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Il est urgent de faire des rattrapages en se consacrant à l'essentiel !
Tribune
Publié dans La Presse de Tunisie le 21 - 01 - 2017


Par Dr Rejeb Haji*
« Il est des forçats que l'on aime, des assassins que l'on caresse. Mais quand
le crime porte atteinte à la dignité humaine, infeste un peuple, pourrit sa loyauté, il n'est pas de pardon» (Jean Giraudoux)
A chaque jour suffit sa peine, cela n'en finit plus. Notre bateau commun à la dérive n'est plus en état de naviguer dans une mer de difficultés. Il ne sait plus quelle est la bonne voie à emprunter. Les vents s'acharnent sur lui de toutes parts, des sit-in, des protestations et des grèves. La mer est houleuse et le gouvernail tient encore avec peine. Des gouvernants, aux abonnés absents, ont peur d'affronter la réalité en face et de nous expliquer leurs projets, s'ils en ont. A peine arrivés, certains incapables devraient déjà repartir. A la recherche du paraître, du scoop et profitant des hésitations des néophytes au pouvoir, certains politicards s'attachent au superflu et s'identifient comme des messies et des sauveurs miraculeux. Il est vrai que, ces dernières années, une nouvelle classe politique a vu le jour. En fait, une résurgence issue du passé étudiant. Elle garde encore des comportements comparables à ceux où elle était sur les bancs des facultés, où la contestation et la protestation étaient le vécu et le quotidien. Ils oublient souvent qu'aujourd'hui, à la suite de la mondialisation et de ses effets pervers, les choix de leur propre devenir leur échappent. Il est faux, absurde même, de dire que rien n'a été fait durant les années où Bourguiba dirigeait le pays et s'identifiait à son destin.
La Tunisie a progressé mais pas assez vite dans certains domaines. Des générations ont fait des impasses et cru que l'on pourrait attendre. « Tous président ! » pourquoi pas, se disent les nouveaux venus à la politique puisque des condamnés à la prison ont trouvé leur liberté, se sont enrichis et se sont trouvés même à la tête de l'Etat. Le dernier exemple incitateur qu'il faut traiter avec mépris est celui d'un ancien Premier ministre qui ose se gargariser de propos tels que l'un de ses acolytes voulait empoisonner Bourguiba pour conquérir le pouvoir. Celui qui les a fait naître en politique, qui les a couverts de sa protection des années durant et qui a construit un Etat moderne méritait pour eux un poison venant d'Italie ! L'indécence des propos de ce conférencier de circonstance choqua d'ailleurs l'assistance. Le mentir-vrai se propage partout dans notre pays, d'où un appel urgent à ouvrir les archives ou ce qu'il en reste, pour en finir avec les flots de mensonges, couverts par la liberté de la presse que le choc révolutionnaire du 14 janvier a permise. Concourir alors pour un poste ministériel est devenu pour les politicards une légitimité. Peu importe l'idéologie tant de fois proclamée, l'heure est au placement dans le giron de la gouvernance du pays. Malgré leur échec patent et sans précédent dans les dernières élections législatives, ils proclament qu'ils ont encore un rôle à jouer. Des partis sans lendemain et des associations sans contrôle, nés depuis la révolution, empoisonnent l'environnement politique et empêchent l'apparition d'une clarté dont le pays a grand besoin. Ils deviennent les lieux des règlements de compte, de légitimation, voire de la recherche de l'absolution de l'opinion publique. Le lobbying de tout bord s'est implanté, au grand jour, dans nos murs pour défendre ses intérêts et s'adjuger une part du gâteau. Heureusement que sous la houlette d'un président infatigable, encore crédible et dont la voix est encore audible, interpelle le monde, à la recherche d'investisseurs, le pays continue à espérer et à s'attendre à des jours meilleurs.
