En Tunisie comme en France, «Agir contre l'exclusion» œuvre pour mobiliser les entreprises, les responsables et les décideurs politiques en vue de faciliter l'insertion par l'emploi La cérémonie de clôture du projet Face Tunisie, organisée hier dans un hôtel des Berges du Lac, a été à la fois festive et laborieuse. Une journée qui a vu la participation d'un grand nombre de politiques tunisiens et français pour marquer la fin d'un ambitieux programme piloté par la fondation. «La promotion de l'égalité professionnelle femmes/hommes en Tunisie»; slogan programme du premier projet entrepris par Face Tunisie, en partenariat avec la région Ile de France et cofinancé par l'Union européenne en Tunisie. Il aura duré plus de trente mois. Outre les ministres tunisiens, Samira Maraï, Néziha Laâbidi, Riadh Mouakhar; côté français, Valérie Pécresse, présidente de la Région Île-de-France, était accompagnée de Gérard Mestrallet, président de la Fondation mère «Agir contre l'Exclusion» et d'une forte délégation qui ont pris part à l'événement. L'ambassadeur de France à Tunis était présent également. Un grand nombre d'anciens ministres, d'experts, de promoteurs, de femmes chefs d'entreprise, pionnières ou actives dans leur domaines d'activités, tous étaient présents pour assister à la cérémonie ou prendre part à l'un des six panels répartis tout au long de la journée. Décalage entre législations et réalité La ministre de la Femme a été chargée de lire l'allocution du chef de gouvernement, en visite officielle en Allemagne. Néziha Laâbidi a précisé, à cet effet, que la loi peut jouer le rôle d'un vecteur social de changement en devançant la réalité sociale. Elle a toutefois regretté le faible taux de participation de la femme à la vie active, de l'ordre de 28%, malgré le pourcentage majoritaire des filles diplômées du Supérieur. La ministre a rappelé la mise en place d'un Conseil des pairs pour l'égalité des chances hommes-femmes, dont la principale mission est d'élaborer une stratégie nationale pour intégrer l'approche du genre dans les politiques et plans de développement. La fondation française Face est créée en 1993 par Martine Aubry, femme politique française avec pour objectif principal d'agir contre l'exclusion. Aujourd'hui, Face abrite un réseau de plus de 5.400 entreprises de toutes tailles. Elle est notamment l'incarnation d'un grand mouvement social. Nouvel ordre des mots Face Tunisie, elle, est lancée en 2014, et œuvre à promouvoir les conditions de travail des femmes. Zahra Ben Nassr, la présidente, livre quelques chiffres lors de son intervention, 1.000 femmes ont été accompagnées dans leurs parcours de recherche d'emploi et 200 recrutées. La Tunisie, qui a misé sur l'intégration de la femme dans tous les secteurs d'activité, regrette encore Mme Ben Nassr, continue de souffrir du décalage entre les législations, les bonnes intentions et la réalité des femmes dans le monde professionnel. Très rapidement Valérie Pécresse, présente la région qu'elle préside, 12 millions d'habitants, un tiers de la population française, et une région qui comprend une banlieue urbaine, mais rurale également; « la question de l'égalité est encore un vrai sujet » tient-elle à faire valoir. Mme Pécresse a également présenté des femmes franco-tunisiennes de son équipe, très applaudies par la salle. « Nous voulons que la région soit innovante en matière de promotion des droits des femmes avec la mise en œuvre de nouvelles pratiques exemplaires», l'ancienne ministre ajoute, « La cause des femmes est un filon rouge de mon engagement politique ». Prise de court par le temps, Valérie Pécresse est partie très vite pour être reçue par le président de la République. En Tunisie comme en France, Agir contre l'exclusion œuvre pour mobiliser les entreprises, les responsables et les décideurs politiques en vue de faciliter l'insertion par l'emploi, de favoriser l'innovation sociale et d'apporter un soutien actif à des initiatives de lutte contre les exclusions. A cet effet, les femmes désormais précèdent les hommes dans l'ordre des mots.