bouzid. Youssef Sraïri en a décidé ainsi. Enfin, récemment, lors de la troisième journée, trois erreurs sont à pointer du doigt. Tout d'abord, à Radès où l'assistant de Saïd Kordi a signalé une position de hors-jeu inexistante alors que l'attaquant de la JSK filait droit au but. Puis, à Sfax, Wassim Ben Salah a décrété un penalty imaginaire (3e but du CSS), annihilant de facto les derniers espoirs de l'EGSG. Enfin, à Ben Guerdane, Nasrallah Jaouadi a fait fort. Il n'a pas administré de carton au keeper Naceur Chaâbane suite à sa violente charge à l'encontre de Mbarki. Puis, a accordé un penalty contestable à l'Espérance, quoique les avis soient partagés. Voilà pour ce premier «jet» des bourdes monumentales de nos hommes en noir. L'on est, cependant, encore loin des «quatre «gags» légendaires qui ont défrayé la chronique de la sphère footballistique mondiale. Rappelez-vous ces «Mains de Dieu» qui ont laissé les puristes aphones. Maradona a ainsi rendu célèbre notre compatriote Ali Ben Naceur. Thierry Henry a révélé à la planète foot l'arbitre suédois Martin Hansson. Et enfin, après la main victorieuse du Cairote Mohamed Fadl face à l'EST (en match aller comptant pour la demi-finale de la Ligue des champions 2010), le Nigérian Eneramo lui a rendu, au retour, la monnaie de sa pièce. «Le coup droit» magistral de Michael a même été choisi en tant que deuxième plus beau but marqué de la main de toute l'histoire du football. Notons au passage qu'outre le «Pibe de Oro», le classement du «Best off» des buts de la main comporte de grands noms à l'instar de Messi, Raoul Gonzales, Ruud Van Nistelroy, Sergio Ramos et le carioca Luis Fabiano. Les champions en titre sont aussi des virtuoses de la triche !