Pour cela, il faut que la diplomatie parallèle cesse. Même l'ARP et les partis politiques s'y mêlent. Pour la première dont le rôle est en priorité de légiférer et de contrôler l'exécution de la loi, tandis que pour les seconds, ils sont trop nombreux et beaucoup plus habitués au langage de la rue. Tous doivent se restreindre chacun à sa mission et ne plus entraver les efforts des professionnels. Ces derniers continuateurs d'une politique clairvoyante reconnue et respectée dans le monde entier et dont feu le président Habib Bourguiba a été l'instigateur. Notre pays a besoin de sérénité. S'il a choisi l'ouverture sur le monde extérieur, aucune instance, quel que soit son soutien, ne doit battre en brèche nos lieux de souveraineté. Il faut veiller à sauvegarder notre indépendance. A l'heure où des colloques, des séminaires, des ateliers et autres manifestations se multiplient depuis la révolution avec des partenariats et des fondations étrangères dont l'intervention ne fait qu'ajouter à la brouille que traverse le pays, il est légitime de se poser la question du contrôle pour garantir la transparence et la crédibilité. En ces lieux «soudoyés» dits de réflexion où, paraît-il, on intervient sans tabou, on déballe nos insuffisances et notre incapacité à résoudre nos propres problèmes. Pour une poignée de dollars, le rapport de la Banque mondiale « La révolution tunisienne inachevée » n'a-t-il pas été en grande partie l'œuvre d'universitaires tunisiens ? En ce nouvel an puissent les dirigeants écouter ou lire ce que la société civile leur propose pour aider le pays à sortir de la crise. Cette crise qui sera accentuée à l'évidence par un environnement international aléatoire et incertain dont les prémices se font jour. A citer l'élection de Trump et ses mystères, le brexit et ses exigences, la montée des extrémistes et son danger, le terrorisme et sa propagation, les élections en Europe et leur incertitude, la montée du chômage et ses répercussions, les droits de l'Homme et leur déphasage, la sécurité et son coût, l'école et sa crise, le politique et sa primauté, les géants de la nouvelle économie, Google, Facebook et leurs investissements sans limite, la course sans merci à la technologie...Bref une angoisse aux origines multiples. Face à ce nouveau monde, difficile de savoir aujourd'hui où l'on va. Les vœux ne sont pas satisfaits. La colère ne cesse de monter et la révolte gronde. Les pamphlets au vitriol diffusés par des forces réactionnaires, bien décidées à la conquête du pouvoir, ont rendu le spectacle politique chez nous monstrueux. Comment expliquer alors que des jeunes, à la fleur de l'âge, répondent aux ordres de barbares qui ne plaident que pour tuer autrui ? Quelle attitude à prendre pour leur retour au bercail ? Le pire est évidemment possible. Le futur n'est jamais écrit à l'avance. Il sera ce que nous en ferons. Le virage à prendre est celui de l'écoute et du partage. Sommes-nous devenus un pays surendetté donc pauvre et perdu où tout serait à vendre ! J'ai puisé dans plus de deux décennies de parcours au service de l'Etat et aux côtés de Mohamed Sayah, un homme loyal et perspicace, des propositions que j'ai formulées tout au long de mes écrits pour faire un appel au débat et pour résister aux faiseurs de ministres ! La Tunisie a de tout temps figuré dans le concert des grands par l'indépendance de ses choix et la qualité de son élite. Sans négliger de la gravité de la situation, ni des handicaps qui sont les nôtres, plus que jamais il faut barrer la route aux imposteurs et corriger le parcours d'une révolution sans égal dans l'Histoire du monde. Il est urgent aujourd'hui de faire des rattrapages et de se consacrer à l'essentiel. A notre siècle, celui de la révolution numérique, la presse et la démocratie doivent faciliter les débats, débusquer les intentions et lever les voiles qui servent à nous cacher l'avenir. Serons-nous à nouveau au rendez-vous de l'histoire ? Saurons-nous nous montrer dignes de ces martyrs qui ont succombé pour qu'on puisse s'épanouir dans une Tunisie viable et agréablement vivable ? Du plus profond de moi-même, j'ai la conviction que le choix d'une nouvelle ambition collective se fera un jour par le retour aux urnes, pour conduire à la conquête économique, dans ce siècle effrayant et magnifique.


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