Supporters et observateurs le veulent : passer sans encombre le cap des quarts de finale. Personne n'y croyait au départ. Pour bon nombre de ses fans, la défaite concédée en match d'ouverture devant le Sénégal a sonné le glas pour l'équipe de Tunisie alors que l'aventure africaine venait à peine de commencer. Une prestation mi-figue, mi-raisin venue confirmer les sorties peu convaincantes lors des quatre matches amicaux qui ont servi de préparation au tournoi continental. Alors que certains observateurs donnaient l'Algérie avec ses stars, Riadh Mehrez et Islam Slimani, favorite sur le papier pour gagner sans embûche son deuxième match contre la Tunisie, Wahbi Khazri et Youssef Msakni qui a contraint Mandi à tromper son gardien, ne l'entendaient pas de cette oreille. Bref, Henry Kasperczak et ses joueurs sont parvenus à leurs fins du moment où ils ont cru en leurs moyens. Il a suffi que le sélectionneur national accorde la liberté de manœuvre à son trio offensif Msakni-Sliti-Khénissi, pour que la machine tunisienne tourne à plein régime. Les quarts de finale, c'est insuffisant Depuis la CAN 2006, l'équipe de Tunisie éliminée à l'époque par le Nigeria, n'a pas dépassé le stade des quarts de finale. Onze ans où les quarts de finale constituent pour l'équipe de Tunisie un terminus presque obligé à chacune de ses participations à une Coupe d'Afrique des nations. Franchement, cela commence à être insuffisant. Les Khazri, Sliti, Msakni, Khénissi, Sassi, Nagguez, Maâloul, Mathlouthi et Ben Amor, ont fait, certes, ce qu'il fallait au premier tour. Ils ont battu l'Algérie et ont confirmé par la suite tout le bien qu'on pense d'eux, alliant manière et résultat contre le Zimbabwe avec le score qu'on sait. Toutefois, le plus dur est à venir. Car c'est maintenant que les choses sérieuses commencent. Akaïchi et Abdennour, les deux seules fausses notes Ça passe ou ça casse : c'est désormais le mot d'ordre pour toutes les sélections africaines qui ont passé le cap du premier tour. Désormais, la défense tunisienne n'a plus droit à l'erreur. D'un autre côté, toute action offensive non concrétisée peut être regrettée au coup de sifflet final, au moment où les dés seront jetés. Bref, si Kasperczak et ses joueurs veulent passer le cap des quarts de finale, il faut qu'ils soient tout simplement meilleurs que les Burkinabés. Et pour être les meilleurs, il faut soigner les défaillances qui ont persisté même contre le Zimbabwe, l'équipe la plus faible du groupe B et qui a réussi quand même à réduire le score à deux reprises. Si, en attaque, le sélectionneur national a fini par comprendre que la seule fausse note de son dispositif offensif est Ahmed Akaichi, remplacé dès le départ par Yassine Khénissi, il persiste à composer encore avec les noms en défense. Nous pointons du doigt Aymen Abdennour. Le sociétaire de Valence n'a pas joué sur sa vraie valeur tout au long du premier tour, outre qu'il a sa part de responsabilité dans les buts encaissés, à cause de son placement, outre qu'il a été pris souvent de vitesse, faute de condition athlétique au point. Autre défaillance défensive : la couverture qui n'a pas suffisamment été assurée contre le Zimbabwe quand Ali Maâloul effectuait ses montées. A notre humble avis, il n'y a pas de raison d'insister à faire jouer Aymen Abdennour, alors que Dhaouadi, ou Yaâkoubi, épaulerait mieux Syam Ben Youssef dans l'axe de la défense. En soignant leur condition athlétique et leur placement défensif, les Tunisiens seront capables, non seulement de battre le Burkina-Faso, mais d'atteindre même la finale de cette CAN du Gabon. Il suffit d'y croire et de le vouloir aussi !