Les Pharaons s'illustrent par un catenaccio qui se décline en un double rideau de quatre défenseurs qui coulissent à merveille Entre l'Egypte, qui compte sur ses deux stars Essam El-Hadary et Mohamed Salah pour décrocher une 8e couronne africaine, et le Cameroun, avec un groupe homogène qui s'est sublimé, la finale promet des duels serrés à chaque ligne. Ainsi, les deux meilleurs gardiens du tournoi vont pouvoir s'affronter. Essam El-Hadary est lui, à 44 ans et avec quatre Coupes d'Afrique des nations à son palmarès, déjà une légende du foot africain. Il pourra aussi s'appuyer sur une défense hermétique: un seul but encaissé en cinq matches, et 433 minutes d'invincibilité avant le but du Burkinabé Aristide Bancé en demi-finale. La défense égyptienne est un coffre-fort redouté. Composée d'une charnière centrale 100% « locale » avec Ali Gabr (Zamalek/30 ans) et Ahmed Hegazy (Al Ahly/26 ans), l'arrière-garde brille par sa discipline. Au milieu, avec la blessure au mollet de sa sentinelle Mohamed Elneny (Arsenal/24 ans), l'Egypte a perdu un atout de poids dans son milieu, même si ses coéquipiers espèrent toujours son retour pour la finale de ce soir, alors qu'il a manqué les deux derniers matches. Mais avec Ramadan Sobhi (Stoke City/20 ans) ou Tarek Hamed (Zamalek/30 ans), les « Pharaons » disposent d'autres milieux travailleurs efficaces dans le pressing. Sur le front, l'Egypte possède en son sein le joueur de classe mondiale qui manque au Cameroun depuis la retraite de Samuel Eto'o: Mohamed Salah (24 ans). Classé dans le Top 5 du Ballon d'Or africain 2016, l'ailier de l'AS Rome a rempli sa mission de joueur-clé en créant sans cesse le danger chez l'adversaire par des dribbles ou des dernières passes millimétrées. Il s'est surtout manifesté en inscrivant deux buts aussi beaux qu'importants. Le premier sur un puissant coup franc contre le Ghana (1-0), grâce auquel son équipe a fini en tête de sa poule, et le second d'une frappe enroulée imparable, pour ouvrir le score face au Burkina Faso en demi-finale, avant de réussir son tir au but dans la séance fatale. Rodés à l'exercice ! Maintenant, l'Egypte connaît mieux que personne les attentes et l'immense ferveur suscitée par une finale de Coupe d'Afrique des nations. Rodés à l'exercice, les Pharaons, sept fois titrés sur le continent, avaient enlevé trois éditions de suite, de 2006 à 2010. Une performance jamais réalisée jusque-là et qui ne risque pas d'être égalée de si tôt. Aujourd'hui encore, la génération étoilée des Ahmed Hassan et Mohamed Aboutrika reste incarnée par Essam Al-Hadary et une défense imprenable. Les Pharaons bénéficient ainsi d'un catenaccio peu spectaculaire mais redoutablement efficace, comme en attestent les difficultés des Etalons du Burkina Faso à s'approcher de la zone de vérité. Un double rideau de quatre défenseurs coulissant à merveille et qui va pousser le Cameroun à faire preuve d'imagination pour faire céder ce verrou égyptien.