Les plages tunisiennes sont confrontées depuis le début du mois de juin à une prolifération inhabituelle de méduses, un phénomène qui, selon les spécialistes, survient cette année bien plus tôt que d'ordinaire. Alors que leur apparition se produit généralement à la fin du mois d'août ou au début septembre, ces animaux marins ont envahi plusieurs zones côtières tunisiennes dès les premiers jours de l'été. Intervenant ce vendredi sur les ondes de Mosaïque Fm, l'expert en biologie marine Yassine Ramzi Essaghair a expliqué que cette arrivée précoce des méduses est liée à des changements significatifs dans l'écosystème de la mer Méditerranée, notamment l'augmentation continue de la température de l'eau, qui serait aujourd'hui parmi les plus élevées au monde. Cette hausse thermique favorise directement la reproduction et la croissance des méduses. Par ailleurs, la pollution marine, en nette augmentation sur certaines plages tunisiennes, fournit un environnement nutritif particulièrement favorable à leur développement. Les déchets organiques et autres formes de pollution deviennent une source de nourriture abondante pour ces espèces, accélérant leur multiplication. L'expert souligne en outre que la surpêche joue un rôle clé dans cette prolifération. Certaines espèces de poissons qui se nourrissent naturellement de méduses sont désormais rares, leur population ayant fortement diminué sous la pression d'une pêche excessive. Dans ce même cadre, Essaghair a ajouté que deux types de méduses sont actuellement observés sur les côtes tunisiennes. L'une, de grande taille et de couleur bleue, impressionne par son apparence, mais est inoffensive. L'autre, plus petite, possède une piqûre douloureuse provoquant une sensation de brûlure sur la peau. En cas de contact avec une méduse, il est conseillé d'éviter de frotter la zone touchée avec du sable. Il faut plutôt rincer la peau à l'eau de mer, retirer avec précaution les filaments urticants collés à l'épiderme, et, en cas de réaction sévère, se diriger sans délai vers la pharmacie ou un poste de secours.