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La démocratie sociale, pourquoi pas !?
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 02 - 07 - 2013


Par Rejeb HAJI
«Un pouvoir ne peut être considéré comme pleinement démocratique que s'il est soumis à des preuves de contrôle et de validation à la fois concurrentes et complémentaires de l'expression électorale». (Pierre Rosanvallon)
A lire les journaux ou regarder les programmes de télévision, aucune nouvelle réconfortante ne se dégage pour créer l'enthousiasme et raviver l'espérance. Cette flamme, exprimée maintes fois durant les moments difficiles, au cours de l'histoire millénaire de notre pays, est en voie d'être éteinte dans les méandres de la politique. A l'heure où notre pays est soumis à des soubresauts, venant de l'intérieur et de l'extérieur, on se gargarise ici et là, de phrases ronflantes pour être perçus, sous les feux de la rampe, comme étant des acteurs de tout changement possible. Certains irresponsables, qui ont servi la dictature éhontée de ces dernières décennies, n'arrêtent pas de courir derrière les médias pour se faire valoir, alors qu'ils ont échoué dans toutes les missions dont ils ont eu la charge. Croyant encore en leur étoile, alors qu'ils étaient les fossoyeurs de l'histoire de générations entières, ces lascars sans envergure, connus souvent pour leurs volte-face, prêchent de nouveau pour réhabiliter leur paroisse. Qu'ils assument leur passé ! Agir à la hussarde avec de faux calculs et à courte vue, tel est le chemin emprunté par des politicards de dernière génération, souvent un ramassis de vieux idéologues dépassés par le temps. Ils prétendent parler au nom du peuple. A se demander enfin de quel peuple s'agit-il et dans quel cadre le font-ils? Ce bon peuple, à qui la révolution a redonné sa dignité et sa fierté, évaluera de lui-même leurs comportements. Il saura, le moment venu, choisir à qui transmettre le flambeau pour édifier la société apaisée de sa révolution. La crise de confiance entre les élus et leurs représentants avec la multiplication de ces micro-partis et cette mosaïque d'associations, tous deux sans intérêt pour la démocratie, n'est plus à démontrer. Les indicateurs d'alerte l'attestent et le signalent. Au lieu d'agir, ils instaurent un climat de méfiance et de suspicion. Ils se contentent de multiplier les évènements pour camoufler les chocs. A qui profitent ces situations confuses et ce manque de lisibilité à tous les niveaux du pouvoir ? Allons-nous être amenés, de nouveau, à choisir entre le mauvais et le pire ? Dans ce contexte mondial difficile, pourquoi tarder à signer un pacte de non-agression où l'on demande à tous l'engagement dont le pays a besoin ? Pourquoi s'entêter à passer en force alors que la situation exige la participation la plus large et la plus efficace? Pourquoi ne pas multiplier les rapports sur des sujets qui intéressent le citoyen et le réconfortent sur son avenir ? Les thèmes ne manquent pas. Dans des espaces de liberté, comme celui du journal La Presse (Opinions) des réflexions sont émises sur les voies et moyens de sortir le pays du marasme dans lequel il s'abîme. Dans ces «espaces d'idées», des nationaux bénévoles, de toutes obédiences, ont réagi chacun dans son langage, à sa manière et dans son domaine. Tirant les leçons de leurs propres expériences, ils ont indiqué des pistes et suggéré des solutions qui pourraient être celles de l'avenir. La politique politicienne et le brouhaha sans fin d'une Assemblée qui n'a pas honoré ses engagements ni assuré son homogénéité sont deux composantes qui ont beaucoup nui à l'évolution du pays vers le progrès et la modernité. Le sens de la démocratie ne tire pas sa légitimité uniquement des urnes où le «j'y suis, j'y reste» fait rage, mais la place publique y est également un support incontournable.
Pire encore, l'amalgame est devenu une nouvelle tradition dans les écrits et dans les paroles du politique. La transition sereine ne se fera que par la recherche de la vérité. L'épuration commence par le respect des lois et la séparation des pouvoirs. L'exemple ne peut venir que d'en haut. Les politiques d'aujourd'hui doivent réfuter à chaque instant la thèse devenue populaire : « ils se servent plus qu'ils ne servent ». Ils doivent se souvenir que « la morale musulmane n'accepte pas de tout réduire à l'argent et au pouvoir». Que certains nouveaux venus d'ailleurs auscultent l'héritage du passé ou qu'ils le critiquent sous tous les angles, c'est leur droit, mais il faut qu'ils évitent l'amalgame entre ceux qui ont construit le pays et ceux qui ont essayé de le détruire. Entre ceux qui ont appartenu au parti de Bourguiba et à son histoire et ceux qui ont suivi un autre choix, celui de la «Tunisie de demain», en collaborant avec le tyran et ses acolytes pour construire «La Tunisie d'aujourd'hui!». Que chacun assume son passé ! Il faut laisser aux historiens l'écriture de l'histoire, tout en exigeant l'ouverture de toutes les archives et les mettre à la disposition de tous.
Des générations dont certaines, au sommet du pouvoir aujourd'hui, ne peuvent ignorer qu'elles ont appartenu à l'édification de l'Etat moderne et qu'elles l'ont défendue corps et âme. C'était leur engagement de jeunesse et ils n'ont pas à ne pas en être fiers. Nous militions ensemble sur les bancs des universités pour des valeurs et non pour une récompense matérielle ou ministérielle future, qu'ils s'en souviennent ! La voie passante aujourd'hui est de contribuer à l'écoute de la rue et au dialogue avec toutes les composantes de la société. Le renouveau du système politique en dépend. Une vérité partagée par tous: le temps des grands leaders est révolu, il ne faut donc pas chercher à les mimer.
Pour une feuille de route sociale !
Faute d'entente sur une feuille de route politique, il faut tenter l'accord sur une feuille de route sociale pour créer un choc, nécessaire au retour de la confiance dans le pouvoir et de la sérénité dans le politique. Que faire alors ? Le citoyen a besoin de quelqu'un qui fasse de la « bonne politique », qui s'appuie sur des compétences et qui dirige avec discernement les affaires du pays, en toute indépendance. Le gouvernement dans sa composition actuelle issue de la Troïka doit donc changer. Plus restreint et plus respectable, il pourrait innover en lançant les fondements de la démocratie sociale : l'Etat, les syndicats et la société civile pourraient dialoguer ensemble, confronter leurs thèses respectives et aboutir à un modèle consensuel. Laisser la politique de gribouille à ses amateurs et s'intéresser à l'économique, en organisant des commissions et des tables rondes autour de problèmes essentiels dans lesquels le pays se débat. A titre indicatif : le chômage, l'inflation, l'éducation, la formation professionnelle, la santé, le logement social, l'endettement des ménages... Autant de domaines et d'autres encore où un travail de vérité doit être fait. Le pilotage de ces priorités n'est pas encore lisible. La transition sereine ne se fera que par la recherche de la vérité. L'épuration commence par le respect des lois et la séparation des pouvoirs.
Pour créer un espace de vie commun, il faut revenir à nos compétences nationales et les associer pour dégripper la machine. Pour la relancer, il faut revenir au bon sens et sonder le réel. Légitimer, par exemple, le recours à l'endettement excessif alors que les vrais économistes, toutes idéologies confondues, dénoncent sa mauvaise utilisation, surtout lorsque ce dernier sert à payer les salaires est inconcevable. Certains dirigeants politiques, sans formation économique élémentaire, vont jusqu'à désigner les économistes comme les responsables du manque de solutions de rechange. Ils leur reprochent le peu de propositions dans ce domaine. Pour mieux protéger les gouvernants dont ils sont les défenseurs acharnés, ils leur font supporter la responsabilité de l'échec. Alors que ce sont ceux qui ont la tête loin du chapeau et qui refusent d'être à plein temps les serviteurs de la transition qui en sont à l'origine. Leur manque de prévisions et de visibilité a nourri le pessimisme et la déprime. D'autres, dans leur même lignée, vont plus loin. Ils croient que le développement est un costume sur mesure et qu'il faut le commander du côté du Brésil, ou du modèle turc, voire des expériences latino-américaines dont les traditions nous sont inconnues. La réponse cinglante vient d'être administrée à ces plaidoyers par les récents événements du Brésil ou encore ceux de Turquie.
Certains apprentis sorciers font l'objet du sensationnel ces derniers jours. On était habitués jusqu'alors à celui des politiciens sans vergogne. Un nouveau chapitre vient de s'ouvrir avec «ces arnaqueurs» qui, misant sur le mirage des rêves, spolient des milliers de victimes. Dans ce cas comme dans d'autres, il faut le dire, la faiblesse de nos institutions et leur échec viennent d'être confirmés. Il faut au plus vite éteindre l'incendie et sauver les meubles, en laissant la justice faire son travail!
Quant aux médias, ce maillon encore faible, ils doivent se saisir du rôle historique qu'ils ont à jouer. Ils doivent aider à unir et à expliquer que la démocratie est un chantier parfaitement décrit dans la citation que nous avons choisie pour notre contribution. Au lieu d'ouvrir leurs colonnes à des commentateurs peu crédibles, leur mission consiste à mobiliser l'intelligence collective pour un juste partage de l'effort et à «produire des vérités de fait» Ce sont à notre avis deux piliers nécessaires à la construction d'une démocratie sociale. Sans oublier, évidemment, en toile de fond, qu'un hommage appuyé et sans aucune équivoque doit être rendu, en toute circonstance, à notre armée, seule garante de notre stabilité et protectrice de notre révolution.


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